De l'enfumage

Publié le par pim

Modifié le 27/05/14 (Note 1)

57% d'ABSTENTION,

soit à peine 43% de votants.

 

Voilà avec quoi on fabrique l'illusion d'une démocratie, un SIMULACRE de démocratie, un leurre, un trompe-l'œil.

 

Ils ne s'en vantent guère.

On a toutes les peines du monde à en découvrir le niveau, et encore est-ce écrit en petites lettres, comme au bas des contrats d'assurance à lire au microscope électronique, quand par ailleurs, est inscrit en tête d'affiche le score du FN ....

L'abstention est donc bien l'intrus de leur petite sauterie, et le grand spectacle sur les partis dits d'extrême-droite doit faire passer l'intrus sous le tapis, l'intrus, c'est-à-dire le refus d'une Europe telle que la fabriquent et l'imposent les boutiquiers qiui en ont fait l'instrument de leurs petites affaires et de la liquidation de toute forme de démocratie qui pourrait y mettre un frein.

Le danger, nous fait savoir le grand show médiatico-pathétique - même des hommes dits raisonnables y sont allés de leur minute de pathos -, vient de l'extrême-droite, non de l'Europe : l'Europe est en danger, et la démocratie et vos libertés, nous joue-t-on dans la scène du III. À quand "le comité de salut européen" ? Sauvez l'Europe, sauvez les banquiers qui ont installé leurs douze étoiles jaunes sur l'océan de leurs liquidités (exit le rouge).

Les épouvantails de service sont donc ressortis du placard à balais : le simple fait d'afficher leurs scores est censé épouvanter les électeurs - les consommateurs - qui doivent alors s'empresser de revenir en masse dans le droit chemin des cimetières, puisque décidément, il n'y aurait d'autre salut que l'Europe, pour les protéger du "fascisme". On remarquera là une variante du "There's no alternative" de Thatcher. Décidément la fameuse liberté de choix des boutiquiers se rétrécit comme peau de chagrin.

Dire l'abstention serait annoncer le coté farce pitoyable de leur montage : pour ne prendre que le score du FN, 25% de 43% de votants, celui-ci n'a jamais que moins de 11% ... autant dire le score habituel, à quelque chose près, de l'épouvantail de service (1).

 

Attendant sans doute davantage de "protections" contre les ravages, les dépossessions, les insécurités sociales, beaucoup ont dû prendre en pleine poire la vérité criée à la face de chacun par ces menteurs professionnels de "socialistes", et n'ont donc pas cru bon de se déplacer.

Voilà le VRAI résultat : plus d'une personne sur deux ne croie plus en l'Europe de la boutique. Le résultat en est que seuls les fachos apparaissent aujourd'hui aux manettes, comme une menace, en effet.

 

Ne nous y trompons pas : c'était là le but recherché ; quand on ne séduit plus, il s'agit d'inquiéter, ou ainsi que nous le rappelle, en substance, Le Prince de Machiavel, il vaut mieux être craint qu'aimé

En proclamant son "triomphe" - rien de moins -, en omettant simplment de dire ce que cela représente de voix réelles, on crédibilise la légitimité du fascisme en France comme elle aura éta crédibilisée sans cesse par le cagoulard Mitterand qui en aura fait son épée de Damoclès.

Mais la réalité de ce fascisme là, créé de toutes pièces, suscité, monté en chantilly est bien plutôt celle d'un simulacre sur lequel se seront, en effet, greffées et comme agglutinées toutes les récriminations légitimes des laissés-pour-compte de l'ère du bonheur insoutenable et de ses arrogantes "zélites", si cupides qu'elles en sont parfaitement méprisables, corrompues jusqu'à l'os, ne songeant qu'à leur carrière et leur avancement dans les couloirs du palais, sorte de petits commis arrivistes grassement rémunérés pour leur colllaboration au mythe européen (s'afficher "pro-européen" aujourd'hui, équivaut à se dire "pro-américain". mais cela, qui l'ose encore vraiment ?).

Un tel attrape-mouches aura été salutaire puisqu'il dévie d'une critique radicale du malheur vers un confusionnisme de la récrimination tous azimuts qui conserve l'essentiel, à savoir l'argent.

 

Le caractère proprement indécent de l'hypocrite étonnement devant un tel résultat, passe évidement sur le fait que TOUTE la politique de l'Europe y aura précédemment conduit, à commencer par l'érection assumée de ce dit "espace Shengen", faisant de l'Europe une citadelle, dont la xénophobie affichée est assumée par ses dirigeants mêmes, fermée officiellement à l'invasion migratoire venue du Sud appauvri par les méthodes commerciales de l'Occident, selon le bon mot d'un autre de ces "socialistes" le jour, équarisseurs la nuit, un certain Rocard : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde". Comme s'il s'agissait, en effet, de cela quand rien n'est dit de la publicité que l'Occident fait de son DysneyLand ...

La menace est déjà là, bien concrète, bien plus réelle que les marionnettes agitées du fascisme : dans la nécessité qu'il se trouve d'avoir à gérer ses propres ravages - lesquels sont, pour leur part, bien réels et toujours plus menaçants, le capital n'a d'autre choix que d'agiter le chantage du fascisme, quand, déjà, partout, il a passé le Rubicon d'une liquidation de toute démocratie et a opté pour la dissimulation de cette liquidation opérée en toute opacité - comme c'est le cas avec l'Europe - quand il ne pouvait encore imposer une forme manifestement autoritaire de cette "gestion de la vie" par l'argent et son instrument l'État.

 

Illustrant cela de manière anecdotique, sans doute, mais édifiante néanmoins, l'élection du président de la commission européenne, qui pouvait se passer comme "une entente entre amis" de la droite et de la dite gauche, va devoir, du fait de la nouvelle donne, se faire de manière autoritaire et, entend-on ... pourrait êtte au final une décision de ... Mme Merckel !... (2)

En ce résultat réside l'alliance objective entre le PS et le FN - le front national-socialiste, dont nous évoquions la formation dans notre article du même intitulé - à laquelle conduisent inéluctablement la déroute, la faillite politique devant la toute-puissance de l'argent.

 

Laquelle faillite, laquelle toute-puissance se manifestent si crûment dans les élections ukrainiennes qui sont, somme toute, la vérité de cette mascarade européenne : un ploutocrate a été élu président de l'Ukraine (3).

 

 

 

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

1 - AJOUT du 27/05/14 - On pourra lire avec intérêt l'article de babelouest mettant en lumière les taux d'abstention époustouflants des pays d'Europe centrale et orientale, anciens satellites de l'URSS, dont on pouvait supposer, qu'à ce titre, ils seraient farouchement "pro-européens". C'est donc là un mensonge de plus de cette Europe qui n'en est décidément plus à les compter, qui vient de tomber, ce qui prend d'autant plus de sens dans les temps qui courent d'une prétendue feveur pro-européenne des Ukrainiens. Qu'en est-il réellement ? Ici encore, ne nous sert-on pas une propagande destinée à justifier rien moins qu'une ANNEXION de ce pays par ... on ne sait trop qui d'ailleurs ?

Mais le fait que le "président élu" - ou dit tel - soit un de ces ploutocrates à la manœuvre partout où il y a lieu de se faire de l'argent, devrait pouvoir en dire long, comme ses méthodes, déjà, causent assez de sa conception du peuple à Donetsk (voir article "Un nouveau pays").

2 -

Jean-Claude Juncker, le chef de file du PPE, a revendiqué le poste pour sa formation, qui dispose d'une avance de 27 sièges à ce stade, mais rien ne dit que chefs d'Etat et de gouvernement soutiendront sa candidature.

le monde.fr

3 - Voir article suivant : "De l'enfumage (2)"

« Nous vivons dans un nouveau pays », a expliqué le vainqueur, dimanche soir, aux côtés du boxeur Vitali Klitschko, nouveau maire de Kiev.

le monde.fr

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