Eine, Zwei (2)
Si cela n'était tragique, si les morts ne s'amoncelaient dans les charniers de la dite "modernité", il y aurait presque lieu de sourire de l'acharnement, de l'entêtement des petits commis de banque chargés de gérer les affaires de ce monde : leur entêtement à poursuivre la ligne qu'on leur aura fixée, une fois pour toutes, puisque, dans toutes les guerres, il y aura toujours des Nivelle pour faire mourir les AUTRES de leur volonté de paraître, de leur entêtement, c'est-à-dire de leur INCOMPÉTENCE.(1)
Un tel acharnement est d'abord le signe qu'il n'y a pas d'utre ligne que celle suivie, en dépit des dégâts qu'elle cause, pour les dignes épigones de la furie aux manettes en Angleterre : "There is no alternative", ce qui, in french, pourrait en gros se traduire par : "De politique économique, il n'y en a pas !"
Bien évidemment qu'il ne saurait y avoir d'alternative à la logique du Kapital qu'auront tracée ses robots : avancer, toujours.
Et le voici, tel un char d'assaut écrasant toute résistance. Telle est la seule ligne, tout ce qui tient lieu de "politique économique" ; simple, c'est-à-dire compréhensible par les fronts bas chargés de la mettre en place. Avancer, c'est-à-dire développer encore et encore la valeur, par tous les moyens ; la valeur, c'est-à-dire la logique de la finance, qui illustre on ne peut mieux la progression de l'abstraction du Kapîtal, au détriment même de l'appareil productif que la finance préfère détruire puisqu'il ne rapporte pas assez à l'investisseur.
Une telle logique n'a que faire de celle des hommes, si ce n'est comme obstacle à contourner quand LEUR logique s'oppose encore à celle de la progression de la valeur et des voleurs.
C'est donc le mensonge éhonté, le retournement des faits constatables sur le seul fondement que plus personne n'est à même de vérifier quelque assertion que ce soit, et que ceux qui le sont peuvent soit être achetés, soit sont trop peu nombreux pour être audibles dans le brouhaha, le vacarme que produit la machine merdiatique en un bombardement incessant de contre-vérités et d'omissions énormes.
À Gaza - où désormais consacré le droit des agresseurs à se défendre -, comme en Ukraine, où les provocations des Russes à la guerre sont si flagrantes que ceux qui doivent, ici encore s'en défendre, auront dû user de tous les stratagèmes : manifestations de protestations contre un président élu, snippers contre la police, milices armées jusqu'aux dents pour dicter leur loi à un parlement, interdiction de parler russe à une population de 8 millions de russophones, déclaration de terrorisme contre tout "dissident" refusant un ordre venu d'un gouvernement placé à la tête du pays par l'étranger, bombardement des villes par des moyens de guerre contre une population civile après l'avoir assiégée, affamée, privée d'eau, et surtout, dernière nécessité du moment : que les Russes mettent fin à leurs "provocations" : un convoi humanitaire venant secourir une population sous les bombes ne peut être qu'une provocation quand elle vient de ceux-là mêmes que l'on entend soumettre à la loi du plus fort - du moins celui qui crie haut et fort qu'il l'est ... (2)
De même ne se posera-t-on nullement la question de savoir pourquoi ceux-là mêmes qui crient au scandale contre un convoi humanitaire russe dans le Donbass s'autorisent sans vergogne à "venir en aide" aux populations en les armant pour "résister" - nous est-il dit - à ceux-là mêmes qui auront été armés en Syrie par les mêmes qui aujourd'hui ... veulent les anéantir ! ... La "logique" est imparable : elle est celle de l'Occident, et c'est pourquoi elle ne saurait être même contestable, puisque Dieu est avec l'Occident.
Ainsi quand les Américains assassinent en Irak (3), c'est aussi sous le regard bienveillant de Dieu, et c'est pourquoi ils s'arrogent le droit de parler de "provocations", car ils en connaissent si bien bien tous les vices, à commencer par celui d'accuser autrui pour mieux dissimuler ses propres pratiques. Voilà au moins un moyen que l'on ne vienne pas fouiller chez eux leurs manières de régler leurs questions : la question du génocide indien, de la guerre civile récurrente aus USA, ... ; "La meilleure défense, c'est l'attaque "!, disait un stratège de renom qui aura su si bien mettre le principe en pratique dans diverses boucheries.
Les Kurdes devraient se méfier : tout armement par l'Occident précède une déclaration de terrorisme !... Ce fut le cas des Afghans, de Hussein en Irak, de Khadafi, d'Assad en Syrie ....
Il est vrai que le commerce des armes ne s'en porte que mieux.
Et notre équipe, qui s'agite depuis plus d'un an déjà contre Assad, Poutine, et tout ce qui va à l'encotre des intérêts de l'Amérique, peut enfin se déclarer fière : après avoir été humiliée à Genêve, dans sa prétention à bombarder Assad, la voici qui aura eu son susucre : le droit d'armer les Kurdes.
Il faut vraiment le voir pour le croire : c'est donc un pays que l'on dit exsangue, qui tire la langue, qui doit trouver 50 Mds d'€ pour faire un nouveau cadeau à l'entreprenariat et ainsi "relancer Ste CroiSSance" (5), qui s'en va-t-en guerre aux quatre coins de la planète, en Afrique, au Moyen-Orient, et si possible, en Ukraine.
Le commerce des armes, voilà qui va donc : l'enrichissement des massacreurs, des faiseurs de guerre, de ceux qui font leur bonheur sur le malheur, voilà un bon moyen pour un pays qui tourne au ralenti et fête le centenaire de l'aassassinat de Jaurès. Qui sauraient mieux le fêter, en effet, que ses assassins eux-mêmes ?
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NOTES, SOURCES & LIENS
1 - Manuel Valls : « Hors de question » de changer de politique économique
Le Monde.fr avec AFP | 17.08.2014
2 - l'aide humanitaire russe destinée aux populations de la région était toujours bloquée à la frontière entre les deux pays. En dépit d'un accord trouvé samedi entre Kiev et Moscou sur ses modalités, l'inspection du convoi russe, qui doit être menée par le Comité international de la Croix-Rouge, peinait à démarrer.
3 - les États-unis ont-tué des milliers de civils afghans sans procès d'après Amnesty
4 - La colère dans cette ville de la banlieue de Saint Louis ne retombe pas, plus d'une semaine après la mort de Michael Brown, un adolescent noir tué par un policier.
Face à une « situation de détresse et de risque pour la sécurité », le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, a décidé d'envoyer la garde nationale. Cette force militaire fédérale de réserve n'est mobilisée par les Etats que dans des circonstances exceptionnelles. D'autres mesures de « restriction de circulation » et de « fermetures de voies publiques » pourront également être prises pour maintenir l'ordre.
5 - les entreprises vont progressivement obtenir 40 milliards de baisses de charges et d'impôts.