La fabrique de l'antisémitisme (3)
Avec une telle décision, le président a pris un double risque. Il a conforté l'idée, après ses premières déclarations apportant son soutien au gouvernement israélien face aux tirs de roquettes du Hamas, qu'il avait choisi le camp d'Israël, rompant avec le traditionnel équilibre de la diplomatie française. Les images de ces enfants palestiniens tués alors qu'ils jouaient sur une plage de Gaza ont alimenté l'émotion, voire la colère – y compris parmi des amis d'Israël.
A l'heure où les réseaux sociaux sur Internet apportent un puissant concours à l'organisation des manifestations, c'était une erreur – ou une naïveté – de croire qu'il suffisait d'interdire un rassemblement pour qu'il n'ait pas lieu. Au lieu d'apaiser, cela n'a fait qu'attiser les tensions.
Un coup bien monté, si caractéristique de cette technique de la provocation telle qu'elle aura été rodée en d'autres lieux pour faire monter la pression, d''où il doit ressortir, dans l'opinion publique que les victimes doivent être davantage "protégées" encore, et qu'elles ont, surtout, acquis tous les droits, y compris celui de massacrer.
Il aura donc suffi que la Ligue de Défense Juive - milice paramilitaire, conjointe au Betar, en dépit de la loi promulguée contre les milices armées - organise cette provocation à la synagogue de la Roquette (1) pour que s'enclenche le processus, relayé opportunément par l'interdiction de l'État français d'interdire toute réponse à cette provocation.
"Hollande et Valls se dressent contre l'antisémitisme" est-il écrit en titre d'un article du site du Monde.fr.
Il ne faut pas être sorti de St Cyr pour comprendre qu'il est des provocations inacceptables, et celle-ci en est une, doublement, de la part de l'État français : non seulement parce que la LDJ qui a organisé la provocation, de manière avérée, n'a pas été aussitôt interdite en France - quand elle l'est aux USA et en Israël comme organisation terroriste -, mais en outre pour cette connivence si ostensiblement affichée des dirigeants de l'État français avec l'État d'israël - coupable de crimes de guerre, de massacres de civils, de provocations délibérées contre des populations tenues en état d'apartheid, de provocations des institutions et de leurs décisions de la Communauté des nations -, qui interdit des manifestations dénonçant ses crimes, et finit par traiter les opposants à sa politique de "terroristes" (cela ne va pas tarder à venir (2).
Hollande et Valls, le plus haut niveau de l'État français, ne veulent pas "importer le conflit israêlo-palestinien en France".
Mais que font-il d'autre, en réalité, par une telle politique du deux poids, deux mesures. Comment quelqu'un sorti des deux plus hautes écoles françaises en matière d'administration et de commerce - autant dire de manipulation - n'a-t-il pas pu envisager les conséquences d'une telle décision, ses tenants et aboutissants ? Un tel aveuglement étant inenvisageable, la chose est donc DÉLIBÉRÉE.
C'est en toute connaissance de ses conséquences qu'une telle politique est menée, car elle fabrique l'antisémitisme, dont ils feignent de s'indigner dans un second temps. C'est la politique de la perfidie.
Voilà la politique menée en France, pour plaire à l'État d'Israêl, sous sa conduite ,en quelque sorte, au nom des victimes d'un génocide qui eut lieu il y a soixante-dix ans et qui donna naissance à l'État sioniste, lequel s'autorise aujourd'hui à commettre un autre génocide, toujours au nom des victimes, et ce avec la bénédiction de gens qui, en France, affichent, , leur indéfectible lien avec cet État ouvertement voyou, ouvertement terroriste, ouvertement génocidaire.
L'antisémitisme est donc leur fait, leur création de toutes pièces, un montage délibéré, pour faire porter le chapeau aux jeunes des banlieues, pour les incriminer de tous les maux dès qu'ils manifestent leur indignation, pour justifier des pires représailles à leur encontre, pour justifier l'État nazi d'Israël de sa politique d'apartheid, puisqu'il serait la "victime" des gens dont il occupe la terre, qu'il prive de droit à l'existence, qu'il massacre.
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NOTES, SOURCES & LIENS
Et aussi
http://debord-encore.blogspot.fr/2014/07/samedi-19-juillet-journee-pour-gaza.html
2 - On y recensait néanmoins, après les incidents de Barbès, une cinquantaine de blessés parmi les policiers et 48 interpellations à l'issue d'affrontements considérés comme fomentés par des « islamistes radicalisés des quartiers ».
Voilà, au moins, à quoi l'on reconnaît les moderne Kommandantur, à leur manière, d'où qu'elles s'expriment, de désigner leurs opposants :
Manifester contre le massacre délibéré d'un peuple, que ce soit en Ukraine, en Palestine, en France, .... ne peut être que ).
Le jeu est bien rôdé, à présent. Où ménera-t-il ? Ceux qui le manient n'en savent fichtre rien, mais, en vérité, ils s'en foutent pas mal. Tout ce qui leur importe, à Kiev, Tel Aviv, Paris, New York ou Pétaouchnok, c'est qu'ils touchent leurs dividendes. Que le petit jeu dure le plus longtemps possible, voilà leur seule perspective. Le décompte des morts, ça, c'est pour ceux qui les pleurent.