Dieu ! dodo !

Publié le par Pim

Modifié le 6/01/14

 

La presse, décidément, tient là son juteux filon ; tout y est : le scandale, le politique, le juif de service, bref, la totale. Y manque plus que la danseuse nue, et l'affaire pourra continuer d'être exploitée encore pendant au moins quelques semaines, et rapporter son potentiel de dividendes.

Mais, que diantre ! Que l'on nous trouve, fissa, la danseuse nue ... si possible compromise dans quelque affaire d'espionnage ou de trafic de devises ... Cela sentira d'autant plus son alléchante odeur d'œuf pourri.

 

Le Monde, en canard avisé, exploite le filon, avec tout le sérieux que se doit un journal de référence, alimentant le "débat", comme il se doit en démocratie - ce pouvoir du peuple souverain qui se doit de "juger" de l'importance de ce qu'on lui soumet et asséner son jugement sans appel - tambourinant même en chacune de ses Unes, que LÀ se trouve la question, celle de l'antisémitisme, de la haine, donc, cette méchante fille de la république pacifiée, comme chacun le sait à la seule considération de sa propre existence.

Pour autant, il se trouve qu'en démocratie dite "représentative", les fonctionnements différent quelque peu de ce beau modèle.  En l'occurrence, ce sont non les représentants du peuple qui décident de l'importance de la chose, mais quelque commis désigné par un dit représentant du peuple. En la circonstance, le commis à l'Intérieur, puisqu'il y est question d'"ordre public" censé être menacé.

 

Et il est malheureusement si vrai, depuis la nuit des temps, que le bouffon menace l'ordre public, à devoir amuser le souverain.

Comment mieux amuser celui-ci qu'en lui tendant un miroir pour y contempler sa face marquée, comme une terre copieusement labourée, par tous les stigmates de l'exercice du pouvoir, coups tordus, mensonges, extorsions, etc...

Et le rire du souverain d'éclater de se voir si laid en ce miroir, si tordu, si méchant et pervers pour continuer de s'y maintenir. Le rire, parfois, se fait un peu trop grinçant, il faut le dire, au grand risque du bouffon.

 

Ici, rien de tel ne saurait être, puisque, fort heureusement, comme chacun se doit de le savoir, nous avons quitté l'exercice de l'arbitraire ; les commis ne règnent plus de façon discrétionnaire, et ne font pas passer leurs sentiments personnels pour l'intérêt de la nation.

Comment le pourraient-ils, d'ailleurs, puisque de "nation", de fait, il n'y en a plus que le souvenir, maintenu par une vague flamme au gaz - parfois même électrique, plus "respectueuse de l'environnement" - pour le souvenir, pour le peuple, donc, toujours aussi féru, pour son malheur, de ce genre de démonstration pathétique. Comme chacun le découvre un peu plus tous les jours, il n'y a plus que l'argent.

L'argent-roi, c'est pourquoi le bouffon continue de produire sa rengaine ; et c'est pourquoi celle-ci est largement relayée, car la rengaine a de l'audience, et qui dit audience ....

 

Mais enfin, il n'empêche, s'indignent certains - si ! si ! il paraît que l'on s'indigne encore ; à croire que certains auraient encore un vague souvenir de ce que serait, de ce que fut la dignité - : "on ne peut pas rire de tout".

Certains vont même jusqu'à dire que le rire suppose que l'on ne croie pas aux blagues que l'on fait. Si l'on fait rire, c'est précisément parce que l'on n'y croit pas. Regardez Coluche : il n'y croyait absolument pas. C'est pourquoi il faisait de la moto. Hélàs pour lui, un camion, dans un virage, sur une route parfaitement déserte, faisait demi-tour. Aucun sens de l'humour, les camions. C'est pourquoi, ils font demi-tour dans les virages, c'est très connu. 

 

Ainsi, il y a des "tabous" : qu'une population ait été délibérément gazée en est un, dont personne ne doit rire. C'est assez dire que le texte est là, et qu'il faut retirer son chapeau sans poser de questions. Tabou. HALT !

 

Pourquoi précisément les juifs ?

Y avait-il lieu qu'un peuple entier accrédite ainsi leur mise au pilori ?

Que cherchaient à prouver les nazis en commettant un tel meurtre, et à qui ?

Pourquoi ceux qui savaient - et cela assez tôt, puisque Mein Kempf ne dissimulait rien de cette haine viscérale, depuis au moins les années 20 - n'ont rien dit, et non seulement ont laissé faire, mais ont complaisamment aidé à la tâche en fournissant certains ingrédients des basses œuvres ? 

Eh oui ! les nazis n'étaient pas tout seuls. ils ont surgi non de nulle part, mais d'une époque complaisante à l'eugénisme de ceux qui "coûtaient". Leur premier ennemi ne fut nullement les juifs, mais les communistes, auxquels étaient, en effet, associés les juifs dans leur fantasmes délirants ; et ce furent les prisonniers soviétiques qui, juste après les malades mentaux - déjà euthanasiés en Suède, comme aux États-Unis -, furent gazés. Puis les nazis s'avisèrent qu'ils pouvaient avantageusement servir d'esclaves à l'accomplissement de l'effort de guerre nazi.

La "solution finale", ainsi qu'elle aurait été nommée par les nazis, ne fut mise en actes que dès l'instant où était alors particulièrement justifé de faire payer aux juifs - boucs émissaires de la misère - les bombardements  sur les villes allemandes en lieu et place du gouvernement nazi : à la RAF, répondirent les rafles et l'extermination des otages qu'étaient devenus les juifs, mais aussi bien les prisonniers de guerre soviétiques, comme les Tziganes.

Rappelons quand même que les juifs ne furent pas les uniques victimes de ces meurtres programmés, de cette bureaucratie industrielle qui accomplit son boulot comme on nettoie un entrepôt, avec un souci d'économie et de rationnalité : l'invasion de l'URSS par les Panzers était programmée depuis fort longtemps, et les nazis qui la conduisaient avaient prévu que l'occupant n'aurait guère d'autre choix que de se servir sur place pour s'alimenter ; autant dire que la famine de ce peuple de sous-hommes -ainsi que les considéraient les nazis - était programmée, et les prisonniers furent traités en conséquence : 2/3 des prisonniers russes périrent de mauvais traitements et de sous-alimentation délibérée.

Mais que va-t-on parler de ces "détails là" quand il y eut le meurtre imprescriptible, dépassant toute mesure, de la Shoah ?

 

La dénomination en a été modifiée : l'holocauste avant le désignait, qui signifiait assez explicitement un "sacrifice" humain.

Mais cette désignation était bien trop explicite, car il impliquait que l'on expliquât les raisons de ce sacrifice, et sur quel autel ? On lui a préféré donc un terme intraduisble et qui n'explique rien, qui se contente d'afficher l'horreur, comme le film du même nom, dont l'objet est la SIDÉRATION, le défaillement de toute conscience devant l'affichage de l'horreur (cf, l'article "Sidération).

Et l'on en vient à conclure, en effet, après tant de bruit et de fureur, tant de tapage indécent - de part et d'autre, d'ailleurs -, que des intérêts puissants font en sorte que l'on oublie surtout pourquoi près de soixante millions de personnes ont perdu la vie dans ce carnage délibéré, pourquoi des pays ont été rasés, des structures sociales anéanties, des familles disloquées à jamais dans la terreur et la souffrance, en captant toute l'attention sur le seul cas du génocide des juifs d'Europe, faisant ainsi disparaître toute question et tout le reste dans la nuit et les brouillards de l'oubli et de l'inconscience.

Mais, au-delà de la seule question de la "mémoire", ce que l'on fait surtout disparaître c'est le présent et ses raisons, puisque tout cela, de fait, continue.

 

 

Il serait bon qu'un souffle d'air vienne balayer tout cela, qu'un évènement vieux de soixante-dix ans retrouve la sérénité d'un fait historique, lequel doit pouvoir être considéré dans TOUS ses aspects, et, si ce n'est respectueusement, qu'il soit pour le moins possible d'en parler.

Quant à en rire, les morts seraient -ils susceptibles ? Un président de la république française, certes de passage rapide en la fonction, n'a-t-il pas montré le chemin en la circonstance même d'une cérémonie en leur hommage au plateau des Glières, haut lieu de la Résistance à l'occupant ? Qui s'en est alors ému ?

 

AJOUT DU 5/01/14 - Plus précisément, ce qui est en jeu, ce ne sont évidement pas les morts, dont rire n'aurait pas grande signification, mais la sacralisation, l'embaumement, dont certains veulent qu'ils soient l'objet, non par respect, mais pour mieux garantir les vivants qui s'abritent, alors, derrière le mausolée qu'est la "mémoire" de leurs morts.

Car enfin, ceux qui ont été ainsi assassinés de sang-froid, sacrifiés sur l'autel d'intérêts sordides, victimes expiatoires du fric que d'autres se faisaient dans le même temps, qu'ont-ils faits, précisément pour l'humanité, sinon d'en être les victimes ? Ils ne se sont pas battus contre le nazisme.

S'il fallait reconnaître toutes les victimes abattues de sang-froid dans cette boucherie, pourquoi alors dire si peu des victimes d'Hiroshima et Nagasaki, victimes, pour le coup, d'une EXPÉRIENCE destinée à tester la puissance de destruction de cette toute nouvelle arme et à impressionner Japonais ET soviétiques ?

De fait, au-delà des gros sous que toute cette exploitation génère, il est un bénéfice de cette explotation bien plus considérable : celui d'associer le terme de juif à celui de "victime". Victime de quoi ? Non de ce qui a déjà généré le nazisme, mais du seul nazisme, lequel apparaît ainsi, en toile de fond, à la seule évocation du terme de juif, comme une menace potentielle continuant de peser sur les présentes sociétés.

Disparaît ainsi la persistance de ce qui a fait surgir le nazisme, le système d'exploitation capitaliste(1), dont le nazisme ne fut que le laboratoire de ses développements futurs en matière d'aliénation et d'abaissement de l'homme, les seules prémisses de son industrialisation de la vie à outrance. Disparaissent ainsi les développements de la réification de l'humain, qui ont en tout dépassé le nazisme.

 

Que l'on ne veuille pas que de tels évènements ressurgissent est très louable, mais, alors, conviendrait-il de s'y prendre autrement que par l'OMERTA, et la sacralisation des mots et des gestes.

Encore faudrait-il que la puissance de feu des descendants des victimes ne soit pas mise au service de l'apartheid exercé contre des populations spoliées de tout sur leurs propres terres, qu'elle ne soit pas l'arme de bourreaux impunis et violant sans vergogne toute résolution prise à leur encontre.

La question reste toujours la même : les victimes sont devenues les puissants de ce monde, à la faveur du mouvement de compassion que leur sacrifice a généré, bien évidemment, dans le monde. Du fait, ils détiennent certaines manettes qui n'ont nullement supprimé l'injustice et la misère, mais au contraire, ont fait en sorte de renforcer bien plutôt celles-ci.

 

AJOUT DU 6/01/14 - La question du pouvoir juif est une vielle lune antiisraëlite. Il n'y a, aujourd'hui, pas plus de complot juif que de de complot terroriste. Le seul vrai complot en ce monde est celui du Kapital, prêt à tout pour durer en dépit de ses ravages. Il n'y en a pas d'autre.

Reste que certains entendent bien comploter pour se dorer la pilule. Ceux qui se trouvent moqués, aujourd'hui, ne sont nullement les morts - qui, en effet, songerait à se moquer des victimes urkainiennes de la boucherie -, mais bien les vivants qui s'abritant derrière leurs morts, prétendent prendre une telle assise qu'elle soit inexpugnable.

Ce qui est moqué est toujours le pouvoir. Que certains entendent se l'arroger au nom de leurs morts, voilà qui est particulièrement MÉPRISABLE.

 

 

Rien, aucune puissance humaine, ne saura interdire la pensée de l'injustice.

Que celle-ci soit dévoyée en ses buts par des leurres est une technique de cette guerre incessament menée à ceux qui ne détiennent rien par ceux qui détiennent tout. Et ce dévoiement, en tant que technique de guerre, leur appartient. L'on comprend mieux toute la publicité, tout le battage tapageur fait autout de cette affaire : une histoire de gros sous, certes, mais aussi, et surtout, une manière d'occultation de la question sociale que d'aucuns croient pouvoir discerner sous les propos du bouffon.

Se trompent-ils ? l'histoire le dira. En attendant, certains s'ingénient, au nom des morts, à faire taire les vivants par du tapage public, du trouble à l'ordre public qu'ils entendent bien organiser pour justifier d'une intervention de l'État dans le sens d'une censure(2).

AJOUT DU 6/01/14 - Et l'on peut saisir le sens de la croisade de l'l'État, en la personne de son sinistre de l'Intérieur : celle du spectacle de sa puissance - sous la forme d'une sorte guignolesque acharnement, quand, en vérité, au-delà du combat de coqs, s'avère bien plutôt celui de sa déchéance, de sa totale soumission à des intérêts privés et aux puissances d'argent.

Mais ce que ces guignols - si l'on peut dire ainsi de racistes - ont déjà provoqué, bien à leur insu, c'est un déballage public du meilleur et du pire, à défaut de "débat", qui pourrait bien se retourner contre eux ! Qui sème le vent, récolte la tempête ...

 

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NOTES, SOURCES & LIENS 

 

1 - NOTE du 5/01/14 - Ce que nous écrivions dans l'article "I comme ataraxie"  : " La "modernité" républicaine et mercantile n'a cessé de lorgner du coté de Sparte ; le nazisme en fut la parodie la plus aboutie jusqu'à ses conséquences ultimes, mais aussi bien le sionisme, dans ses phantasmes de réitération de l'Antiquité, ne cessant d'y puiser sa "légitimité" - à la recherche d'une "origine" phantasmée dont il lui faut fonder la réalité dans la force des armes, le prix du sang et la puissance de la modernité, enfin, à faire prendre ses délires pour des réalités."

 

2 - NOTE du 6/01/14 - Voir article "Merci les clowns !"

Publié dans Au pays des Tartuffes

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