Du divin droit (démocratique) du plus fort

Publié le par Pim

- "Il y a 3000 ans, l'espace qu'occupe ta maison appartenait à mes aïeux !

 

Comment je le sais ? C'est écrit dans LE livre, celui de LA religion, la seule vraie puisque déjà pratiquée par MES aïeux et qui m'a été transmise par le sang de ma mère ... c'est dire comme cela est indéniable.


Aussi, maintenant tu DÉGAGES !

et ne viens pas me raconter que c'est la maison de tes ancêtres, de ton père et arrière-grand-père.

Mes aïeux y étaient AVANT les tiens, il y 3000 ans, cela ne se discute même pas !...


Et puisque tu ne veux pas comprendre que mes aïeux valent mieux que les tiens, je te mets dehors, m'installe dans ton salon, m'en décrète le propriétaire légitime par décret divin, historique, ..., au nom de mes aïeux, de la supériorité de ma religion, de ma "race", de ta barbarie, de mes souffrances.


Et si les représentants que tu élis ne sont pas de mon goût, celui du maître des lieux, désormais,  - et bien que j'ai fait en sorte qu'ils soient élus - j'ai évidemment le droit de t'affamer, avec la bénédiction de la planète, puisque, au final, c'est moi qui en détiens les cordons de la bourse."

 

C'est-y pas beau la "démocratie" ?

 

Il n'est pas bien certain, pour autant, qu'un Jean de La Fontaine contemporain aurait quelque légitimité d'en décrire tous les bienfaits dans une réactualisation du Loup et de l'agneau. Ne serait-il pas aussitôt embastillé pour "antisémitisme" ? ...

C'est que les nouveaux maîtres du monde ne plaisantent pas avec leur divin droit (démocratique) du plus fort.

 

En bon vendeur rompu aux subtilités du commerce, Israël a toujours préféré vendre l'image plutôt que la chose ; en l'occurrence l'image de sa toute-puissance plutôt que sa toute puissance elle-même, laissant filtrer sa possession de la bombe, notamment, sans jamais en montrer la moindre preuve. Comme l'ecrivait ce bon vieux Machiavel, en certaines circonstances, il vaut mieux être craint qu'aimé.

Pour autant, l'inflation aidant, l'image elle-même s'érode, au point de contraindre celui qui la manie de donner quelque gage de ce qu'il prétend être. La faiblesse de jugement du gouvernement israëlien, et la peur poussant à l'erreur, ont eu raison de son sens du commerce : celui-ci en vient à confondre faire montre de ses gros bras avec la démonstration tous azymuts, en toutes circonstances, y compris les plus insignifiantes, de sa capacité à frapper. La dissuasion se fait coup. C'est un peu comme si la dite bombe se faisait arme réelle plutôt que de rester menace. La force se retourne contre ceux qui la manient. Le dernier mot reste à l'intelligence et à la raison qui, manifestement, ont abandonné ceux qui, il y a quelques décennies encore, éclairaient l'Europe de leurs lumières. 

Aussi bien, cet État, qui a toujours su manipuler son image de refuge de victimes de la faiblesse des démocraties munichoises face à la barbarie des dictatures, se fait bourreau.

 

Tandis que les nazis se donnaient, quant à eux, le droit d'aller chercher les juifs chez eux pour les convoyer, tel du bétail, et les assassiner, voici les descendants des victimes de la barbarie nazie et des émigrants de l'Exodus s'arroger, au nom de l'ignominie meurtrière alors endurée, celui d'aller chercher dans les eaux internationales des humains pour les assassiner sans autre forme de procès, au seul nom du fait qu'ils ont non seulement le tort de n'être pas juifs, mais en outre d'avoir l'arrogance de "provoquer" par leur seul présence le tout-puissant État divin.

David, triomphant de Goliath, est devenu Goliath.

 

"Le Rapporteur spécial de l'ONU pour les territoire palestiniens Richard Falk appelle la communauté internationale à traîner en justice «les responsables du meurtre» de civils désarmés lors de l'assaut par l'armée israélienne contre la flotille d'aide pour Gaza.
«Il est essentiel que les Israéliens responsables de cette conduite illégale et meurtrière, y compris les responsables politiques qui ont donné les ordres, soi(en)t tenus pour pénalement responsables de leurs actes», déclare-t-il dans un communiqué.
«Israël est coupable (...) d'utilisation d'armes létales contre des civils désarmés sur des bateaux qui étaient en haute mer, où ils jouissaient du droit de libre circulation, conformément au droit maritime»" (libération.fr).

 

L'État d'Israël a su montrer, depuis sa création, combien il tenait compte de ce genre de droit là qui aurait l'outrecuidance de prétendre rappeller ses "devoirs" à l'État divin, quand il ne tient ses devoirs que de lui-même et ne saurait donc en rendre compte qu'à lui-même*(1).

Certains articles de presse font état de ce qu'"Israël se replie toujpours davantage sur lui-même". Le bel euphémisme que voilà. Si la logique de ghetto semble en effet être la colonne vertébrale de cet État, logique appliquée d'abord à sa politique dans le sens d'un NON-MÉLANGE, d'une purification ethnique du Grand Israël, puis à tous ceux dont il entend se protéger, transformant ainsi Gaza en camp de concentration - une forme de rituel cathartique pour aliénés du sacrifice*(2) -, il n'en reste pas moins que cette stratégie de la pureté ethnique ne manque jamais de référer, dans sa pratique, à ce qui la fonde : un absolutisme selon lequel Israël est PARTOUT CHEZ LUI *(3). La planète est SON monde, en toute bonne logique de la prédation coloniale, comme en témoigne sa capacité à agir de fait hors de ses frontières, comme si le monde, en effet, n'avait d'autre loi et dirigeants que ceux d'Israël : à l'instar des "chasseurs de nazis", les divers services d'Israël franchissent allègrement les frontières pour y commettre leur justice expéditive et, en l'occurrence, un ministre israëlien ne s'embarrasse guère de limites d'eaux territoriales, dont "on ne sait où elles se trouvent" (à 20 miles au large des côtes - la flottille a été attaquée à 70 miles), puisque "le pays doit assurer sa défense". Le même raisonnement qui avait prévalu lors de l'invasion des Sudètes par les Panzers quand il s'agissait alors de "défense des Allemand des Sudètes" !...

 

Même si Israël n'entendait rien d'autre, par ce meurtre prémédité, que de soigner son image d'État qui peut se permettre de faire ce qu'il a décidé de faire et qui a les moyens de n'en rendre compte à personne, à l'image de celui qui fut le véritable chaînon manquant à l'origine d'Israël - le petit Adolf -, nous devons savoir gré à cet État de nous rappeler quelle est la seule et unique vérité de ce droit ici invoqué et sans cesse bafoué par ceux-là mêmes qui l'invoquent : il n'est de droit que du bon coté de la mitraillette.

Voici la leçon. À force d'être martelée, elle ne saurait manquer d'être apprise.

 

 

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*(1) Note du 4/06/2010 - À la demande d'une enquête  internationale et indépendante, Israël s'indigne. Comment est-il seulement possible d'imaginer JUGER Israël ?

Voilà un pays "démocratique" qui sait très bien faire cela tout seul que de juger de ses exactions en matière de droit international. Juge ET partie, voici donc la conception israëlienne de la séparation des pouvoirs !... C'est-y pas beau la démocratie de droit divin ?

Et l'on peut faire confiance au souci de transparence d'Israël qui a, dans ses dernières "opérations de nettoyage" au plomb, su se réserver le monopole des "bonnes images" jusqu'à prendre le soin de soulager les piratés de leurs appareils photos.

 

*(2) Au-delà, on mesurera tout le bénéfice stratégique d'entretenir ainsi un vivier d'opposants permettant d'envenimer la situation à loisir et justifier toute exaction par le fait même de l'existence de "terroristes". Durant l'occupation de la France par les troupes du petit Adolf, les Kommandantur justifiaient leur politique de prise d'otages et d'assassinats par l'existence de "terroristes" soutenus par la population, ainsi qu'en rencontre toute armée d'occupation.

Puisant à si bonne école, le premier ministre israëlien du jour justifie l'assassinat de civils en haute mer par ses commandos du fait que des "terroristes se trouvaient au sein de la mission humanitaire" : couteaux et de fourchettes entre leurs dents sanguinolentes, ils  défiaient hélicoptères et patrouilleurs israëliens qui ne pouvaient alors que tenter de se défendre ....


*(3) Dans le récent article de son blog, M. Gresh rapporte l'interview de M. Kouchner par le journaliste, M. Aphatie.

À une question quelque peu impertinente de ce dernier, "N’y a-t-il pas une forme d’impunité pour Israël ?,   

le ministre des Affaires étrangères français répond : "Il y a une forme très particulière d’Etat dont on ne doit pas oublier comment cet Etat a été constitué (...)"

Tel serait donc le fondement de l'impunité, jamais acceptée pour aucun autre état de la planète, dont jouit cet État à la forme très particulière (?...), la manière dont "cet Etat a été constitué".

Il serait en effet intéressant de mettre sur la table ce "comment", celui du terrorisme dont firent preuve des groupes armés sionistes, tels l'irgun ou le groupe Stern, imposant leur chantage sur la dite communauté internationale, celui de la pression exercée par des actions comme l'Exodus, le tout sur fond d'une volonté de l'Europe d'enfin se débarrasser de la question juive, lancinante, séculaire question, à la faveur d'une prétendue culpabilité à la suite de la fureur nazie.

Rappelons, à tout hasard, que l'antisémitisme de l'époque n'était pas une spécificité nazie, ni même européenne, quand il s'exprimait aussi bien dans les propos du président des États-unis.

Faire de la culpabilité relative aux exactions commises il y a soixante-dix ans à l'encontre des juifs le fondement du statut particulier d'Israël - statut dont celui-ci ne cesse d'abuser dans les grandes largeurs, tenant toute résolution de l'ONU pour nulle et non avenue, se permettant de franchir des frontières que nul autre État n'aurait même seulement le droit de menacer sans s'attirer aussitôt quelques bombes bien senties - relève aujourd'hui d'une sorte de cliché dix mille fois resservi, dont on peut tout aussi bien dire qu'il n'est plus qu'un mensonge de plus, une opération marketing, destinée à masquer les vraies raisons de la faveur toute particulière dont jouit cet État.

Un mensonge qu'il faudrait tout aussi bien confronter à la réalité de la considération que l'époque moderne - celle des descendants de cette folie meurtrière - entretient à l'égard de peuples dont les sacrifices ont permis de mettre fin au nazisme : les soviétiques, les Serbes, les Grecs, sans parler, évidemment, des tirailleurs sénégalais et autres troupes d'Afrique du nord qui ont libéré la Provence, entre autres .... Le deux poids, deux mesures est-il donc une constante humaine - plus les sacrifices sont importants, plus ceux qui en ont bénéficié semblent vouloir vous en faire grief - ou, plus simplement, un effet structurel de toute domination ? 

 

 

Dernière modification le 04/06/2010


Publié dans De la Guerre

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