Épilogue (suite) : des gages aux parrains

Publié le par Pim

Ce que ne disent évidemment pas nos "experts" en tout, apparaissait néanmoins en négatif de la fièvreuse question récurrente qui leur était systématiquement posée par les journalistes, dès le début de ce que ces relais de la domination nommèrent la "révolution de jasmin" : la "contagion" tunisienne peut-elle se propager aux pays arabes voisins, l'Algérie, l'Egypte, voire le Maroc, ... ?

Peu importe alors le "pronostic", puisque tout l'enjeu était dans la question, celui de masquer la spécificité de la situation tunisienne et de l'éviction du voleur, moins par la rue - qui ne fut ici que le déclencheur - que par la domination même dont il était un agent, mais pour les intérêts de laquelle il était en quelque sorte devenu génant, un peu trop voyant dans ses rapines goulues, et surtout une entrave devenue à la rapine du capital international lui-même, entravé dans ses "développements durables" par la gloutonnerie de la mafia locale.

 

Aussi bien la question posait en creux non pas celle d'une "exportation" d'une révolution, puisque l'on sait, au moins depuis Lénine, que celle-ci ne saurait être qu'un fantasme, mais bien celle de l'angoissant "lâchage" par la domination même de ses verrous arabes. Il ne saurait en être évidemment question, comme l'indique l'omission tout aussi récurrente  par les journalistes de celui pour lequel la question ne se pose même pas, la Lybie, le verrou number one de l'Europe au Maghreb.

 

Comme on le constate toujours plus, et malgré les enthousiasmes prétendus de la révolte tunisienne aux miettes qu'on lui cède, la Tunisie, comme l'Égypte, sont des abcès purulents, des furoncles (Uncle in english) dont le pus est sorti sous la pression de la rue, mais dont est restée la mèche, douloureux ancrage de la domination occidentale qui n'est pas près de quitter le port, si ce n'est sous la poussée d'une fièvre révolutionnaire qui saurait s'organiser au-delà des mascarades démocratiques qu'on lui présente.

Ce sont évidemment la grève générale et l'organisation de comités révolutionnaires, sous le contrôle des insurgés eux-mêmes abolissant tout pouvoir qui prétendrait exister au-dessus d'eux, qui pourraient mettre un terme à ces verrous qui leur sont opposés : le RCD ; un premier ministre, fantôme de Ben Ali qu'il a servi dans ses desseins les plus abjects, jusqu'à son dernier vol, et qu'il continue donc de représenter ; le syndicat UGTT, prétendumment du coté de la rue, mais qui saura bien tomber le masque si celle-ci en venait à faire en sorte de faire sauter le bouchon ; l'armée, bien évidemment, qui, après la famille et la religion - ces deux piliers immémoriaux de la soumission - reste partout le verrou suprème de toute domination, et dont le retournement est, le plus souvent, le signe de la fin de celle-ci.

L'Égypte, dans ses manœuvres de cabinet, semble confirmer ce dernier point. Le puissant voisin ne saurait, sans sourciller, tolérer que saute le principal verrou de sa politique terroriste dans la région.

 

 

 

MAJ DU 14/02/2011

 

En Egypte, Le Conseil suprême des forces armées a ainsi annoncé la dissolution de l’Assemblée du peuple et de la Choura, les deux chambres du Parlement, et la suspension de la Constitution. (...)

 

Des milliers d’Égyptiens rassemblés sur la place Tahrir dimanche soir (place de la "Libération", en français), au Caire, refusaient de quitter les lieux afin de "maintenir la pression sur ce nouveau gouvernement", explique Melissa Bell. "Ils nous ont dit de ramasser vite nos affaires sinon ils nous tomberaient dessus", racontait, dimanche, un manifestant au micro de nos envoyés spéciaux. "L’armée veut réprimer la révolution pour ne pas avoir à réaliser les demandes des manifestants, ils nous font juste des promesses…", confiait un autre. Quelques échauffourées ont d'ailleurs éclaté entre des soldats et des dizaines de manifestants. Mais tous les protestataires ont finalement deserté la place, symbole de la révolution, ce lundi matin, sous la menace de l'armée qui menaçait de les arrêter s'ils restaient.

 

(...) "la population, dans son ensemble, fait confiance aux militaires mais reste vigilante, car l’armée n’a toujours pas répondu à deux de leurs revendications : la libération des prisonniers politiques et la levée de l’état d’urgence."

 

Le Premier ministre - mis en place par Moubarak - Ahmed Chafik, a déclaré que sa première priorité était de "restaurer la sécurité et de faciliter la vie quotidienne de la population". Il a également assuré que l'ex-président était toujours dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge.

 

Ainsi, ceux-là mêmes qui firent envoyer contre les manifestants des nervis avec le blanc-seing de l'armée qui les laissa passer et opérer leur basses œuvres, parlent aujourd'hui de "sécurité".

Le foutage de gueules continue donc dans ses grandes largeurs. Une des premières mesures de ce gouvernement dit de "transition", dans le temps même où il faisait déloger par l'armée les manifestants de la place Trahir, était d'interdire le droit de grève .

On voit, dès à présent, de quelle "transition" il peut s'agir, une CONTRE-RÉVOLUTION en marche restaurant "un retour à la normale" sans Moubarak - lequel n'est pas même inquiété pour ses crimes et spoliations commis -, c'est-à-dire préservant les intérêts des investisseurs et rassurant les Tours operators, comme si RIEN ne s'était passé. Une simple "transition" en douceur, dans les senteurs de jasmin vers ces institutions bien connues de tous, qui ont permis, entre autres - pour le bonheur de tous -, de promulguer des traités et des lois contre l'avis même des peuples et financer leurs spoliateurs avec l'aval des États et le portefeuille des contribuables.

C'est pourquoi, afin de n'effrayer personne, il ne saurait être même question d'évoquer une "Loi martiale" dont la réalité est pourtant là, dans les faits - état d'urgence, constitution abolie, droit de grève interdit , ...-, laquelle est évidemment applaudie de la domination occidentale planétaire qui y voit SON ordre revenir, l'Ordre des choses, du commerce, de la mort, 

 

C'est ainsi que, Du côté des relations internationales, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui a indiqué que le pays restait engagé par ses traités et obligations internationaux. Un message destiné à apaiser les inquiétudes des États-Unis et d'Israël quant au devenir des accords de paix israélo-égyptiens, qui font du Caire un partenaire incontournable des efforts de paix dans la région.

 

La paix pour qui ?

 

http://www.france24.com/fr/20110214-egypte-revolution-armee-fragile-transition-politique-apres-moubarak-dissolution-parlement-constitution

 

 

 

MAJ DU 12/02/2011 - Modifié le 17/02/11 -  Ils s'appellent tous Baraque

 

Le géneur de faire du fric en rond a donc été gentiment poussé vers la sortie, après que l'on eut compris qu'il n'y avait guère dillusion à se faire : c'était là la seule manière de passer entre le bain de sang - prèjudiciable aux intérêts bien compris d'une armée chef d'entreprises touristiques - et la progression de la conscience des peuples vers sa capacité à se débarrasser aussi du pouvoir de l'armée. Un moindre mal, donc, permettant de garder intacte la structure du pouvoir en se débarrassant de la façade remplacée par un vague "Haut conseil" militaire - mis en place le matin même du discours de Mubarak -, à l'abri duquel pourront se poursuivre les luttes intestines pour la succession du dictateur milliardaire.

 

Tandis que partout dans le monde était célébrée la chute du tyran, la démocratie voisine s'émeut de la naissance d'une démocratie à sa frontière. Le général Ashkenazi, chef d'état major sortant, résume le sentiment prédominant en Israël : « La stabilité est préférable à la démocratie au Moyen-Orient. » 

http://www.rue89.com/2011/02/11/hosni-moubarak-demissionne-le-peuple-egyptien-triomphe-189972 

Comme on le comprend quand ce pays a attaché sa survie au blocus d'un peuple dont a été programmé, scientifiquement,, militairement, le génocide. En quelque sorte, l'État juif se trouve aujourd'hui à remetttre au goût du jour l'horreur nazie qui décréta que la survie de la race allemande tenait à la destruction ou à l'asservissement des autres peuples.

La religion, il est vrai, a toujours fait peser un risque sur la démocratie ; c'est d'ailleurs pourquoi, l'État hébreu - qui se revendique d'une religion, et l'instrumentalise à cet effet - ne se gène guère avec celle des autres, comme il l'a fait, par exemple avec le Hamas ou avec les Frères musulmans, alimentant l'un et l'autre pour fragiliser ici Nasser, là Arafat, tous deux laïcs mais ayant le tort de s'opposer, en tant que nationalistes, à l'État  d'Israël.

 Nationaliste, l'était aussi Saddam Hussein - un peu trop sans doute, au point de représenter un danger insupportable pour la démocratie d'Israël, après avoir servi comme bélier contre l'iran, cet autre "danger" pour l'hégémonie d'Israêl - déboulonné comme "dictateur" à grands renforts de destructions massives, de terreur et de mort pour "faire venir la démocratie" au forceps ... Mais, quand la démocratie naît du fait même des peuples, alors il faut s'en méfier, au point de barrer la route à son émergence, au pretexte de ce qu'elle laisserait advenir d'une démocratie indésirable !  

De même que la Démocratie chrétienne a pignon sur rue partout en Europe, sans que personne ne s'en émeuve, parler aujourd'hui des Frères musulmans en Egypte comme un remake de la situation iranienne, c'est d'abord feindre d'ignorer que Khomeiny, chef religieux abrité par la France, n'a pas d'équivalent, à cette heure, en Egypte.

Est-ce assez dire que la question ne s'est jamais située au niveau religieux - quoiqu'il en soit dit - mais que la réponse qui lui est, de fait, apportée est de type colonialiste : est démonisée la religion des colonisés pour justifier la terreur exercée par la domination qui, seule, semble être en droit de dire ce qui est ou non souhaitable pour les peuples.

 

À l'ombre des révolutions de Proche-Orient, elle poursuit sans défaillir sa déraison, mettant les peuples des "démocraties" à genoux, les pillant sans vergogne désormais, avec la bénédiction de sa Très Socialiste Sérénissime  Strauss-Kahn, celle-là même, si ! si ! qui doit venir "moraliser" la vie politique et tirer la France des griffes de ceux qui, aujourd'hui, en représentent si bien l'esprit colonisé - toute défense immunitaire anéantie - qu'ils parviennent à la ruiner, la ridiculiser partout dans le monde, en un mot la faire taire face à la prédation systématisée :

Le FMI et l'Union européenne qui aident la Grèce à surmonter sa crise des finances publiques reconnaissent les efforts qui ont déjà été consentis. Mais ces efforts ne sont pas encore suffisants et la Grèce va devoir aller plus loin.

Pour continuer à percevoir les aides qui lui ont été consenties par ces institutions la Grèce va devoir accélérer encore le rythme des réformes et notamment son programme de privatisations. Le gouvernement grec prévoyait de privatiser pour 7 milliards d'euros d'entreprises publiques d'ici 2013, l'objectif est relevé à 15 milliards, soit plus du double, durant la même période et ce sera même 50 milliards d'euros d'ici 2015.

http://www.rfi.fr/economie/20110211-crise-economique-grece-doit-faire-davantage-efforts

Efforts consentis pour qui ? Payer une dette aux banques, lesquelles, après un mouvement de concentration rondement mené à l'abri des Trésors publics de la planète, peuvent enfin esclavagiser les peuples les plus faibles !

 

La France, quant à elle, désormais patrie du droit des dictatures - c'est-à-dire de celles qui payent - ne pouvaient rien de moins que de saluer le courage du tyran à lâcher la grappe à son peuple :

"Après plusieurs semaines durant lesquelles le peuple égyptien a exprimé avec force et dignité sa volonté de changement, le président Moubarak a décidé de mettre fin à ses fonctions de président de la République arabe d'Égypte. La France rend hommage à cette décision courageuse et nécessaire", a déclaré Nicolas Sarkozy dans un communiqué

http://www.lepoint.fr/monde/sarkozy-salue-la-decision-courageuse-et-necessaire-de-moubarak-11-02-2011-1294535_24.php 

L'indécence de ce soutien à un dictateur, post-festum, qui vient d'être chassé par tout un pays, vient d'être réitérée par le Premier ministre de ce gouvernement de l'État français - VRP des dassault et autres industriels - persistant et signant à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, en manœuvre en mer Rouge avec la marine saoudienne, celle de ce pays où vient de trouver refuge le rempart contre l'islamisme Ben Ali ... On ne saurait mieux signifier de quel camp on parle, dans la suite de la proposition du ministre des Affaires étrangères de l'État français d'un soutien de la police anti-émeutes française au dictateur Ben Ali. Ainsi ces affairistes dressent-ils les populations les unes contre les autres, au nom d'une "guerre contre l'islamisme radical", tout en faisant multe courbettes aux monarchies saoudiennes qui prônent et financent le dit islamisme radical ; ainsi ces politiciens nous font-ils force démonstration de leur ferveur démocratique, dont ils se réclament les représentants, tout en soutenant dans les faits des dictatures.

Nos "dirigeants" sont-ils atteints de schizophrénie ?  Auquel cas il conviendrait de les "traiter" en conséquence, l'affection pouvant se révèler dangereuse, et d'autant quand on a des reponsabilités.  Ou, plus vraisemblablement, prennent-ils pour des cons - ainsi que l'un d'entre eux l'avait laissé échapper - ceux qu'ils ont en charge de "représenter", de petits animaux de laboratoires qu'ils peuvent mener là où bon leur semble ? :

"Je tiens à rendre hommage à cette décision courageuse de quitter le pouvoir, (...)" a-t-il précisé, reprenant la position exprimée la veille par l'Elysée, avant de rendre un hommage à l'action passée du "raïs" : "C'est aux Egyptiens qu'il revient d'apprécier l'action d'Hosni Moubarak et la trace qu'il laissera dans l'histoire de son pays, mais personne ne pourra contester la contribution qu'il a apportée à la cause de la paix dans la région." La paix pour qui ?

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/12/francois-fillon-salue-le-courage-de-hosni-moubarak_1479197_3218.html

Une telle politique, manifestement soucieuse des tyrans plutôt que des peuples qu'ils assassinent, serait, nous fait-on savoir, dictée par un louable souci de non-ingérence. Il est vrai que celui-ci a eu quelque mal à montrer son groin dans l'affaire tunisienne. Mais on s'étonne alors qu'il ne se donne pas à voir dans l'affaire Cassez :

"Je suis consternée par la décision du tribunal de cassation qui confirme la sentence du juge d'appel à l'encontre de Florence Cassez. C'est un déni de justice", a-t-elle dit dans un communiqué. "Cette décision est déplorable."
"Cette décision va peser sur nos relations bilatérales", a-t-elle ajouté en précisant que le gouvernement français allait "explorer toutes les voies de droit à sa disposition, sur le plan national et international, pour accompagner les actions que Florence Cassez décidera d'entreprendre".

http://www.lepoint.fr/monde/florence-cassez-michele-alliot-marie-consternee-par-la-decision-mexicaine-11-02-2011-1294237_24.php
Dans le temps même où ce gouvernement instrumentalise, en France, l'affaire Lætitia, pour incriminer le laxiisme de la justice française, le voici à instrumentaliser l'affaire Cassez au Mexique pour dénoncer ... rien moins que l'intransigeance de la justice mexicaine ! Schizophrénie du gouvernement de l'État français, ici encore ? ou, plus simplement, populisme et instrumentalisation de la justice ? Chacun sait, désormais, à quoi s'en tenir quant aux conceptions de la justice qui prévalent dans ce gouvernement, dont on a pu apercevoir qu'il avait en haute considération la présomption d'innocence et  le respect de la séparation des pouvoirs. Ses cris d'orfraie semblent à la mesure de ce qu'il lui est possible de reconnaître de ses propres méthodes dans l'affaire Cassez, qui semble axée sur l'instrumentalisation de la peur., quand, en France, la seule politique semble être aujourd'hui rivée à la "sécurité", à la mise en scène de son maintien par diverses lois liberticides, dans les banlieues, à nettoyer au kärcher devant les kaméras, et jusqu'au fin fond des campagnes où sont surveillées les lectures des épiciers par les services antiterroristes.

En la circonstance, la récupération d'une affaire privée aux fins d'un électoralisme si grossièrement mis en scène non seulement dessert la personne qu'elle prétend servir par des gesticulations outrancières et outrageantes, mais dit aussi le haut degré de considération ainsi témoignée aux dits électeurs pris pour des andouilles manipulables sur une rhétorique xénophobe et anti-démocratique. Voici l'impopularité de l'institution judiciaire -  partout d'abord au service des puissants - mise à profit par  le gouvernement d’un État de droit, qui semble considérer qu'elle est à sa disposition ... jusque dans un pays étranger indépendant ! Quand la justice, ce pilier de l'État de droit, est si manifestement bafouée par l'exécutif, la dictature commence à tomber le masque. 

http://moreas.blog.lemonde.fr/2011/02/12/la-revolution-et-si-c%E2%80%99etait-en-france%E2%80%A6/


 

 

MAJ DU 11/02/2011

 

Certains feignent de s'étonner du déroulement des évènements en Egypte, déroulement pourtant en tous points conforme au cadre qui reste le sien, le maintien des structures de la domination, non seulement dans la région, mais dans le monde où le départ à la sauvette de ce verrou occidental serait du plus mauvais effet.

Hier soir, alors même que deux millions, au moins ,de manifestants se berçaient joyeusement d'illusions sur la place Trahir - si bien nommée -, le patelin dictateur commença son discours façon Petit père du peuple, fidèle en cela au caractère résolument stalinien de son régime : "je veux vous protéger mes enfants", dit il en substance, après que d'avoir envoyé contre eux ses nervis les assassiner sans autre forme de procès ; il continua par une laborieuse déclaration d'intention de lâcher de lest, pour mieux s'envoler sur une ode dithyrambique à son glorieux passé de protecteur de la nation égyptienne, garant de son indépendance, fier de son identité de 50 siècles que ne sauraient affecter les diktats de quelque ingérence étrangère que ce soit. Hombre ! Lesquelles ingérences étrangères n'ont pas manqué de se manifester tout au long de son règne sans qu'il trouve trop à y redire, étatsunienne - qui l'a généreusement arrosé - israëlienne et enfin, last but not least, cerise sur le gâteau du Grand Timonier contre l'islamisme, saoudienne !

Peu avant son allocution tardive, la CIA, si peu loquace de coutume, s'était exprimé sur son "probable départ" le soir même. Comment mieux le retenir sur son fauteuil ?! Tout en validant ainsi sa tactique xénophobe, voici les USA, la Grande-Bretagne, se refaisant une virginité démocratique à moindres frais !

Mais, tandis que ce vieillard de 82 balais, habillé en jeune pour la circonstance, s'évertuait à l'embrouille, au point que les commentateurs en restèrent cois de leurs interprétations, restant fermement à son poste de capitaine, tout en déléguant à son lieutenant la menue intendance du cambouis, certains n'allaient-ils pas jusqu'à se lâcher sur les ondes, révèlant ce qu'ils avaient soigneusement dissimuler jusqu'alors : le Petit père du peuple est l'homme le plus riche de la planète - un patrimoine familial, clanique, estimé à quelque 60 à 70 Mds $, en immobilier aux USA ou à Londres ou en investissements touristiques dans le pays, ....

Voici donc le secret des atermoienments du pouvoir, de ce prétendu souci d'une "sortie honorable". Si le dictateur s'était envolé comme le perdreau Ben Ali, le risque était pour lui et son clan de perdre le pactole. En tant que chef d'État, honorable comme il se doit, il garde la maîtrise de ses avoirs et peut prendre tout le temps de les "arbitrer" sans que ne vienne à quiconque la mauvaise idée de les redistribuer à un peuple qui vit, pour une part importante, avec moins d'1 $ par jour.
Voici un silence sur ces avoirs qui en dit long autant sur la collusion dont le dictateur - lui comme d'autres d'ailleurs -, a bénéficié de la part de ceux qui pouvaient savoir - mais se sont bien gardé de dire -, que sur la nature de ce pouvoir qui, en dépit de ce que l'on nous en a dit, qu'il n'a rien à voir avec celle du racketteur Ben Ali, est exactement fait du même bois pourri.
Voici qui donne aussi bien la clé de ce pourquoi, partout aujourd'hui sur la planète, des affairistes parfaitement incapables de faire quoi que ce soit de leurs dix doigts - si ce n'est palper - se précipitent à "défendre les intérêts de la nation" qu'ils savent désormais être les leurs. Comme l'on comprend qu'ils s'y accrochent avec l'énergie du désespoir, n'hésitant pas à user, pour se maintenir, de tous les coups fourrés, avant que de perdre la tête, qu'ils n'ont déjà plus tout à fait sur les épaules.

Le peuple, que l'on a donc ainsi bien chauffé à blanc, va devoir se déterminer, abandonner ses illusions sur ses potentiels protecteurs, comme cette armée, soi-disant vierge de tout soupçon, qui a déjà su montrer combien elle n'avait d'autre souci que de préserver le pouvoir qu'elle garde jalousement en son sein.

Comme le savent si bien les potentats de la planète, une telle révolution dans les esprits, comme dans les actes qui en découleront, ne saurait rester sans conséquence, aussi bien dans la région que sur d'autres points de la planète ; elle montre chaque jour davantage la réelle nature du pouvoir, le fric, rien que le fric, - la dépossession du peuple -  : le roi est nu, et sans plus de protection que ses sbires. Déjà, ces potentats ont toutes les raisons de craindre que les ouvriers, en Egypte, aient compris qu'ils auraient tout à gagner à rejoindre ce mouvement. Chaque jour qui passe est un jour contre eux, un jour pour la conscience et la liberté. Provoquer cette conscience naissante jusques dans ses retranchements n'est  néanmoins pas sans risques. Les voici dans un furieux dilemne !

 

 

   

MAJ DU 9/02/2011


Il faut comprendre que c'est de la dictature que naît l'islamisme. Une fois que ce mouvement s'est développé dans une semi-clandestinité, les démocraties occidentales cherchent à tout prix à maintenir le dictateur au pouvoir. Ce n'est pas le seul paradoxe de notre diplomatie. L'Arabie saoudite est l'un des vecteurs de propagation du wahhabisme, qui prône un islam radical, mais elle est aussi notre alliée. Nous lui vendons des armes. Nous lui achetons du pétrole. L'Occident, pour des raisons mercantiles, soutient des alliés dangereux. Et nous en payons le prix. C'est nous qui avons fabriqué l'islamisme. (Marc Trevidic)

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/marc-trevidic-c-est-nous-qui-avons-fabrique-l-islamisme_960419.html#xtor=AL-447

 

Une telle conclusion, de la part de quelqu'un dont on peut supposer qu'il a des raisons de maîtriser son sujet, est aussi bien l'aveu de ce que la domination, qui a tout à redouter d'un changement radical, doit œuvrer à son non-avènement, c’est-à-dire à cette nécessaire transition d'un spectacle concentré en quelques mains, si coûteux, au final - comme le rappelle ce juge antiterroriste -, à un spectacle diffus, voire intégré par les peuples "modernes", c'est-à-dire soumis aux contraintes qu'ils se sont eux-mêmes donnés. Une domination moins coûteuse et autrement plus efficace, ainsi que le mettait déjà en évidence De La Boëtie, dans son Discours de la servitude volontaire.

Sa fonction ne l'autorise pas, sans doute, à prolonger le raisonnement à son terme pour dévoiler tout le machiavélisme de sa logique : si "c'est de la dictature que naît l'islamisme", l'islamisme justifie la dictature. Or, donc, voici bouclée la boucle ... et la bouche des bons démocrates qui n'en peuvent, mais ...  de quoi naît la dictature ? Au dénouement, comme par un heureux hasard, surgissent, comme de nulle part, les cavaliers de la "modernité", troisième larron de ce combat de brutes et de truands, libératrice des peuples qui, d’eux-mêmes, désormais, doivent en appeller à sa venue.

Comme c'est beau ! et digne des meilleurs peplum, dans le genre pub d' Areva, dans laquelle le nucléaire peut sauver la planète des gaz à effet de serre ! Les films ont pour vertu de "corriger" le scories de la réalité. Des gaz à effet de serre, peut-être, mais pas des menteries d'Areva, et moins encore de la domination que sert le mensonge.

Laquelle domination n'a sans doute rien à envier aux dictatures quand il lui faut se défendre à hauteur de ses enjeux réellement modernes, ceux des ravages que sa prédation accélérée occasionne sans retour aux sources mêmes de la vie sur Terre. "Le Animal and enterprise terrorism act, un volet spécial des Patriot acts américains adopté sous la pression des lobbies industriels, donne désormais la possibilité aux autorités de réprimer toute forme de protestation". On jugera de  l'importance de l'enjeu, ici, à la férocité de la Bête - torture, désormais sans plus de dissimulation, et criminalisation de ses contradicteurs de la défense des forêts -, ainsi qu'en témoigne ce film de Philippe Borrel, diffusé par Arte, intitulé Les insurgés de la Terre".

http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Resistances--mode-d-emploi/3667444.html

Il n'est d'intégrisme que celui de l'argent, qui s'autorise aujourd'hui toutes les inquisitions, qui ne tolère nulle défaillance à son culte d'absolu : la planète entière doit lui être dévouée, et jusqu'au moindre vermisseau doit payer ses indulgences car l'argent, ce dieu jaloux, s'est arrogé la propriété de toute vie sur cette terre. IL N'EST DE DICTATURE QUE DE L'ARGENT,  l'État est son prête-nom.

 

 

 

  MAJ DU 7/02/2011- Modifiée le 9/02/11

 

"Je veux un gouvernement représentatif en Egypte, a déclaré le président Barack Obama, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision conservatrice Fox.

 

L'empereur proclame "Je veux" pour le gouvernement d'un État indépendant qui, il est vrai, reçoit 1,5 Mds $ d'aide annuelle pour les menus frais de l'armée, laquelle, comme il se doit, a en charge la protection du pauvre petit État démocratique qui fait, depuis le Proche-Orient la pluie et le beau temps à La Maison Blanche. Un billard à 3 bandes en quelque sorte.

Il n'mpêche  : l'empereur ferait bien de s'assurer, avant que de proclamer ses oukazes, que ses émissaires sont à la hauteur de ses exigences. Le voici dépassé par sa droite :

 

Frank Wisner, émissaire américain en Egypte qui a plaidé samedi pour que Moubarak reste en fonctions, serait employé par un cabinet d'avocats et de lobbyistes qui travaille pour le régime de Moubarak et plusieurs "familles les plus influentes dans les affaires en Egypte".


Ô Great Imperator que voilà ! dont la politique se laisse dicter sa conduite par une tête de pont de Wall Street et, incidemment,  par un cabinet d'avocats. !....

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/07/obama-et-l-egypte-realpolitik-ou-conflit-d-interets_1476082_3218.html#ens_id=1470465 

 

Ajout du 9/02/2011 - En d'autres termes, voici la démonstration, une de plus s'il en fallait, que la figure dite présider aux destinées du monde, comme à celles d'un pays, n'est qu'une façade commode et nécessaire à présenter au petit peuple qui doit croire qu'il est représenté.

M. Obama, comme le dictateur Moubarak, comme son collègue Ben Ali, comme la ministre française des Affaires étrangères - qui ose adopter en démocratie la position d'une dictature en énonçant sans vergogne qu'elle "ne répondra plus à aucune question" sur les erreurs des méthodes de son mandat - ne sont que des figurants dont les propos et les gesticulations sont d'abord représentatifs de leur impuissance - c'est-à-dire de leur collusion de moins en moins dissimulable - figurants d'autant plus tentés voire sollicités d'en rajouter dans l'esbrouffe à l'italienne qu'ils ne maîtrisent réellement plus rien ; les véritables "acteurs" ont déjà inscrit, en amont, le scénario le plus "probable" - celui de la plus grande pente mathématiquement prévisible - des logiques à l'œuvre de la captation.

C'est pourquoi il n'est guère réellement d'enjeu au départ de tel ou tel de ces dictateurs, sinon pour eux-mêmes. La domination mondiale sait qu'elle leur survivra. Elle a, au contraire, tout à gagner à sa modernisation (Cf. MAJ du 9/02/11)

Quand la forme anglo-américaine du lobbying en est la figure la plus manifeste - et comme admise sans états d'âme par la dite "démocratie" - d'une défaillance de la représentation politique, de plus en plus "soutenue" par d'"experts" petits nains émissaires de  "recommandations", on observera que celles-ci peuvent aller jusqu'à affecter, sans autre forme de procès, les formes mêmes de la démocratie. Après le 11 Septembre 2001, on se prit à découvrir "nécessaire" de jeter aux orties les derniers restes de protection démocratique puisqu'il fallait bien aller faire la guerre pour les intérêts supérieurs du capital américain qui avait promu l'équipe de figurants en place (Pétrole & Co). Laquelle équipe se hâta de promulguer Patriot Act et autres bonnes vieilles recettes de dictature démocratique.

Cela n'est plus très bien vu, aujourd'hui que The game is not over 8 ans après. C'est pourquoi, la France, censée toujours marcher dans les traces de la Première démocratie du monde,  vient-elle d'approuver le Patriot Act à la française, la loi Loppsi 2 ; c'est pourquoi les USA viennent-ils de donner des leçons de démocratie aux dictatures proche-orientales que la diplomatie française s'apprétait pourtant à soutenir dans leurs louables efforts de maintenir un rempart contre la démocratie.

http://www.rue89.com/2009/05/23/la-torture-sous-bush-la-liste-des-treize-tortionnaires

 

 

 

MAJ DU 5/02/2011 - Modifiée le 6/02/11


19h10 : Hosni Moubarak "doit rester en fonctions", afin de conduire les changements nécessaires à la transition politique, a déclaré Frank Wisner, l'émissaire de Barack Obama en Egypte. Tommy Vietor, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a cependant estimé que la démission du bureau exécutif du PND était "une étape positive".

http://www.europe1.fr/International/Egypte-Moubarak-doit-rester-EU-400471/


Des inconnus ont lancé une attaque à l'explosif samedi contre un gazoduc en Egypte approvisionnant la Jordanie, poussant les autorités à couper l'approvissonement sur deux conduites dont l'une livrant du gaz à Israël, à l'AFP un responsable égyptien.
Le gazoduc, qui se divise en deux sections, l'une acheminant du gaz vers la Jordanie, l'autre vers Israël, se trouve dans la localité de Lehfen, dans le nord du Sinaï. "Le gazoduc vers la Jordanie a été attaqué et l'approvisionnement d'Israël interrompu", a dit le responsable. Dans un premier temps, il avait dit que la conduite approvisionnant Israël avait été la cible de l'attaque. L'armée a pris des mesures pour empêcher une propagation du feu, a ajouté le responsable, alors que les services de secours travaillaient à l'éteindre. On ignorait dans l'immédiat qui est responsable de l'attaque,

http://www.rtlinfo.be/info/monde/international/773245/egypte-attaque-contre-un-gazoduc-approvisionnant-la-jordanie

 

À chaque effet sa conclusion. Le départ, programmé à Washington, vers une transition qui ne semble pas être du goût de tous a donc évolué par une position désormais ferme d'une transition du même vers le même. Et celle-ci se trouve ,comme par hasard, justifiée par des faits qui semblent donner soudainement raison à celui qui lie son sort à la naissance d'un chaos qu'il aura su programmer.

Ajout du 6/02/11 - "Entendre (...) que Moubarak doit rester et conduire le changement, et que le processus reposerait essentiellement sur son plus proche conseiller militaire, qui n'est pas la personnalité la plus populaire en Egypte, sans partage du pouvoir avec les civils, serait très, très décevant", a commenté Mohamed ElBaradeï, prix Nobel de la paix et figure de l'opposition.

M. ElBaradeï, qui a longtemps fréquenté les Ricains de par ses fonctions internationales, devrait avoir, depuis lors, appris qu'ils se sont fait une spécialité, à l'instar des Anglais, de "décevoir leurs alilés". Leur seule stratégie est l'opportunisme, elle autorise tout retournement et notamment contre ceux qui, à un moment, font montre de quelque faiblesse inopportune.

http://www.lemonde.fr/international/article/2011/02/06/egypte-journee-decisive-pour-les-opposants-au-regime_1475908_3210.html#xtor=AL-32280184

On est là, au moins, sûr de ne mécontenter personne, si ce n'est ce peuple - ce géneur impondérable - dont les journalistes, aussitôt dit, commencent de mettre en avant qu'il n'y a plus sur cette place de la Libération qu'une dizaine de milliers d'irréductibles à mettre en perspective de la dizaine de millions d'habitants de la capitale égyptienne !... Ou comment réduire, précisément, ceux qu l'on désigne sous le vocable de guignols de village gaulois, afin de fabriquer une opinion conforme aux intérêts reconnus dans les cabinets, en haut lieu.

 

Reste à savoir si ces grands démocrates, qui ont su déjà prouver combien ils étaient attentifs aux intérêts de ceux qu'ils prétendent représenter, auront la faveur de ceux qui ont déjà montré leur détermination contre les agressions dont le monteur de coups fourrés les aura déjà nourris.

 

 

 

  MAJ DU 4/02/2011 - Modifiée le 5/02/11

Il n'aura échappé à personne, bien que personne ne semble s'émouvoir de ce que cela signifie, que le racketteur Ben Ali,  "le rempart contre l'islamisme", est allé trouvé refuge en la patrie même de l'islamisme, l'Arabie saoudite !...

Après que d'avoir usé des services de l'un de ces grands serviteurs de la "démocratie" tunisienne façon Ben Ali, la ministre des Affaires étrangères française - qui avait, bien sûr, toutes les raisons de ne rien savoir de ce qui se passait en Tunisie -, ne se permet-elle pas d'ailleurs de proposer à la "démocratie" tunisienne, en échange peut-être de tant de largesses, les menus services de sa police experte en répression démocratique des manifestations d'un peuple qui vraiment était bien insolent que de réclamer la fin d'un tel régime ?

 

En Égypte, au bord du précipice, peut-être même déjà tombé à l'ombre de luttes de pouvoir pour sa succession, le dictateur Moubarak, chéri des "démocraties" occidentales, ne se met-il pas à pleurer pour son peuple au point de ne point vouloir l'abandonner au bord du chaos. Irremplaçable, n'est-il pas, lui aussi,  "rempart contre l'islamisme", et de surcroît, "garant de la sécurité d'Israël et du blocus de Gaza" ?

C'est ce que ne cessent de nous chanter les TV occidentales : hors de Moubarak, point de salut, puisque les islamistes s'empareraient aussitôt du pouvoir, transformant la région en cauchemard d'Israël, ce pauvre petit État "démocratique" - de droit et de raison - au milieu d'un océan de barbarie et de fureur, comme nous l'ont montré - fort à propos - les assassins lâchés contre les manifestants, façon mineurs roumains du dictateur Ceaucescu en d'autres temps d'une Europe si civilisée

L'idée tordue de faire casser du contestataire par des séides, policiers, services de renseignements, lumpen-prolétariat payé à coups de propagande anti-étranger, sentent fort les méthodes d'un État stalinien, organisant le chaos, diabolisant l'étranger comme responsable des troubles quand cette collusion avec l'étranger, cette corruption, est le fait même des plus hautes sphères du pouvoir. "Un complot", selon le délicat M. Souleimane*(1), mais fomenté par l'État lui-même pour sa survie et contre le peuple, dissuadant, par des méthodes tchékistes, de tout regard extérieur*(2) pour réprimer à huis-clos et agir de concert avec la domination occidentale qu'il représente, par ailleurs, comme le diable à son peuple, Voici l'exact symétrique d'un islamisme désigné par l'Occident comme le spectre, lui-même largement subventionné par la domination occidentale, que ce soit l'Arabie saoudite, le Pakistan, les talibans, le Hamas, ....

 

  On comprend que de telles méthodes soient autrement  "démocratiques" et préférables à tout gouvernement tenu par des Islamistes, et voici donc le faible petit État "démocratique"  afficher sa si haute conception de la démocratie qu'il appuie son maintien sur la dictature pour les autres, pour les Arabes !...

Et, tandis que le petit État "démocratique" de continuer de jouer parfaitement son rôle en agitant le chiffon rouge du terrorisme islamiste à l'ombre duquel les profits s'amoncellent à Wall Street, pétrole en forte hausse, "à cause des craintes" ...., le mollah de toutes les frayeurs lui répond de concert que "voici le réveil de l'islamisme" !...

Les USA ont condamné un tel appel au changement - venu d'Iran - vers un État islamiste.  Pour autant, leur proposition de changement est "étudiée" à Washington comme s'il s'agissait de remplacer le gouverneur de la province de l'empire, au mépris de la libre détermination des peuples, au fondement de la démocratie, au mépris des réalités sociales et politiques du pays, bafouant allègrement la constitution égyptienne qui prévoit qu'en cas de défaillance du président, c'est au président du parlement d'assurer l'interim du pouvoir, non au vice-président -  Omar Souleimane, éminence grise, homme des services secrets, Poutine égyptien - homme providentiel tel qu'il est propulsé interlocuteur de la domination planétaire résolue au remplacement de Moubarak par son alter ego, - sur le modèle tunisien de l'avatar de Ben Ali, le Premier ministre Mohamed Ghannouchi.

 

Voici donc, à nouveau - comme elles l'ont montré, notamment, lors de l'affaire de Suez - la Sainte Alliance, convergence de toutes les forces réunies de la conservation de l'ordre existant pour que cette partie du monde continue de produire les juteux profits qu'elle procure à l'abri des volontés populaires.

Derrière le vacarme des cris d'orfraie, voici l'or frais pointant son groin sous la figure d'une reconfiguration de la carte du Proche-Orient, avec la bénédiction, Ô heureux hasard, des peuples eux-mêmes. Ainsi l'extrême paupérisation des peuples, leur mise sous tutelle policière par les dictatures, auront réussi là où auront échoué les bombes démocratiques sur Bagdad, destinées, nous disaient-on, à retourner les Irakiens contre leur dictateur soudainement ennemi de ceux-là mêmes qui l'avaient entretenu.

Les chancelleries occidentales rompues au mensonge "démocratique", après avoir soutenu la nécessité de soutiens inconditionnels de l'Occident démocratique aux dictateurs en place, se font fort, aujourd'hui, d'appeler à une "nécessaire transition" en Jordanie, en Syrie, au Yémen, ...,  de régimes si visiblement à bout de souffle, vermoulus, corrompus jusqu'à l'os comme pions de la dictature de l'argent, appels véhiculés par les dits "réseaux sociaux" d'Internet (on utilisait autrefois, autour du Rideau de fer, la radio, Radio Free Europe, Radio Liberty, ... autres temps, mêmes mœurs propagandistes), dont sont utilisateurs les élites et classes moyennes qui, précisément, aspirent à une nouvelle place et ne peuvent plus se satisfaire d'une telle captation à la chinoise des profits de l'activité capitaliste. Car telle est la réalité, D'ABORD, selon le point de vue de la domination : le fric doit tourner, et cette considération, à elle seule, presse que les trop vieilles pièces en place changent au plus vite, afin que puissent s'investir les capitaux en cette pièce centrale du puzzle économique mondial.

Que des conflits d'intérêts particuliers se fassent jour, au sein de la domination planétaire, et qu'Israël, - qui, il y a quelque temps, se faisait fort, par la bouche de l'un de ses dirigeants, de faire la pluie et le beau temps à la Maison blanche -, se voit ici rappelé aux réalités de son existence - sous perfusion US -, ne doit pas occulter le fait que, en dépit de ses apparentes divisions, la domination planétaire est unitaire, classe possédante qui fait front, quand sont mis en péril ses intérêts communs sur l'ensemble de la planète, CONTRE ceux qui prétendraient lui contester ce privilège.

 

Les atermoiements de la dictature égyptienne - dans ses différentes modalités, jusqu'à l'armée, soi-disant populaire, laissant passer les nervis armés du complot contre la démocratie - sont d'abord ceux de cette domination planétaire sur les meilleures chances d'une transition respectant ses intérêts, et non ceux d'un dictateur à ménager, comme ne cessent de nous le chanter, avec trémolos en live dans la voix, les suce-bites molles qui parlent d'honneur (rien de moins !) d'un homme qui pleure de n'être pas en effet parvenu à décourager, par des assassinats en pleine rue, un peuple réclamant son départ.

Ainsi, au-delà de son objectif immédiat d'intimidation, la manœuvre des chiens de guerre aura-t-elle eu pour effet durable de faire comprendre au peuple qu'il dépendait du bon vouloir de l'armée, que le peuple ne se sente pas tout-puissant, marchant sur la tête de ses dictateurs, se prenant à avoir enfin des ailes. Pour ce faire, en l'occurrence, et comme le traduit si bien Boutros Boutros-Ghali dans sa langue de "défenseur des droits de l'homme", "il est important que cette transition ait lieu dans la continuité (...). Il faut quelqu'un qui appartient au système. (...) Nous avons besoin d'un gouvernement de technocrates.". Que rien ne change, surtout, si ce n'est les apparences. C'est bien ce qui s'est, à ce jour, passé en Tunisie, mais c'est ce qui a déjà échoué en Égypte, dont les manifestants auront montré leur capacité d'organisation, en dépit de la trahison de l'armée en laquelle ils croyaient pourtant, leur capacité de résistance à l'agression, leur auto-détermination.

Voici donc une nouvelle bonne raison, et non la moindre, pour la domination que de vouloir une transition rapide qui préserve tous ses intérêts, toute perte de temps étant aussi bien une accumulation de cette contestation, un dévoilement des complicités. Une preuve par l'absurde : jusqu'au fascitieux Berlusconi, cet éloquent démocrate, à se prononcer pour "une transition sans rupture" !... Que dire de mieux ? Il est des voix dont on ne saurait douter.

 

Nous devons donc aux peuples tunisiens et égyptien d'avoir levé le voile sur la réalité qui ne cesse de prévaloir sur cette planète, parmi cette espèce dite intelligente et supérieure que serait l'espèce humaine : LA DÉMOCRATIE N'EXISTE NULLE PART et partout le mensonge recouvre son absence.

Nous devons aux manifestants anti-dictature d'avoir remis au goût du jour le mot de révolution. À nous, arrogants Occidentaux, pris dans la léthargie d'un assoupissement programmé, de lui donner tout son sens que la modernité de la dictature de l'argent lui aura conféré. Fleurant bon la vague qui rapporte au rivage toutes les épaves d'un échec programmé, les publicitaires, déjà, et pour la seconde fois en moins d'un demi-siècle, s'en emparent pour le rabaisser à vanter les effets de telle lessive ou abat-faim. À nous la lessive, avoir les mains propres, ne plus avoir à serrer celles-là mêmes qui nous étranglent, sous peine, pour le moins, d'avoir des raisons d'être traités de "pov'cons", avec toutes les conséquences pratiques d'un tel traitement.

 

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NOTES

 

1 - Note du 8/02/2011 - Qui est M. Souleimane, cet homme des Renseignements dont se sont entiché les "démocraties", l'homme fort de la continuité, telle que semble l'appeler de ses vœux le défenseur des "droits de l'homme", M. Boutros Boutros Ghali ?

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/omar-souleimane-et-les-detentions-secretes-de-la-cia_959824.html   

 

2 - Voici les contradictions de cette survivance d'un État stalinien, d'un pouvoir très concentré des militaires, confronté à la tourmente de l'économie planétaire, son véritable ennemi en la circonstance, puisqu'il aura négligé la mesure de ce que l'information est AUSSI une marchandise qui fait de l'Égypte et de sa situation un spectacle consommable qui se vend fort bien.

Les journalistes, petites mains ouvrières de ce commerce juteux - prenant parfois autant de risques à cette production qu'un ouvrier du bâtiment en prend chaque jour à évoluer sur des échaffaudages, mais sans doute pour un peu plus cher -, peuvent bien, d'un point de vue particulier, être des individus  sympathiques et ne méritant nullement de tels traitements, méthodes d'humiliation, atteintes à leur intégrité physique.

Mais du point de vue  plus général de la production dont ils sont les rouages, instruments de la réification du présent, de sa mise en boîte, de sa consommation différée, les voici, en de telles circonstances, à devoir servir eux-mêmes d'objets de spectacle, instrumentalisés comme monnaie d'un marchandage dont le sens, comme les méthodes, leur échappent en tout. Les voici ramenés à la condtion de ce qu'ils ont, en général, de l'autre coté de leurs objectifs et dont ils traitent non seulement, le plus souvent, sans conscience du sort auquel ils les réduisent, mais aussi bien sans trop s'interroger de l'utilisation qui en sera faite.

Ces dictatures, que la domination planétaire occidentale aura placées, puis entretenues par le biais de ses griots, notamment, lesquels se seront fait du fric et de la considération à en entretenir tout le bien-fondé, toute la myrifique légende, apparaissent inévitablement, au détour d'un chemin, au changement d'une lumière, pour ce qu'elles sont, des saloperies, et il ne fait pas bon alors se trouver dans le champ de leur malfaisance,

De quoi, sans doute, faire prendre conscience aux petites mains du spectacle de ce qu'il peut parfois en coûter de faire son beurre à couvrir le mensonge, à caresser les assassins dans le sens du poil, de choisir, en un mot, le mauvais camp, 


 

Mis à jour le 17/02/2011

Publié dans Tunisie

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