France, voie d'Israël

Publié le par Pim

Le chef de la diplomatie française a été le premier à annoncer l'absence d'accord, soulignant qu'il restait beaucoup de chemin à faire. Selon Paris, des clarifications sont nécessaires sur trois points principaux : la centrale d'Arak, le devenir du stock d'uranium enrichi à 20 % et plus généralement la question de l'enrichissement.

Cette détermination a fini par irriter certains diplomates qui sous couvert d'anonymat n'ont pas caché leur agacement aux journalistes. "Les Américains, l'Union européenne et les Iraniens travaillent intensivement depuis des mois sur ce processus et il ne s'agit rien de plus que d'une tentative de Fabius de se donner une importance tardivement", avait-il dit, en évoquant les multiples interventions publiques du ministre mettant en garde contre un éventuel accord au rabais.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/11/10/nucleaire-iranien-le-role-de-la-france-en-question-apres-l-echec-des-negociations_3511363_3218.html

 

Dans la question syrienne, et contre toute attente, la France s'était montrée à la pointe des va-t-en guerre, sous l'impulsion et la détermination de son ministre des Affaires étrangères à  en finir avec le syrien Assad, au motif, bien évidemment que l'humanitaire primait. Il aura fallu la détermination égale des Russes à ne pas se laisser déstabiliser pr la duplicité de la France pour lui barrer la route.

 

Quel intérêt était donc le sien dans cette affaire ? Apparaître à la pointe du "progrès" sur la scène internationale, une fois de plus - et de trop, comme ce fut le cas en Libye, où une coalition d'intérêts composites en finit avec le régime Khadafi -, fut sans doute son premier motif, qui donna au refus russo-US d'autant plus l'allure d'un violent camouflet.

 

Mais il est tout autant une autre raison à cette détermination : celle de répondre favorablement aux intérêts israëliens de désorganiser la région pour la mieux contrôler par l'affaiblissement de toute puissance émergente.

Dans la question syrienne, c'est moins Assad qui est visé que l'Iran, dont la puissance défrise l'État sioniste. Dans la question syrienne, Israël ne s'est jamais trop mise en avant, préférant agir en sous-mains, par sous-traitants interposés.

La France est un de ceux-ci, et peut-être même devenu le principal, du fait d'une entente qui semble lui passer au-dessus de la tête depuis que les Ricains semblent faitre montre d'une capacité à se passer des Israëliens pour négocier, que ce soit avec les Russes, dans la question syrienne, ou avec les Iraniens sur le dossier du nucléaire.

C'est là aussi, sans aucun doute, l'une des raisons qui aura déterminé la France, son gouvernement, à se montrer aussi peu "diplomate", extravagante même, puisqu'il lui fallait s'afficher en quelque sorte, pour bien montrer qu'elle ne s'en laissait pas conter, quant à elle, a contrario de ces benêts de Ricains, naïfs sur la question syrienne, naïfs sur la question du nucléaire iranien. La France, elle, doit montrer la voie, qui, en l'occurrence, au regard de ses intérêts réels, irects, ne peut être que celle d'israël.

 

la France, de plus en plus en retard d'un train sur le plan international, de plus en plus déterminée à faire montre de sa capacité à une diplomatie unilatérale, abandonnant ainsi le multilatéralisme qui fit la force d'un de Gaulle, par exemple, devient donc la voie empruntée par l'État sioniste pour donner de la voix ici ou là, avec ... le succès que l'on sait !

Ridicule, une fois de plus, dans l'exacte continuité de ce que fut la diplomatie française sous l'équipe précédente, donnant de la tête à tout va, remuant beaucoup de sable et finissant par des éclaboussures de sang pour régler ses problèmes intérieurs voire personnels au mépris de toute autre considération, notamment des services que pouvait rendre Khadafi à l'Europe de Schengen et à certaines trésoreries - mais peut-on laisser impunies de telles libéralités ?

Voici donc, un fois de plus, la France se mettant en avant - une erreur en diplomatie - au risque de son isolement. On ne remerciera jamais assez de cela, M. Fabius.

Publié dans Au pays des Tartuffes

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