Trame

Publié le par Pim

Modifié le 30/05/13

 

"3. PHOTOGRAV. Écran constitué d'un fin quadrillage gravé sur une plaque de verre que l'on interpose entre l'original et la couche sensible pour obtenir des effets de relief en photogravure ou en similigravure (d'apr. Bég. Dessin 1978).

4. TÉLÉV. Ensemble des lignes ou points formant l'analyse d'une image (d'apr. Électron. 1960).
C. − Au fig.
1. Ce qui constitue la structure, le fond ou l'enchaînement logique d'une chose organisée et notamment d'une œuvre littéraire ou cinématographique. Synon. texture, tissu.

"Maintenant Omer dévidait l'écheveau des fautes vénielles, embrouillées dans les mille actes quotidiens, à travers toute la trame de sa petite existence (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 218).Devant lui, ce n'était qu'une pauvre créature reformant en hâte la trame un instant déchirée de ses mensonges" (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 203).
2. Vx. Machination cachée, intrigue nouée dans le but de nuire." (CNRTL) http://www.cnrtl.fr/definition/trame

 

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S'il y avait encore lieu  de convaincre - à ce qu'il paraît -, voici donc la "preuve", apportée sur un plateau d'argent de presse, telle qu'elle permettra aux "Grands argentiers" de ce monde d'intervenir selon leurs intérêts, tels qu'ils les ont déjà largement mis en actes en soutenant plus ou moins discrétement les Contras envoyés à la destabilisation d'un État de la région du Proche-Orient, État non encore suffisamment "docile" à leurs seules visées.

 

Tout autant que cette "preuve" d'un franchissement de la "ligne rouge", ainsi que définie, il y a quelques mois, par ces mêmes Grands argentiers  (par la voix de leur commis du moment aux affaires courantes) - preuve dont ils avaient tant besoin, diverses manipulations dans ce sens n'ayant pas décidé la "communauté internationale" des truands de la planète à soupeser tout le poids de l'or qu'ils allaient se faire en investissant sur les "rebelles" -, tout autant que cette "preuve", donc, voici en même temps, amenée sur le plateau de l'ignominie, celle de la collusion des grands groupes de presse avec le complexe militaro-industriel qui rapine sur cette planète. Quand on ne peut plus rien faire, reste donc la presse aux ordres, laquelle est prête - dit-elle - à mettre en danger la vie de ses envoyés très spéciaux pour qu'ils "rapportent" - comme de dociles toutous dressés -, la baballe tant attendue.  

Le Monde - "journal de référence", dit-on - devient ainsi, objectivement, et quels que soient les soubassements d'une telle réalité objective, la référence dont tous les pouvoirs ont besoin pour commettre leur forfait avec la bonne conscience d'une objectivité sans faille - la presse, comme chacun le sait, est "indépendante" !...

Une simple impartialité de constat nous amène ainsi à considérer combien "ON" se saisit avec davantage d'empressement et de considération d'une telle "révélation" - commise pourtant par des intérêts privés dont "ON" oublie aussitôt de considérer un quelconque parti pris - quand "des personnalités de haut rang comme l’ancienne Procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, ont déjà publiquement dénoncé l’utilisation des armes chimiques par les rebelles syriens"(1), sans que cela ne semble avoir eu la même faveur des autorités en mesure de décider des conséquences à lui donner.

 

C'est donc, et décidément de plus en plus, sur la seule FOI de témoignages privés - délations diverses et variées, confessions plus ou moins intéressées ou extorquées de quelque façon -, conséquemment invérifiables, que semble devoir se décider le sort de millions d'êtres humains.

Il en fut ainsi de cette décision d'invasion de l'Irak sur la seule production d'un témoignage poignant devant une commission du Congrès des États-Unis - évènement aussitôt retransmis, comme il se doit d'une telle "information utile au sort du monde" sur les chaînes de TV planétaires - celui d'une jeune femme jurant ses grands dieux qu'elle avait «vu les soldats irakiens entrer dans l'hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré sur les bébés dans les couveuses, ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid… »(1). De fait la jeune femme était la fille de l'ambassadeur du Koweït à Washington(2). ...

C'est là le propre de la manipulation policière que rien ne puisse être vérifié de ce qui sert de "preuve", puisque la seule  preuve, suffisante en soi à ce seul titre, est qu'elle émane de l'autorité en place. L'emploi de telles méthodes de type totalitaire est alors bien plutôt la preuve d'une "tramocratie" CONTRE le peuple - ce seul et vieil ennemi des soi-disants démocraties - qu'il faut sans cesse gruger pour prétendre le diriger.

Les navettes incessantes du mensonge tissent de leurs fils la prédation tous azymuts qu'est la trame du capitalisme.

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A contrario de ce que fut la Guerre civile espagnole, Assad le syrien n'est ni rouge, ni anarchiste, ni même, seulement, républicain(3), mais il a l'insigne tort de ne pas jouer tout bien comme on le lui aura pourtant consigné et dûment prescrit le jeu prévu aux Proche et Moyen-Orient ; de faire partie d'une lignée pro-soviétique et, surtout, d'être affilié à l'ennemi du jour, l'Iran.

Tout cela ne peut en faire qu'une cible de choix, et comment abattre une cible sinon en signifiant son hostilité à la démocratie ? Une telle hostilité, évidemment, ne gène nullement les Grands argentiers pour ce qui est de leurs affaires avec les pétro-monarchies, saoudiennes, entre autres, mais aussi quand il s'agissait pour eux de ne rien perdre de leur influence dans les pré-carrés du Sud-Est asiatique ou sud-américain et, pour ce faire, de réduire toute amorce de démocratie en Argentine, au Chili, au Nicaragua, ....

Tout ceci est déjà bien trop connu de chacun. S'il faut un prétexte à la guerre et à l'anéantissement de celui qui gène les intérêts Kolossaux en jeu, autant dire qu'il a la rage et l'abattre. Pour ce faire, quoi de mieux que de petits journaleux transformés en espions  agissant, pour la circonstance, sous la bienveillante protection de ceux-là-mêmes pour lesquels ils roulent, les "rebelles" et leurs mitraillettes  ?

 

En parlant de mitraillettes, il aura fallu moins de 24 h entre les dites "révélations" des petits rapporteurs et la décision d'une grosse machine comme l'UE pour qu'elle décide de libérer l'embargo sur les armes(4). Il est vrai que le besoin en était tellement pressant qu'il fallait bien que sa réalisation soit prévue(6).

La même "improvisation" dans l'urgence aura "protégé les civils" de Benghazi, en Libye - mais on aura dû faire montre d'un peu moins de souci des civils sous les bombes chirurgicales libératrices -, ou au Mali, dont on découvre aujourd'hui que sa "libération du terrorisme" existait dans les cartons des militaires depuis ... 2009 !... Au Mali, où l'on dit "pourchasser et exterminer" (sic!) - on le dit, mais qu'en sait-on réellement ? - ceux-là mêmes qu'aujourd'hui on entend alimenter en armes de guerre en Syrie, comme on les a alimentés - tout à fait sciemment - en abattant Khadafi.

 

Les marchands de canon ont, DÉCIDÉMENT, de l'avenir sur cette planète : la diligence est à leurs ordres.

Ainsi en France, pays au gouvernement "socialiste" - se revendiquant de Jaurès ! si ! si ! -, et "en crise", fait-on savoir à nos portefeuilles , on s'empresse de se pourvoir en drones(5), ces machines de la dernière génération pour faire la guerre aux pauvres de la planète où qu'ils se trouvent, en ayant les mains propres et le droit de regarder la télévision le soir en caressant son chien. Les nazis faisaient de même, après avoir fait fonctionner les fours. Ils écoutaient du Mozart, à moins que ce ne soit Beethoven ou Wagner. Autre temps, autres mœurs, à n'en pas douter.

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

1 -  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/syrie-armes-chimiques-le-monde-de-136460

 

2 - http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_couveuses_au_Koweït

 

3 - AJOUT DU 30/05/13 - On lira à son propos le rappel que fait de la situation syrienne, en une tentative d'en démêmer l'échevau, l'excellent article signé Karim Émile Bitar paru dans le Monde diplomatique de juin : "Guerres par procuration en Syrie".

 

4 - http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/27/pas-d-accord-europeen-pour-une-levee-de-l-embargo-sur-les-armes_3419306_3218.html

 

5 - http://www.lemonde.fr/international/article/2013/05/18/paris-achete-des-drones-americains-pour-rattraper-son-retard_3316410_3210.html?xtmc=la_france_achete_des_drones&xtcr=2

 


6 - AJOUT DU 29/05/13 - On pourra considérer comme n'étant pas tout à fait un hasard qu'une telle "révélation" intervienne précisément quand les "rebelles" sont en réelle difficulté et qu'a fait long feu la stratégie consistant à promouvoir un renversement du régime d'Assad "de l'intérieur" sur le modèle du dit "Printemps arabe" :

 

"Le Conseil de sécurité de l’ONU a prévu ajouter le Front Al-Nosra à sa liste noire d’organisations terroristes. Ironiquement, cette initiative est envisagée maintenant « alors que le gouvernement syrien avait demandé au Conseil de sécurité en avril d’ajouter Al-Nosra à sa liste noire, une requête qui fut bloquée par la Grande-Bretagne et la France ». (Press TV, 11 mai 2013.) Maintenant qu’Al-Nosra, une entité créée et parrainée par le renseignement occidental, est décimée par les Forces armées syriennes, les États-Unis et leurs alliés demandent que les armes et le soutien financier soient acheminés aux factions rebelles « non islamistes », plus modérées:


Le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius a appelé l’ONU à classer le Front Al-Nosra en Syrie parmi les organisations terroristes « afin de différencier le groupe islamiste des autres forces de l’opposition ». 
Le ministre Fabius a déclaré en entrevue avec le quotidien français Le Monde : « [A]fin d’éviter toute ambiguïté, nous suggérons, que le Front Al-Nosra, qui est opposé au [président syrien] Bachar Al-Assad, mais aussi une filiale d’Al-Qaïda, soit considéré comme une “organisation terroriste par l’ONU” ». 
Laurent Fabius a également affirmé que la France souhaitait augmenter son appui à l’opposition en Syrie, la Coalition nationale syrienne, soulignant qu’elle devait « se développer, former une unité et garantir clairement le respect des droits de toutes les communautés s’il y avait un changement de régime ».


Ces développements suggèrent que les rebelles d’Al-Nosra sont de la chair à canon. Ils ne sont plus soutenus ni défendus comme des combattants de la liberté (freedom fighters).
Washington, en consultation avec ses alliés occidentaux, a décidé de sacrifier ses fantassins affiliés à Al-Qaïda, que l’armée syrienne est en train d’anéantir.
 Alors que la Grande-Bretagne et la France avaient bloqué l’initiative antérieure de la Syrie visant à inclure Al-Nosra sur la liste des organisations terroristes du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce sont maintenant ces pays, et non pas la Syrie, qui sont à l’origine de la nouvelle initiative, ces pays qui jusqu’à tout récemment fournissaient de l’argent et des armes à Al-Nosra."
http://www.mondialisation.ca/les-etats-unis-perdent-la-guerre-clandestine-en-syrie-les-rebelles-dal-nosra-appuyes-par-les-etats-unis-vaincus-par-les-forces-armees-syriennes/5335987

Publié dans De la Guerre

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