Devoir d'occultation

Publié le par Pim

Révélateur des méthodes employées sans vergogne par nos "démocraties" et empruntées à la bureaucratie soviétique, en son temps considérée comme l’ennemi absolu, la modification d’un entretien du président qui se retrouve falsifié dans sa reproduction écrite, aux fins de “meilleur entendement des volontés du président”.
De même, aujourd’hui que cette mesure inacceptable est, conséquemment, désavouée par la commission chargée de sa mise en application, va-t-on lire que le président n’a jamais voulu que l'histoire d'un enfant juif soit portée par un seul enfant ("Simone Veil, d'abord hostile au projet présidentiel, s'est montrée mercredi bienveillante quoiqu'évasive. «Vous avez changé d'avis sur cette proposition ?» l'ont ainsi interrogé les journalistes. «Quelle proposition ? Pour l'instant, il n'y a pas de proposition. Il faut travailler et nous en reparlerons dans deux mois.»).
De même, il n’y a pas si longtemps la CIA fut-elle prise la main sur la plume, en pleine réécriture de l’Histoire : "depuis l'automne 1999, des agents très discrets s'y emploient à retirer des milliers de documents du domaine public et à les estampiller de nouveau «top secret»".

Rendre impossible la vérification de ce que fut la réalité est bien évidemment la manière la plus efficace, rationnelle, de rendre impossible, sans pour autant l'interdire, toute critique du présent.
De même la modification génétique du vivant imposera-t-elle, par disséminations, une nouvelle espèce de vivant, qui apparaîtra comme la seule plausible, la seule réelle, une nature qui s'imposera comme telle malgré sa totale artificialité, une artificialité totalitaire, c'est-à-dire sans critique possible puisqu’il n’y a pas d'alternative selon le TINA de la doctrine Thatcher (There is no alternative).

À l’instar de ce qu'écrivait Orwell dans 1984 à propos du ministère de la Vérité, voici à présent la méthode employée à propos de la Seconde guerre mondiale et de l’extermination de près de 60 millions de personnes. Son Histoire officielle, refabriquée à destination de jeunes enfants ignorants, devrait se résumer en un devoir de mémoire de la Shoah (voir article Sidération), terme hébreu dont la seule terrifiante évocation devrait pouvoir rendre compte non seulement de cette guerre, réduite au nazisme, dont le seul tort, martèle-ton, fut l’extermination de 5 à 6 millions de juifs, mais aussi bien de ce génocide ramené à un macabre défilé d'images toutes plus insoutenables les unes que les autres, jusqu'à prendre le risque de susciter une émotion inverse de celle prétendûment convoquée.

Se constitue ainsi un Mythe fondateur, édifié sur un meurtre primordial réécrit sur l’occultation de ce que fut le nazisme, de ses racines profondément plongées dans la démocratie, et de ce à quoi il fut réellement employé par ceux-là mêmes qui entreprirent de mettre fin à ses coûteuses extravagances. Mythe d'une démocratie qui, ayant terrassé les forces du Mal, a placé en son centre la victime.
De même que le juif fut le bouc émissaire du nazisme, il devient la figure de proue de la "démocratie" victimaire. Une manière, bien évidemment, d’entretenir, sous sa face positive, une position qui pourrait resservir sous sa version négative.

Ce devoir d’occultation a créé, entre autres,  la boîte noire du "peuple juif", dans laquelle disparaissent débats et contradictions qui l'agitent à propos, notamment, de cette notion de "judaïté", afin de dissimuler la réalité de cette extermination qui fut celle d’individus bien réels, pris dans une histoire sociale bien réelle.
Ainsi les dénonciations de juifs et de résistants, communistes ou autres, furent-ils d’abord le produit de cette histoire sociale se saisissant de l’opportunité, qui lui était offerte par des dirigeants, de traduire, et d’exorciser rancœurs et autre ressentiment. C’était là l’objet visé par de telles autorisations d’État, comme le furent les massacres autorisés dans les territoires envahis de la Russie soviétique.

Une telle occultation entend, notamment, passer sous silence que les familles juives, et les résistants, une fois dénoncés, comme les lois en vigueur y incitaient la population (pour la “protéger”), étaient traités sans état d’âme par la police et l’administration française, comme s’il se fut agi de traiter du sort de choses, administrativement, et dans une sorte d’indifférence générale, comme sait la générer la peur pour son propre sort.
Tel fut le paponisme, que l’on voit aujourd’hui ressurgir dans le traitement des immigrés, notamment, qu'une certaine administration française entend condamner, dans l'indifférence générale, pour ne pas dire consentement inavouable, à rester devant la vitre blindée d’un pays que leurs aïeux ont contribué à libérer du nazisme, contribué à redresser de ses ruines, et qui, aujourd’hui auraient à faire la preuve qu’ils ont droit innocemment, de pénétrer dans le magasin comme de Bons Consommateurs, qu’ils ne sauraient être puisqu’ils ont le tort de ne pas avoir la bonne couleur de peau, ou plus exactement la surface ad hoc (en dessous d'un certain montant, nul n'est autorisé à entrer sur le territoire de la République), comme on dit aujourd'hui si élégamment (Pour faire disparaître le racisme, ne suffit-il pas de changer de mot ?).

Ne doutons pas que cette histoire recomposée, omettra, pour le plus grand bien des jeunes âmes, de signaler les exactions commises dans les géoles destinées à ceux qui sont "hors-jeu", selon le mot de Mme Parisot, Présidente du syndicat patronal, quand, dans le temps même de ce bon mot, ceux qui sont dans la course se voient attribuer des indemnités pour leur talentueux respect des règles de ce "jeu", dont toute la "morale" consiste précisément à être l'exact inverse de celle que l'on prétend enseigner au si stupide petit peuple.
Comme en toute religion, en effet, il y a la face visible, destinée au peuple, ce qu'il doit croire pour consentir à faire, et la partie ésotérique, dont le caractère secret même entérine la séparation, sur laquelle se fonde le sacré, entre le peuple, ignorant "par nature", et ceux censés être dans le secret des dieux ... secret dont doit être protégé le peuple, trop innocent et fragile pour en supporter la brutale révélation.

Publié dans De la Guerre

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