De la falsification (2)

Publié le par Pim

La falsification des chiffres par les tenants des appareils de production de la visibilité devient l'un de leurs procédés pour faire valoir leur prétendue légitimité à continuer d'exercer qui leur mandat, qui leur droit de propriété et du secret qui lui est consubstanciellement lié.

Une incohérence*(1) des statistiques censées rendre compte de la fréquentation de ce blog - et dont la seule réelle finalité est le classement des blogs à des fins commerciales -  laisse apparaître qu'elles ne sont pas plus crédibles que des sondages manipulés à d'autres fins commerciales.
L'erreur, humaine, pourrait conduire à une interprétation aberrante de ces indications, livrées sans autre mode d'emploi qu'une possibilité d'interrogation des organisateurs de cette plate-forme. À la demande d'une explication de cette incohérence, aucune réponse ... Ici l'incohérence se double du mépris pour toute question qui oserait mettre en doute la sacro-sainte fiabilité des machines et opérations automatisées. Comment de simples humains pourraient-il même être en droit de les remettre en question ?
Ici le mépris pour l'humain rejoint l'inaccessibilité de ce qui relève désormais quasiment du "secret défense" sur le fonctionnement des procédures, quand il est impossible de connaître les modalités du calcul du classement des blogs ("blogrank"). Ainsi ce blog : plus il semble fréquenté, plus diminue son "blogrank"  !.... Élémentaire, isn't it ?

Comme en témoignent de plus en plus les méthodes de l'industrie, nucléaire notamment, - son protoype en la matière - nous voici rendus dans l'univers du Château de Kafka, dont M. K. ne peut rien connaître de ce qui se trame dans ses arcanes où se règle son destin d'arpenteur du réel.
C'est désormais là le sort de cette "humanité", coupée de toute capacité d'action sur sa vie, n'entrant plus en contact avec ceux censés en décider, de plus en plus distants, obscurs, nimbés d'un nuage de chiffres tous plus abscons les uns que les autres ...


À maintes reprises nous avons écrit combien nous tenions en haute estime sondages et appareillage de prétendues mesures de légitimité, quand leur seule finalité consiste surtout à rendre invisible toute critique qui porterait sur le sens même de cette domination, sur le sens même des gesticulations qui sont les siennes pour se légitimer.

Que ces gesticulations ne reviennent, de fait, qu'à n'être qu'une des modalités de la censure moderne, dont bien d'autres aspects ne cessent de fleurir ici et là, comme autant de manifestations que cette domination a tout à craindre et, que, à ses yeux mêmes, elle N'EST PLUS LÉGITIME EN RIEN - ce qui est plutôt plaisant -, est un fait désormais acquis et à propos duquel il convient non de s'apitoyer mais de s'interroger sur les formes de réponses possibles pour aller plus loin que son simple constat.

Cesser de cautionner cette "plate-forme" en ne l'utilisant plus est une des options envisageables quand il faut aussi considérer - au-delà de la position minable adoptée ici à notre endroit par cette plate-forme - la réalité de ce qu'est un blog : davantage une manière d'honorer les formes mises à disposition par le cynisme dominant qu'une parole libre.
En rien cette parole n'est libérée des instruments de la domination. En empruntant ses canaux, elle reste soumise aux modalités de leur usage, telles que le maître des lieux les a fixées, selon ses intérêts du moment, comme en témoigne, entre autres, la censure même dont il continue de pouvoir user. sans même devoir en justifier. En cela les statistiques relatives à la fréquentation de ces blogs sont bien plutôt, quand elles sont réelles - mais cette vérité là, seuls leurs tenants y ont accès - , une mesure de la soumission aux instruments mis, par le cynisme dominant, à disposition des esclaves pour leur permettre de singer la parole de leurs maîtres et cultiver ainsi l'illusion qu'ils auraient une parole, tout en rapportant à court-terme - ce qui lui permet de fonctionner, véritable enjeu de cette singerie - de copieux bénéfices publicitaires.

Que ces instruments échappent parfois à leurs tenants pour laisser quelques mots passer, - noyés et oubliés dans la densité du flot même, et comme caution d'une véracité de l'ensemble falsifié - est d'abord le résultat d'une inflation de ces instruments ;  la dite "reprise en mains" d'Internet est autant un spectacle sur une parole qui y serait libre*(2), qu'une crainte que celle-ci ne finisse par le devenir du fait de cette inflation. Mais comment arrêter un progrès si prometteur  ?
La propriété dite "intellectuelle", à quelques exceptions négligeables ne protège plus que des logiciels de gestion des automatismes - ces modernes contre-maîtres - destinés à assouplir l'échine des humains en les adaptant au rythme des procédures. C'est cette logique industrielle, source de plus-value qui est ici protégée. Tout le reste n'est que spectacle organisé par l'industrie dite "culturelle", visant à dissimuler son indigence intellectuelle et artistique sous son prétendu piratage*(3).
Gageons que le chaland ainsi abusé, jusqu'à la pénalisation de qui se risquerait - n'ayant vraiment rien à foutre de son temps - à les consommer en dépit de leur vide, devrait bientôt se trouver dissuadé d'avoir quelque lien avec toute cette absence d' idée, mise en boîte, "protégée"  ... Le comble de la falsification : à peu près identique à celles qui vendent du vent en conserve ou de l'eau, en bouteilles plastiques pour mieux protéger la santé ! ...


À cet égard, il y a sans doute lieu d'établir un parallèle avec les élections., quand le parti de l'abstention se révèle comme le réel vainqueur de ce simulacre de démocratie, sa vérité, celle du silence et de la désaffection et donc aussi bien de sa décomposition accélérée.
Laissant ces guignols, qui prétendent nous représenter - quand ils ne réprésentent au mieux qu'eux-mêmes, au pire les intérêts d'une classe de spoliateurs - se "contenter"*(4) de n'être "élus" qu'avec les voix d'au mieux 40% de la population en âge de voter, c'est-à-dire d'en être eux-mêmes, au mieux, les représentants (de commerce) de 20% (!). le parti de l'abstention, laisse la situation pourrir d'elle-même, vaquant, sans plus d'illusion, à des occupations peut-être moins stupides*(5).

Laisserons-nous pourrir cette possibilité d'"expression" au pied de ses miradors ? *(6)


____________________________________________________________

*(1) - Le 14/03/10, un seul visiteur a fréquenté ce blog - selon les indications de la plate-forme over-blog - quand l'histogramme de la même plate-forme indique 90% et 10% de provenances différentes !...

*(2) - Quand il est l'espace même de la surveillance, le prototype de leur mise en synergie, dont s'inspirent autant la totalitaire vidéo-surveillance des rues - qui prétend les transformer en dortoirs de pension jésuite, ou de goulag, selon -, que la surveillance des miradors de l'antisémitisme sioniste sur le mur du ghetto de Gaza.

*(3) - L'usage d'un tel terme renseigne sur ce qu'est devenu le Net, une zone de circulation marchande, avec ses gros containers pleins de merde destinée à soulager l'angoisse existeltielle du monde - on ne peut parler la bouche pleine. La domination marchande ayant réduit ce territoire à ses règles, c'est-à-dire à son désert, prétend néanmoins y répandre une odeur de soufre en usant de ce terme. Une falsification de plus : les "pirates" ne se déplaçaient pas pour de la verroterie.

*(4) - "À la facilité avec laquelle l'esprit se satisfait peut se mesurer l'étendue de sa perte" (Hegel)

*(5) - Autre illustration de ce parti du laisser-s'empiffrer-les-goinfres-afin-qu'ils-s'étouffent-d'eux-mêmes :
Le 17 mars 2010, en lieu et place du "Jeu de la mort", cette soumission des téléspectateurs à la perversité de la télévision, ici expérimentée par la chaîne publique - ce n'est pas un hasard -, et dont chacun s'est fait le chantre, comme si son existence en soi ne suffisait pas comme preuve de l'abaissement auquel nous sommes parvenus -, une rétrospective paraissait sur Arte
( http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=1090413,day=1,week=12,year=2010.html ), analysant le sacrifice des kamikazes sous l'angle d'une stratégie d'État. Celui-ci n'a, le plus souvent,  d'autre carte à jouer que celle d'une
société identifiée à un corps, dont il est dit qu'il serait social. En ces circonstances de guerre, les dirigeants voudraient UNE la société, éradiquant ses contradictions internes, justifiant, appelant, honorant le sacrifice humain et les kamikazes, en dépit, par ailleurs, de prétendues protestations et indignations à ce propos.
Tandis que certains s'émeuvent de ce que la télévision devienne visiblement ce qu'elle est essentiellement, un instrument de domination accomplissant les logiques qui la gouvernent jusqu'à leur terme, d'autres - délaissant voyeurisme et cynisme se déployant désormais sans plus de vergogne - se démarquent du prétendu "corps social", usant de l'instrument télévision pour démontrer les mécanismes articulant ce golem là : la divinisation du pouvoir et ce qui lui sert de support, le sacrifice humain.

*(6) - Note du 22/03/2010 - Une tendance récente, qui se développe avec les réseaux dits sociaux - latin socius, lien - quand les dits "liens" se résument à calmer le désarroi de solitude en émettant quelques sons et  qui  doivent désormais se lire - pour ceux qui savent encore déchiffrer - sur deux lignes en langage binaire - oui / non, kiffer / jeter - à hauteur d'une époque et de ceux qui la "représentent".


Dernière modification 22/03/2010

Publié dans De la Guerre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article