De la loi, de la justice et de la tête du client

Publié le par Pim

On s'amuserait presque du pathétique de la situation à considérer comment M. Hole Land, quant à lui(*) Français de souche, ainsi qu'il est devenu anodin d'anonner de telles stupidités et contresens historiques - qui saurait être comparé à une souche(1), en vérité ? des troncs ? - se débat si gauchement à tenter de soutenir les méthodes  de son sinistre de l'Intérieur, martelant que "La Loi a été respectée" dans la dite "affaire Léonarda" ...

Et la justice, M. Hollande ? La justice ? Un mot à consonnance par trop "étrangère" à vos oreilles "socialistes" ?

 


Mais, en deçà, autorisant la jeune Romani à revenir en France, "seule" (Ben ! voyons ! ... Voilà bien du jésuitisme(2) promettant l'impossible à la mesure de ce qu'il en sait l'impossible réalisation), le Petit Père des peuples se moque de la Loi elle-même.

De quel droit ? Lui serait-il revenu que la Loi peut s'avérer inique à l'usage, et qu'il importe, dès lors, de ne plus la respecter, et même de la combattre; ou serait-ce là simple fait du Prince, se situant, de facto, au-dessus des lois(3), destiné à assurer de la magnanimité du Prince ? Qu'aurions-nous à faire de cette magnanimité qui n'est que la marque de l'arbitraire ?

 

"L'enquête administrative explique que la demande d'autorisation de séjour a été refusée à M. Dibrani en raison, notamment, d'un comportement qui ne montrait pas "une réelle volonté de s'intégrer à la société française" et l'étaie par une énumération de faits rapportés par différents témoignages.

"Au sein de l'établissement qui l'héberge, un refus de rencontrer l'interprète, un mauvais entretien de l'appartement que la famille occupe, le stationnement devant l'immeuble de plusieurs véhicules hors d'usage lui appartenant, des insultes adressées à l'encontre de la directrice et des personnels sociaux ; des absences répétées des enfants au sein des écoles et collèges qu'ils fréquentent ; une absence de recherche sérieuse d'emploi alors que l'offre est, dans l'arrondissement de Pontarlier, réelle..."


"Selon les témoignages d'élus et de personnes qui l'ont accompagné depuis son arrivée à Levier : M. Dibrani n'a jamais donné suite aux propositions d'embauche qui lui étaient faites, et il ne cachait pas attendre le versement des prestations familiales qui suivraient sa régularisation pour assurer un revenu à sa famille."(4)


On sourit à cette absence de "volonté de s'intégrer", fondement de la décision prise, ici, mais aussi ailleurs, dans la bouche du sinistre de l'Intérieur, immigré si bien intégré, quant à lui, que le voici, de l'Intérieur, à tenter - en bon immigré qui se respecte, placé aux affaires de ce pays de tradition d'accueil - de fermer la porte derrière lui, de reprocher à tous ceux qui tenteraient l'aventure de devenir, eux aussi, de "bons Français" - aussi "Français", à s'y méprendre (!), que ceux dont le vieux maréchal Pétain aimaient tant à caresser le poil ... à la tête blonde près peut-être ? -, de ne pas avoir la tête de l'emploi, donc,  raison ultime de sa politique menée en France contre la population rom,  jugement particulièrement subjectif, qui entend bien cependant se fonder sur des faits dont toute la nature ressort de ce regard - subjectif - porté sur la notion d'intégration.

 Qu'est-ce que "faire montre d'une volonté de s'intégrer" pour des marchands de sommeil et autres exploiteurs de travail clandestin, sinon le fait de se soumettre aux conditions esclavagistes faites à l'humain et à sa dignité ? Un refus de se soumettre, voilà bien le scandale, selon M. Valls et autres gardiens du temple de l'exploitation de l'homme par l'homme.

 

Mais au-delà de l'homme et de sa structure caractérielle - manifestement assez proche de la règle, laquelle est un instrument de mesure, mais sert aussi bien à taper sur les doigts des récalcitrants du fait de sa rigidité même - pour laquelle, précisément, il aura été choisi à cette fonction, et des convictions qu'elle aura déterminées - il est de gauche, n'en doutons pas, comme le fut Gustav Noske matant les Spartakistes - il y a bien évidement la politique que le valet, tout de livrée revêtu, doit servir comme son maître.

Elle a montré ce qu'elle savait produire cette politique de la fermeture, à Lampedusa, où les médias hypocrites ont versé leur larme qui fait vendre(5), mais en permanence ailleurs, politique de l'homme pris comme chose par son maître l'argent, qui le déplace au gré des courants de sa valorisation et qui le pourchasse pour le désigner comme l'ennemi à abattre quand il se fait tard sur les ports et que les marins commencent à entonner des chants de guerre, durs à son oreille si fragile de maître de la planète et du vivant, réduit, désormais, à tenter d'y survivre, parqué en catégories répertoriées, classifiées, sous l'œil de ses caméras et de ses drones exterminateurs,  comme en un vaste laboratoire à ciel ouvert où chaque tiroir serait étiqueté d'une espèce, d'un genre, et même - finesse oblige - d'un nom, avec ses téléphones, ses contacts, ses réseaux ! ... Démence de quelque Dr Mengele et qui n'est que détermination de ce système d'EXPLOITATION qu'est le capitalisme, dont la logique, sans faille, et la machinerie robotisée, est de TOUT exploiter, de sorte que RIEN ne lui échappe d'un possible profit(6) -, quand la simple survie de chacune d'elles fait l'objet de programmations complexes d'algorythmes tenant compte de sa valeur relative à son utilité écosystémique ou l'inverse ...

 

Dans  "Généalogie de la morale", Nietzsche, déterminé à faire la démonstration que toute morale n'est que morale des puissants, écrit  : "(...) il n'y a de "justice" et d'"injustice" qu'à partir de l'institution de la loi (...). Parler de justice et d'injustice en soi n'a pas de sens, (...), puisque la vie procède essentiellement, c'est-à-dire dans ses fonctions élémentaires, par infraction, violation, exploitation, destruction, et qu'elle ne peut pas être pensée sans cela. Il faut même s'avouer quelque chose de plus grave : du point de vue biologique le plus élevé, le droit ne peut être qu'un état d'exception, une restriction partielle de la volonté de vie proprement dite, laquelle vise la puissance, (...)" 

Née de la loi, c’est aussi à partir du besoin qu'elle en aura créé que, par un retournement propre à toute chose, se juge la loi et son caractère potentiellement inique.
C'est ainsi que Nietzsche déroule toute une liste d'"utilités" du châtiment (thèse 13), fort édifiante, dont il résume la conséquence qui pourrait être aussi bien sa dernière vérité : "Dans l'ensemble, le châtiment endurcit et refroidit ; il concentre ; il aiguise le sentiment d'être étranger ; il augmente la force de résistance." (thèse 14)

Passage qu'auront lu ceux qui l'emploient, car ne constate-t-on pas, partout, que la dite criminalité s'alimente de sa propre répression, ce qui arrange bien entendu ceux qui ont à justifier de leur existence par l'existence même de la criminalité qu'ils engrènent ainsi à volonté ? 

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

(*) - Cet article est le prolongement du précédent, "De l'extravagance langagière", et notamment de sa note 3.


1 - Autrement dit, la "lignée", la race, ainsi que la voulait la tradition agricole pétainiste des serfs attachés à la glèbe.

 

2 - Nous l'apprenons, grâce à M. Comte : les hollandais ne sont nullement jésuites ; ils sont "protestants" ! ... ce qui est, somme toute, conforme à la réalité ...

"[le protestantisme] établit, en Angleterre, un système universel d'hypocrisie, plus habile et plus nuisible que celui qu'il reprochait au jésuitisme, dernier mode du catholicisme expirant (Comte, Catéchisme positiviste, 1852"),

http://www.cnrtl.fr/definition/jésuitisme

 

3 - “La justice qui a commencé par le “tout peut être payé, tout doit se payer”, finit par fermer les yeux et par laisser courir l’insolvable - elle finit comme toute bonne chose sur terre, par se détruire elle-même. Cette autodestruction de la justice : on sait quel beau nom elle se donne - c’est la grâce ; elle reste, cela va de soi, la prérogative du plus puissant, mieux encore, son par-delà le droit. (Nietzsche, Généalogie de la morale , thèse 10)

 

4 - http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/19/l-expulsion-de-leonardi-dibrani-conforme-a-la-reglementation_3499591_3224.html

 

5 - Contrairement à ce que laisseraient supposer les seules apparences, ce ne sont pas seulement des feuilles de torchon qui se vendront ainsi, et l'idéologie qu'elles véhiculent, mais, de manière plus lucrative encore, ce sont aussi des armes et des systèmes de surveillance.Un projet en cours d'élaboration ne prévoit-il pas de faire surveiller les mouvements de population vers l'Europe par des drones ? Le voici donc à présent fort bien lancé sur les rails, légitimé en quelque sorte, auprès des foules pleureuses qui ne font rien qu'ATTENDRE kon les "protège", comme troupeaux, du loup-garou, en dépit de son ignominie.

Il est vrai que la chose semble déjà bien amorcée par la Suisse qui prévoirait annonce-t-on de faire ainsi surveiller ses frontières. L'Europe, qui se gausse de ce petit pays, ne néglige nullement d'en adopter les logiques de fermeture sur soi, les logiques de "forteresse" ayant à se protéger du monde, autant dire des “barbares(ques) à ses portes”. Qu'a-telle donc à ainsi protéger ? De même que la Suisse, ... ses banques, peut-être ?

Au-delà, ce sont bien sûr, des projets, disons plus "démocratiques" au sens de plus partagés, qui se mettent en place, annoncés, pour en mesurer les effets, par des émissions de grande écoute : ainsi ce projet de faire surveiller par des drones ... les rues de Marseille !  - délinquance oblige, vous le comprendrez mon bon monsieur. Il y a déjà les caméras ; alors, les drones, pensez ! un progrès technologique certain au service de la population qui n'attendait que le regard du maître, que l'on s'occupe enfin d'elle, qui est si peu capable de s'occuper d'elle-même.

Juste retour à l'envoyeur, puisque l'invention israêlienne du drone a commencé par se justifier par la "nécessaire" surveillance de "zones à risque", comme celles du ghetto de Gaza -de la réserve indienne dirait Shlomon Sand.

http://www.youtube.com/watch?v=wnwuGQMhg3Y

 

6 - Combien d'arbres y a-t-il dans la forêt amazonienne? La réponse à cette question presque enfantine est désormais connue: 390 milliards de troncs. (...)

Chacune des équipes impliquées a compté, sur le terrain, un par un les arbres de plus de 10 cm de diamètre - à 1,30 m du sol - sur des échantillons d'un hectare (100 m par 100 m). Ce sont 1.170 parcelles réparties sur les neuf pays couverts par ce «poumon végétal» (majoritairement le Brésil, mais aussi la Bolivie, le Pérou, l'Équateur, la Colombie, le Venezuela, la Guyane française, le Suriname et Guyana) qui ont été passées au peigne fin. Pas loin de 700.000 arbres ont ainsi été dénombrés, mesurés, cartographiés, identifiés. La puissance des outils statistiques a ensuite pris le relais pour étendre les résultats à l'ensemble des 6 millions de km2 de la forêt amazonienne."

http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/10/18/01008-20131018ARTFIG00570-foret-amazonienne-le-grand-inventaire.php

Publié dans De la Guerre

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