De la terreur organisée

Publié le par Pim

La peur est devenue un mode de gouvernement, que ce soit dans les dites démocraties, ou, ailleurs, sur les contrées où doit encore s'imposer par la violence le dit État de droit.

 

Si l'Amérique est ici le modèle suivi, modèle de la déferlante du Kapital sur les sociétés humaines, de leur déstructuration, de l'anomie sociale qui en résulte et dont on peut supposer, à l'instar du sociologue Durkheim à propos du suicide, qu'elle s'exprime aussi sous la forme de ces serial killers qui descendent dans la rue, mitraillette au poing, alignant à la bonne franquette, histoire de SE SOULAGER des tensions vécues,

elle est aussi le modèle en matière "meurtres politiques" - une vielle tradition de cette "première démocratie" du monde qui semble décidément connaître le poids des armes pour se faire entendre - tels qu'ils sont organisés par des groupes tous aussi légitimes les uns que les autres, du point de vue de l'idéologie libérale, de s'en prendre à l'État.

 

On a donc le choix, à présent que nous voici "Américains", soumis aux mêmes tensions d'une société invivable, aux mêmes sources de violences d'une société belliciste envoyant ses trouffions dans des zones où il leur faut bouffer du fellagah "terroriste" et qui reviennent de ce qu'ils y ont vécu, subi et fait subir, décalés, azimutés, comme le furent les vétérans du Vietnam, ou ceux d'Afghanistan.

 

Dans la cas présent, en France, n'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur certaines occurrences, quand il s'agit, pour certains groupes décidés à en découdre, de faire la démonstration de l'insécurité en France, laquelle "insécurité" devrait alors, par pressions successives en appeler à l'"homme providentiel" d'un pouvoir fort ?

Voici déjà que s'installe, à ces occasions répétées, le banal quotidien de petits soldats de plombs, mitraillettes au poing - eux aussi, décidément, c'est devenu une manie - veillant, nous martèle-t-on, sur notre "sécurité"(1), nounous new look des crèches pour nourrissons que seront devenues nos modernes sociétés de masses ; et, aussi, bien, cette atmosphère. délétère de la délation organisée par l'État(2) et média interposés ; puisqu'il faut décidément que se marque dans les esprits la frontière entre les "bons" et les "méchants".

AJOUT DU 21/11/13 - Et l'on n'ose supposer tout le bonheur des personnes qui seront ainsi interpellées dans la rue sur simple dénonciation ou rssemblance, comme aux bons vieux temps de la milice, quand elles ne sont pas abattues sans plus de manières - puisqu'elles sont réputées a priori dangereuses -, comme ce fut le cas il y a quelques années en Grande-Bretagne ; comme c'est le cas désormais quotidien en d'autres contrées, du fait de la justice divine démocratico-bureaucratique des drones.

Bientôt, n'en doutons pas, puisque les USA constituent notre indépassable modèle, s'expérimentera le verrouillage d'une ville, comme celle de Boston lors de la traque des deux frères soupçonnés d'attentat.

TRAQUE, chasse à l'homme, des mots qui deviennent déjà les termes courants du vocabulaire d'usage à 100 mots tout au plus, comme la nouvelle "normallité" représentative du règne de la terreur qui préside désormais à nos existences, délibéremment organisée par l'État.

 

En l'occurrence, et ici comme au Mali dans l'affaire des deux journalistes de RFI assassinés à Kidal, s'avère bien plutôt l'impuissance tant de nos braves pious pious qui courent aussi vite que des scaphandriers de bac à sable quand il s'agit de poursuivre quelqu'un, des hélicoptères suréquipés par nos deniers en matière de repérage de cibles qu'ils ne repèrent pas, que de vidéosurveillance aveugle, produisant un portrait qui leur est parfaitement inutile, mais qui, affiché à l'envi comme on affichait dans le Far West les cibles à abattre, justifiera de cette coûteuse vidéosurveillance prétendûment ... dissuasive ! La preuve !...

Quand il s'agit, non d'un fou, comme on l'a prétendu bien vite, mais de quelqu'un qui semble bien organisé et déterminé, et peut-être, aussi  ... entraîné ... allez savoir ! le spectacle fait flop ...

 

 

Reste, néanmoins, de tout ce spectacle coûteusement déployé, la terreur ainsi organisée et paradoxalement justifiée à ... se renforcer toujours davantage dans le sens d'une perte de peu des libertés chèrement acquises, dont on verra, dans les extraits des deux articles qui suivent, les modalités de son déploiement :

 

Une traque qui met au défi le vaste système de vidéosurveillance mis en place dans la capitale à la fin de l'année 2011.

Avec la mise en place dès décembre 2011 du "plan de vidéoprotection pour Paris" (PVPP), les enquêteurs disposent d'un maillage très serré permettant de traquer les suspects. Ce dispositif s'est donné plusieurs objectifs : le renforcement de la sécurité routière, l'ordre public lors de grands rassemblements, la lutte contre la délinquance ou encore la prévention du risque terroriste.

 

Le PVPP prévoit que les images puissent être stockées pour une durée maximum de 30 jours et exploitées par 2 500 policiers et pompiers. La ville de Paris compte par ailleurs environ 250 caméras de circulation qui ne font pas l'objet d'enregistrements et dont les flux étaient déjà accessibles par la préfecture de police avant le PVPP. Le déploiement de caméras sur Paris est conduit sous la forme d'un partenariat public-privé signé en juillet 2010 avec IRIS-PVPP, une filiale d'Ineo Suez créée spécialement pour ce marché.

Outre les 1 105 caméras, les enquêteurs peuvent s'appuyer sur le réseau de la RATP et de la SNCF. Contactée, la RATP précise que plus de 18 500 caméras équipent les bus et les tramways (quatre par autobus standard et six dans les autobus articulés). La visualisation des images se fait en différé en cas d'incident. Quelque 9 000 caméras équipent les métros et RER.

Les images sont conservées 72 heures, mais peuvent être archivées à la demande des services d'enquête.

 

Fin septembre, la SNCF dénombrait 4 596 caméras dans ses gares d'Ile-de-France et 6 559 dans ses trains.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/19/traque-du-tireur-a-paris-la-police-peut-s-appuyer-sur-un-dense-reseau-de-videosurveillance_3516603_3224.html

 

 

"(...) quels sont les vrais programmes qui sont derrière les guerres qu’ont choisi de faire les régimes de Bush et d’Obama. Ce sont des guerres majeures à long terme d’une durée de deux à trois fois celle de la Seconde Guerre mondiale.

 

(...) des coûts énormes pour des guerres pour lesquelles nous n’avons aucune explication.

Les régimes Bush / Obama ont mis au point diverses histoires de couverture: une «guerre contre le terrorisme», «Nous devons les tuer là-bas avant qu’ils ne viennent ici», «armes de destruction massive », « vengeance pour le 11/9 », « Oussama ben Laden » (qui est mort de ses maladies en Décembre 2001, comme ça a été largement rapporté à l’époque).

Aucune de ces explications n’est viable. Ni les talibans ni Saddam Hussein n’ont été engagés dans le terrorisme aux États-Unis. Comme les inspecteurs en désarmement en avaient informé le régime de Bush, il n’y avait pas d’ADM en Irak. Envahir les pays musulmans et massacrer des civils sont plus susceptibles de créer des terroristes plutôt que de les supprimer. Selon l’histoire officielle, les pirates de l’air du 11/9 et Oussama ben Laden étaient Saoudiens, pas Afghans ou Irakiens. Pourtant, ce n’était pas l’Arabie saoudite qui a été envahie.

La démocratie et un gouvernement responsable n’existent tout simplement pas lorsque le pouvoir exécutif peut amener un pays à la guerre au nom d’agendas secrets opérant derrière des histoires de couverture qui sont des mensonges transparents.

Il est tout aussi important de poser ces mêmes questions au sujet du programme de l’état policier américain. Pourquoi Bush et Obama ont-ils supprimé la protection de la loi comme bouclier pour le peuple pour la transformer en une arme dans les mains de l’exécutif? Comment les Américains sont-ils plus en sécurité en se débarrassant de leurs libertés civiles? La détention illimitée et sans application normale de la loi sont les maîtres mots de l’Etat tyrannique. Ils sont le terrorisme, pas une protection contre le terrorisme. Pourquoi toutes les communications de chaque Américain et apparemment les communications de la plupart des autres personnes dans le monde, y compris les alliés européens les plus fidèles de Washington, sont susceptibles d’être interceptées et stockées dans une gigantesque base de données de l’état policier ? Comment cela protège-t-il les Américains contre les terroristes?

Pourquoi est-il nécessaire pour Washington d’attaquer la liberté de la presse et d’expression, de fouler aux pieds la loi qui protège les dénonciateurs comme Bradley Manning et Edward Snowden, de criminaliser la dissidence et les manifestations, et de menacer des journalistes tels que Julian Assange, Glenn Greenwald et le journaliste de Fox News James Rosen ?"

http://www.mondialisation.ca/quel-est-le-veritable-programme-de-letat-policier-americain/5358649

 

Ces questions ne sont guère nouvelles. Elles doivent être cependant sans cesse rappelées en contrepoint de cette propagande - qui n'est autre qu'une propagande de guerre ; guerre contre qui, sinon contre les pauvres ? - , telle qu'elle est sans cesse martelée et mise en actes dans les prétendues démocraties par un entretien de la terreur.

 

La terreur existe, l'insécurité existe. Elles sont celles que fait peser le système capitaliste sur la vie même ; elles sont celles que fait peser son instrument l'État qui se fait État policier contre un ennemi virtuel, inventé de toutes pièces pour incarner précisément la terreur que fait peser le système d'exploitation capitaliste sur nos existences.

 

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

1 - Ainsi que le rappelait récemment, le très informé Bauer dans une émission de C dans l'air, le plan "Vigipirate" n'est pas là pour "protéger", mais pour en donner l'impression aux populations, pour les "rassurer" !... . 

 

2 - Les enquêteurs comptent toujours sur les témoignages suscités par la photo, plus nette que les précédentes, diffusée mardi après avoir été extraite des images de vidéosurveillance de la RATP. (...)

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a de nouveau exhorté "les concitoyens à donner à la police toutes les informations utiles".

http://actu.orange.fr/france/le-tireur-a-libe-et-la-defense-est-bien-le-meme-homme-toujours-introuvable-afp_2679274.html

 

 

Cet homme a été interpellé à l'intérieur d'une voiture dans un parking sous-terrain de Bois-Colombe suite aux informations fournies par un témoin s'étant présenté spontanément au commissariat de Courbevoie. Le témoin en question avait hébergé le suspect dans une période antérieure aux faits, et c'est lui qui a orienté les enquêteurs vers le parking
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/20/tirs-a-paris-un-homme-en-garde-a-vue_3517494_3224.html

 

Allons ! La France n'est pas si mauvaise ... Non seulement ses Bleus - si bien nommés pour une telle nation ! - gagnent le droit de faire durer le spectacle - qui, bien accessoirement, rapportera beaucoup d'argent à certains groupes qui en profitent pour grimper en Bourse -, mais encore ses dignes habitants, sous la houlette de leur digne ministre, sont prèts à rejouer pour la fanfare les meilleures heures de la délation telle qu'elle se pratiquait dans les années 40, quand il fallait bien dénoncer les "mauvais Français", les "terroristes" et tous ceux qui faisaient du tort à la France, à la milice à la police française et autres kommandantür.

Bravo la France ! Ce sont le mêmes d'ailleurs qui chantaient sur les Champs, il n'y a pas si longtemps : "Plus jamais ça !" Mais si !  mais si ! Vous en reprendrez bien volontiers une petite resucée hein ? Dites ? C'est si bon de dénoncer son voisin ... ça soulage les intestins, non ?

 

D'ailleurs on se dit qu'il a bien fait le délateur, car, selon "les enquêteurs l'homme est un "malin" qui "connaît sans doute les codes de la bonne cavale"", autrement dit un homme un peu entraîné ... : "Libération écrit mercredi que c'est dans cette voiture que le tireur aurait changé de vêtements". ... dans une voiture dont il tient le conducteur en otage !... Non seulement un "malin", mais aussi, sûrement, un gymnaste hors pair ... Faut pas laisser les gymnastes hors pair courir les rues ... la France en a besoin ...

Publié dans De la Guerre

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