Public SECRET

Publié le par Pim

Modifié le 28/10/13

 

 

Au regard de ce qui aura été mis en évidence sous les lumières de SNOWDEN(1), d’une surveillance planétaire de ses propres populations par l’empire censé les “protéger”, au prétexte de "la guerre contre le terrorisme", à l’instar de ce qui se pratiqua du fait de la Okhrana, Tchéka, Gestapo, KGB ou Stasi dans les empires finissants de l’Est, que gaussaient les prétendues démocraties du monde dit libre, les traitant de terrifiantes dictatures policières,
il appert que la seule différence de méthode entre ces deux mondes, en l’occurrence, revient à ce que les dites dictatures n’avaient besoin, pour commettre cette mise sous tutelle policière de leurs populations, d’aucune justification, tandis que le monde dit démocratique se trouve quelque peu géné aux entounures de surveiller le “souverain” peuple, lequel apparaît désormais bien, sans fard, comme ce qu’il a toujours été, de fait, dans une société de classes divisée entre dirigeants et dirigés : l’ennemi réel de cette “démocratie” là.

Tel est le SECRET d’ÉTAT que SNOWDEN aura permis de sortir au grand jour, avec les toutes les conséquences théoriques et pratiques qui en découlent, au rang desquelles, le fait qu’il apparaît désormais comme une certitude que le dit "terrorisme" n'est nullement la cause de toute cette paranoïa sécuritaire développée en Occident, mais bien plutôt le moyen(2) de l’entretenir auprès des populations de cet empire, véritable enjeu de la domination planétaire que la marchandise, précisément, rend problématique pour ces populations par sa surproduction même.

 
Contrairement à ce que prétend le bushiste Obama,

l'objet de la dite "guerre contre le terrorisme" - inaugurée par Bush au début de la dernière décennie du siècle comme un programme à mettre en place après que son père, et avant lui ses pairs, aient imposé par différents coups tordus le terrorisme d'État dirigé contre tous les peuples affaiblis de la planète, Vietnam,  Amérique centrale, Chili .., -
n'est nullement son "efficacité" contre des populations DÉJÀ si manifestement réduites sous sa botte qu’il n'y a plus guère lieu de soumettre par la guerre - la marchandise, la prédation qu’elle opère sans cesse pour se  constituer comme plus-value sur les marchés où il y a de l’argent, les aura déjà si bien réduites à l'état de crève-la-faim -
mais, bien plutôt, de son efficacité
1 - à justifier cette prédation planétaire tous azymuts qui continue de lui être essentielle
2 - à justifier la domination exercée contre les populations de l’intérieur de l’empire


"L'impérialisme, stade suprême du capitalisme", tel que conceptualisé par Lénine, notamment, comme moyen de pallier à la baisse tendancielle du taux de profit, a trouvé son aboutissement dans les immenses réserves de gueux constituées par la guerre et l'asservissement. Le capital s'y constitue et s’y reconstitue en s’y servant sans vergogne, dans une lutte acharnée entre capitalistes qui, selon Lénine, a présidé à la guerre mondiale de 1914 pour le partage du gâteau entre les prédateurs.

 

 

"Mille milliards de dollars"
Un film de Henri Verneuil 1981

 

Conséquence directe de cette surexploitation, s’est constitué un repoussoir pour les populations de l'Occident auxquelles étaient vantés tous les mérites d'un système censé les avoir rendues opulentes, quand le spectacle de la misère s'étalait partout hors des frontières de l'empire.

À la misère, nul ne saurait  l'ignorer, est associé le danger ; celui d'une révolte potentielle est ainsi mis en scène, spectacularisé, à la faveur des luttes de libération nationales, comme une menace pour le mode de vie dominant, associé, comme à sa source même, à la préservation du statu quo de l’empire planétarisé de la marchandise.

En tant que tel, l'impérialisme est aussi bien devenu un spectacle de la contre-insurrection, se donnant à voir comme “impérieuse nécessité” que nul ne saurait remettre en question, arme de dissuasion massive à l’attention de ses propres populations qui doivent voir en son “ennemi” désigné - le terrorisme potentiel, généré et régénéré à dessein -, l’unique contradiction au Kapital, dont la manifeste arriération ne peut constituer qu’un "retour en arrière", un état moyen-âgeux, un abandon de la civilisation, du progrès du développement.

C'est ainsi que le Kapital, ennemi du vivant, retourne la critique dont il devrait être l’objet en s’associant, en “compromettant” les forces qui devraient l’abattre.

Sa guerre permanente, se régénérant sans cesse aux confins des limes - au Pakistan, dans les territoires occupés par des colons qui y ont installé leurs villas secondaires au bord de la Mer Rouge, tandis qu'ils vivent à New York, Londres, Amsterdam, Paris, .... ,
guerre qui ne les concernerait en rien, sont censées penser les populations de l’empire -  lequel les "protégerait", même, de ces Huns terrifiants surgissant de leurs écrans pour s'en prendre à leur automobile, à leurs portables, leurs triple-vitrages, peut-être, voire à leur frigo, et  même, pendant qu’ils y sont, à leur lave-vaisselle, leur sèche-linge et, pourquoi pas, leur épluche-patates DERNIER CRI avec programmateur intégré de vitesse en fonction de l'humidité, écran tactophile à reconnaissance digitale sensorielle phosphoro-luminogène indiquant, EN TEMPS RÉEL, la vitesse de propagation des glycoalcaloïdes des épluchures, un progrès considérable en termes d'environnement ...  (on notera aussi la version luxe, avec poignée et vide-épluchures en cuir pleine peau de buffle d'Amazonie centrale pour une meilleure saisie et une meilleure qualité de l'environnement) -,sea shadow 07
s’avère, de fait, sous les révèlations de SNOWDEN, une guerre qui affecte l’existence même des populations de l’empire, guerre sournoise qui ne se déclare pas comme telle, aussi invisible que la radioactivité que l'on nous force d'ingérer, à présent, guerre sans nom et sans objectif déclaré, mais bien présente, et dont elles vont être amenées, peu à peu à découvrir qu'elle est la même partout, à Gaza, Doha, au Pakistan, dans les usines et les métropoles modernes ou les  réseaux dits sociaux.
Une guerre dont elles ne pourront se protéger en envoyant les enfants à la campagne - terminée la notion de "civils" ; s'y est substituée celle "d'otages", ou mieux encore, de "cobayes" - et dont il leur faudra admettre qu'elles ont tout toléré jusqu'à présent - l'extorsion de leur vie, contrainte sans cesse de faire avec l'impossible alors que les moyens existent qui s'étalent au grand jour, privatisés, inaccessibles ; leur empoisonnement de fait ; leur infantilisation par dépossession de toute prise de décision jusque dans la conduite de leurs machines qui, désormais, s’agitent sans intervention humaine, réduisant l'humain à l'état de spectateur d'un processus dans lequel le voici embarqué sans aucun contrôle possible de sa part - c'est bien plutôt nous qui sommes désormais contrôlés par les dits robots, vérifiant, en tous points, en tous lieux, si nous obtempérons aux procédures et à leurs cadences - "c’est un progrès", nous martèle-t-on -, déni de pensée et d’âme ; et ces guerres permanentes semblant ne pas les atteindre,  seulement inquiétantes, voulues telles, légitimant ainsi leurs “protecteurs” ; cet anéantissement partout, dont ces drones, précisément, terrorisant, assassinant des enfants(3), conduits par la seule conclusion de robots qui auront surveillé la planète(4).
Un prélude on ne peut plus certain à ce que sera désormais la “justice” et donc on voit déjà les méthodes expéditives de champ de bataille en certains points de la planète avant qu’elle ne devienne le “DROIT” PARTOUT EN VIGUEUR.
Droit de vie et de mort de l’État, à ce point "moderne" qu’il rejoint celui des antiques dynasties pharaoniques, au berceau de l’histoire de l’Humanité.

De même qu'il n'a guère été pris de gants dans le récent traitement de l'escroquerie bancaire, laquelle a été passée par pertes et profits - l'argent des pauvres, cela doit servir -, la violence du choc est de même nature dans le traitement des affaires courantes de la prédation ordinaire. C'est là ce que l'on nomme pudiquement la "rationalisation des coûts de production", en l'occurrence, ceux de la finance, quand, au XXè siècle, ce furent, avec le nazisme, ceux de l'industrie et de sa bureaucratisation de la production.



L'on entend souvent cette réflexion à propos des camps de la mort : "Comment les Allemands qui savaient ont-ils pu le tolérer ?"

Il suffit pour y répondre, si tant est qu'on veuille même entendre cette question, de se regarder, nous autres Occidentaux, à notre époque, qui tolérons l'intolérable de ces meurtres programmés, ces drones, et qui continuons de vaquer, comme si de rien n'était ... n'apercevant rien des conditions de vie qui nous sont faites, et chaque jour se dégradent - la guerre qui NOUS est faite.  
Nos enfants, mêmes, en font désormais leurs jeux, occupant leurs heures de "libres"..., au grand soulagement de leurs semblants de parents, "tranquilles", soulagés enfin, de pouvoir mater à la TV leurs films de guerre, et autres “actualités” policières où les flics, casqués, bottés ressemblent à s'y méprendre à des militaires en campagne !...
Plus tard, ces mêmes gamins tueront, toujours depuis leurs chaises roulantes, d'autres enfants à des milliers de km, sur simple injonction de leurs bureaucraties, en jouant de leur joystick ... puisqu'il le faut bien, puisqu'ils le valent bien ...

 
Si nous voulons jouer, en conscience ... - est-ce bien un jeu, sinon ? -,  commençons par investir nos mails, SMS, ..., de mots anodins, dont on peut supposer qu'ils retiennent l'attention de leurs robots .... Cela développe l'imagination, et empêche la progression d'Alzheimer qui guette l'Europe dans sa course à la glaciation.

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

1 - Voir article précédent, "À la lumière de Snowden", dont cet article prolonge la réflexion.

 

2 - NOTE du 27/10/13 -  "La chute de Kadhafi fut rendue possible par une alliance entre d’une part des forces spéciales françaises, britanniques, jordaniennes et qataries, et d’autre part des groupes rebelles libyens. Le plus important de ceux-ci était bel et bien le Libyan Islamic Fighting Group (LIFG), qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son leader, le susmentionné Belhadj, avait deux à trois milles hommes sous ses ordres. Sa milice eut droit à des entraînements américains juste avant que ne commence la rébellion en Libye. 

Les États-Unis n’en sont pas à leur coup d’essai en la matière. Dans les années 80, ils s’occupèrent de la formation et de l’encadrement des combattants islamistes extrémistes en Afghanistan. Dans les années 90 ils remirent le couvert en Bosnie et dix ans plus tard au Kosovo. Il n’est pas à exclure que les services de renseignements occidentaux soient directement ou indirectement impliqués dans les activités terroristes des Tchétchènes en Russie et des Ouïgours en Chine. 

Les États-Unis et le France ont feint la surprise lorsque les Touaregs et les islamistes ont occupé le Nord du Mali. Mais ce n’était qu’une façade. L’on peut même se demander s’ils ne l’ont pas provoquée, comme ce fut le cas en 1990 avec l’Irak vis-à-vis du Koweït. Vu l’activité d’Al-Qaïda dans la région, n’importe quel spécialiste en géostratégie savait que l’élimination de Kadhafi provoquerait une recrudescence de la menace terroriste au Maghreb et au Sahel. Comme la chute de Kadhafi a été provoquée en grande partie par les milices jihadistes, que les États-Unis ont formées et encadrées, l’on peut commencer à se poser de sérieuses questions."

http://www.michelcollon.info/Libye-de-Kadhafi-a-Al-Qaida-En.html

 

3 - "Depuis 2004, entre 2 000 et 4 700 personnes, dont des centaines de civils, selon différentes évaluations, ont été tuées par plus de 300 tirs d'aéronefs américains sans pilote dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais. Mené par la centrale du renseignement (CIA), ce programme de frappes clandestines a longtemps fait figure de secret de Polichinelle, et le président Obama lui-même a fini par en reconnaître officiellement l'existence.
Dans un rapport très critique publié mardi sur le recours aux drones des Etats-Unis, Amnesty International juge que Washington s'arroge ainsi un "droit de tuer supérieur aux tribunaux et aux normes fondamentales du droit international". La Maison Blanche y a répliqué en assurant que "les opérations antiterroristes américaines sont précises, elles sont légales et efficaces"."

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/10/24/islamabad-soutiendrait-les-frappes-de-drone-americaines_3501801_3216.html


"légales et efficaces" !.... La loi, légale, mais NON nécessairement légitime. Le nazisme était légal. Ètiat-il accepatble pour autant ?

 

 4 - Dans "L'obsolescence de l'Homme", le philosophe Gunther Anders révèle comment la guerre de Corée n'a pas dégénéré en guerre atomique mondiale(*), ce en dépit des choix du commandement général de Mc Arthur et de Truman, du seul fait ... des conclusions des ordinateurs stratégiques d'alors ! cf. article "Petit robot assis sert veaux", note 3.

(*) -  http://www.amitiefrancecoree.org/article-guerre-de-coree-comment-l-arme-nucleaire-a-failli-etre-utilisee-par-les-americains-119169153.html

Publié dans De la Guerre

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