Du "citoyennisme"
Cet article est un complément de l'article "BILLARD À 3 BANDES", notamment sa partie concernant la prétendue critique du capitalisme qui entend le "réguler" tout en le maintenant.
Dans l'article mis ici en lien,
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/le-capitalisme-au-bord-de-l-97737
un contributeur, millésime, oppose république des marchands à république des citoyens, celle-ci, nous dit-il, ayant été balayée par celle-là.
"il me semble qu’il est souhaitable de ne pas faire l’amalgame entre l’économie de marché, (qui est la seule manière d’échange ayant prouvé sa solidité) et le capitalisme financier.. !
(ce dernier est à l’agonie)
et une chose est claire : il aurait fallu empêcher le pouvoir de l’argent d’envahir l’exercice du gouvernement. Au début des Etats-Unis Jefferson s’est battu pour une république de citoyens, Hamilton lui pour une république des marchands. S’il fallait le rappeler c’est Hamilton qui a gagné
Il me semble qu’il faille rebâtir des nations de citoyens, il faut reconstruire une Europe des citoyens. Il faut s’assurer que les marchands, à qui l’on déroule aujourd’hui le tapis rouge, cessent d’écrire les loi à la place du législateur.
Le baroud d’honneur d’une Europe des citoyens fut le refus par les peuples du Traité de Lisbonne. La prise de pouvoir par l’argent était cependant déjà si avancée, que le vote des citoyens fut ignoré tout simplement, et sans conséquences immédiates.
Les conséquences à plus long terme se font sentir maintenant : une zone euro qui de soubresaut en soubresaut, n’en finit pas de mourir, compagnonne de misère d’Etats-Unis en banqueroute frauduleuse (...)" http://millesime.over-blog.com
Outre qu'il ne nous dit pas les raisons de cette défaite, il ne nous dit pas non plus comment revenir aux vertus de la république citoyenne. Par décret ?
Tous ces vertueux "citoyens" veulent tpujours plus d'État pour "réguler", disent-ils, les errements du capitalisme et, de fait, c'est nous que l'on "régule" toujours plus.
POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART.
Ce n'est pas de plus d'État dont nous avons besoin.
C'est de dépasser le capitalisme et son instrument, l'État - qu'il soit régulateur ou non - ; c'est de LEUR SUPPRESSION, dont nous avons besoin.
"Direction Madrid, où les "indignés" se sont donné rendez-vous samedi et dimanche pour dénoncer une nouvelle fois le chômage (21,29 %), les excès du capitalisme, la corruption, les hommes politiques accusés de ne pas représenter les citoyens". pouvons-nous lire dans un article du Monde*(1), le pieux journal des "citoyennistes", toujours soucieux de préserver ce monde, c'est-à-dire les avantages qu'ils en tirent encore, que ce soit matériellement ou symboliquement. L'aliénation est une névrose qui fait dire aux aliénés que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Faut-il donc toujours plus de "preuves" de sa barbarie intrinsèque, celle qui gagne partout, comme la vérité des rapports d'exploitation qui en constituent la trame, barbarie qui appelle à sa suppression radicale sans plus attendre, et non à quelques corrections de détail de ses "excès" ?
"Le premier acte surréaliste consiste à descendre dans la rue avec une mitraillette", disait Breton. Le voici exaucé au-delà de ses espérances : la tuerie généralisée, partout modélisée, jusque dans l'assassinat ciblé*(2), de la part des forces de maintien de l'Ordre ( oui ! on voit !) dominant, a gagné le citoyen lambda*(3). comme un acte de la vie ordinaire, un acte de "purification" salutaire - quasi sanitaire -, ainsi que semblent le penser, désormais, ceux qui sentent à quel point leur vie baigne dans la fange.
« Il a dit être convaincu que ses actes étaient cruels, mais que dans sa tête, ils étaient nécessaires », a déclaré l’avocat du jeune norvégien d'Oslo qui a littéralement pété les plombs, tel un robot en surtension, pris entre les injonctions télévisuelles des frappes de l'Otan dans la guerre du Bien contre le Mal décrétée au nom de l'argent du pétrole (le Bien, notre pain quotidien) et sa morale protestante lui enseignant où se trouve le Mal (ceux qui détiennent le pétrole).
"La Norvège a perdu son innocence", titre un article du Monde, toujours lui.*(4)
Belle "innocence" en vérité, qui consiste à aller frapper des innocents - bien réels ceux-là - chez eux pour les punir d'une faute dont ils sont désignés coupables sans appel par ceux-là mêmes qui ont décidé de les punir. De combien de milliers de morts se paye donc cette "innocence" là ?
Mais consisterait-elle, bien plutôt, dans celle qui se voit déniaisée si brutalement de découvrir que les messages, implicites comme explicites, sans cesse rabâchés, d'une culpabilité des islamistes finit par produire ses effets sur les cerveaux ainsi échauffés des populations qui en sont assénées ?
Le dépassement des rapports sociaux et de production fondés sur l'argent ne saurait se décréter. Il est l'aboutissement d'un renversement du rapport de forces qui les impose partout comme la norme et que l'État, seul détenteur de la "violence légitime" (sic !), se charge en tous points de faire respecter jusques sous la couette à présent, à l'instar de ces sociétés religieuses où le livre des préceptes sert à borner la vie dans leur carcan.
La prétendue séparation de l'Église et de l'État n'aura, de fait, servi qu'à permettre à l'État de servir une autre divinité, ou, plus exactement, son actualisation moderniste - plus protestante, c'est-à-dire fonctionnelle, enfin débarrassée des stupides préventions du catholicisme vis à vis de l'argent (préventions que l'on retrouve dans la religion diabolisée de l'islam) - l'argent et son incarnation terrestre, la marchandise.
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SOURCES
1 - http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/07/24/les-indignes-espagnols-de-retour-sur-la-puerta-del-sol_1552295_3214.html#ens_id=1544522
3 - http://actu.orange.fr/une/texas-un-homme-tue-cinq-personnes-lors-d-un-anniversaire-et-se-suicide-afp_165440.html