Surtension

Publié le par Pim

CE QUI RESTE D'UNE TRAGÉDIE ...

Oslo, Norvège, grand et blond ont donc cessé de rimer avec modèle de paix sociale. La guerre, là-bas aussi, y est devenue l'ordinaire, ainsi que le veulent, manifestement, tous ceux qui semblent trouver un intérêt à installer partout le chaos, afin - ainsi que le prétendent certains - que puisse apparaître en sauveur tel ou tel, dont l'État lui-même, entre autres ...

 

La mort y a étendu son linge, comme en n'importe quel autre point de la planète, chacun devant - tel est bien évidemment le premier message à retenir de ce bain de sang organisé, planifié, résolument accompli sans l'ombre d'une incertitude - se savoir désormais en sursis, jusque dans les zones "protégées" puisque seule la guerre a droit de cité en cette ère si moderne et civilisée que l'on n'a jamais autant vu de gens mourir pour un oui, pour un nom, un clop, un regard mal placé, un geste inconsidéré dans la chaîne de travail, une "appartenance" déconsidérée par les registres du Big Brother, lequel semble pouvoir décider, derrière ses écrans, qui doit vivre ou mourir.

C'est donc bien et d'abord cet air là que nous respirons, que nous le voulions ou non, un air délétère, radioactif, un air de séparation, de haine, de ressentiment, qui s'est installé comme l'ordinaire.

 

 

S'EN SAISIR, EN DÉTOURNER L'ABSURDITÉ POUR LA RECOUVRIR DE SENS EN FONCTION DE SES INTÉRÊTS ...

Au-delà de la réalité de ces morts, des souffrances endurées par tous ceux qui aujourd'hui doivent donc rester avec le hasard de la folie ordinaire qui s'empare d'un homme, en fait un vecteur de destruction, et laisse seuls, désemparés ceux qui restent, groggys, azymutés, dans l'impossibilité de comprendre les raisons de la bourrasque, il y a la glose, tous ces commentateurs qui, eux, sans la souffrance, déploient leur science.

Et chacun d'y aller de son interprétation, laquelle oscille généralement entre deux pôles, la folie solitaire ou la politique. Certains vont même jusqu'à croiser les deux facteurs. Une véritable prouesse de complexité.

 

La version politicienne, on l'aura compris, se partage entre ceux qui accusent l'obédience affirmée de ce jeune "croisé", - comme il semble se définir lui-même, à ce qu'on nous en aura dit -, et y voient donc la néfaste influence de telles idées et ceux qui, en face, renvoient la balle, dévient la question et vont même - c'est à la mode, il est vrai - jusqu'à y voir une manipulation d'État, un terrorisme d'État, ainsi que l'opération Gladio, dans l'Italie des années 70 et 80, en avait démontré l'existence.

On appréciera, notamment, que ceux qui manipulent ce genre de rappel historique se garde bien de manifester en quoi que ce soit le caractère extrèmiste de droite d'une telle opération d'État, appuyée sur les réseaux mafieux, il est vrai - ainsi que cela est rappelé - mais plus essentiellement sur l'extrême-droite fascisante et tout ce qui, en Italie, comptait de soutien indéfectible à l'Ordre, compris comme barrage à toute tentative révolutionnaire telle qu'elle montait alors dangereusement en Italie.

Ce sont ainsi les réseaux d'extrême-droite qui, aujourd'hui, prétendent semer la confusion sur le geste et les raisons du jeune terroriste norvégien en désignant l'État lui-même, le terrorisme d'État, puisque, en effet, certaines "lacunes" de la police laissent dubitatifs.

 

D'autres, enfin, vont accuser l'État hébreu d'avoir téléguidé ce drone contre l'État norvégien qui a, à plusieurs reprises, a fait montre d'un certain manque de vassalité vis à vis de cet État hébreu au-dessus des résolutions internationales.

 

Il est vrai qu'un certain nombre de faits restent troublants : la lenteur de la police, alors même que le jeune terroriste avait eu le loisir de commettre ses actes en toute impunité et même ... de se voir filmé en train d'agir ! mais, aussi bien, les questions relatives à l'équipement nécessité par une telle tuerie et notamment son poids en munitions.

L'hypothèse du tueur isolé, non soutenu par une logistique de base arrière, reste donc problématique.

AJOUT DU 27/07/11 - La police a aussitôt détruit les explosifs découverts dans la ferme, éléments de preuve d'une instruction*(1). "Circulez ! Y'a rien à voir !"

 

Il n'est pas moins vrai que l'État c'est-à-dire le garant du statu quo de l'Ordre (Hum ! ) dominant, en ces temps de troubles réccurrents - songeons qu'en quelques mois, une centrale nucléaire vient d'exploser, répandant son doux rayonnement cancérigène sur l'ensemble de la planète, et qu'une organisation de la vie sociale basée sur l'exploitation et l'esclavage semble entrain de n'être plus à même de faire face aux contradictions qu'elle génère - l'État donc a tout intérêt à créer des leurres de perturbations ainsi générées et de moins en moins dissimulables, détournat l'attention par autant de représentations contrôlables du malheur bien réel.

C'est ainsi que l'affaire Strauss-Kahn, par exemple, peut être une tentative de mise en scène d'une violence exercée par un grand argentier, juif de surcroît, associable donc aux banques qui viennent et continuent d'aassassiner des millions de gens dans un hold up qui, lui, n'est pas contrôlable.

Pour autant, dans le cas du massacre d'Oslo par un "homme seul", dit d'extrême-droite, la part de réalité non contrôlée de cette affaire - laquelle peut toujours être présentée, faute d'indications fiables (c'est là, un de plus, un indicateur de la séparation dans laquelle l'immense majorité est tenue et, de ce fait reste manipulable - ce dont personne ne se prive), pour un téléguidage de l'État, des juifs, des extra-terrestres ou de ma tante Agathe, laquelle n'aime pas les gens d'extrême-droite et qui m'a confiée, l'autre soir, qu'elle s'était infiltré en Norvège pour glisser une puce télécommandée sous la peau du "croisé" - cette part de réalité demeure et, comme par hasard n'est jamais traitée comme le fondement même de tout cela par quelque commentateur.

 

 

Quelles que soient les zones d'ombre, il reste que la responsabilité première de ce massacre revient à l'organisation de cette société, laquelle, au delà de tout "complot" ourdi par des forces occultes agissant pour leur propre compte et semant terreur et confusion, reste bien le PREMIER COMPLOT, celui-ci tellement familier, évident, qu'il reste dissimulé aux yeux de tous, un complot ourdi contre la vie même, contre toute vie en société, contre toute possibilité pour l'individu d'agir en toute sérénité et d'être reconnu dans sa réalisation même. si ce n'est une reconnaissance de sa "valeur", c'est-à-dire du fric qu'il aura généré par quelque moyen que ce soit.

Voici cette organisation sociale, sous l'égide des rapports de force tels que l'argent les impose, qui réduit chacun à n'être qu'un pantin aux mains des puissances d'argent, qui n'a d'autre choix que de se soumettre ou de rentrer en ébullition, contre lui-même ou contre ceux qui lui dénient le droit d'exister, d'être lui-même.

À quoi donc peut bien servir la prétendue "démocratie" si elle n'est que le droit, de fait, de ne penser que comme tout le monde est censé le faire, selon les normes largement diffusées et au-delà des limites desquelles toute parole paraît aussitôt déviante ? Que reste-t-il donc d'humain à cette prétendue "démocratie" si tout comportement n'a d'autre issue que de refléter cette non-pensée généralisée, elle-même reflet de la bien-pensance télévisuelle, de la propagande centmilliards de fois rabâchée, s'il ne doit s'exprimer qu'en passant dans  le chas de l'aiguille ?

 

Certains journalistes, un peu attentifs, font ce type de constat pour s'en étonner, dressant un portrait du "loup solitaire", tel que la catégorie en est aujourd'hui désignée, comme celui d'un asocial ne voulant plus paraître en "société".

Y a-t-il vraiment lieu de s'en étonner ?

Ceux là qui s'en étonnent sont-ils donc à ce point devenus insensibles aux vexations de chaque "sortie dans le monde" auxquelles est confronté chacun, si ce n'est à adopter le même "style", le même comportement de killer.

Cette "société", donc, fait mine de s'étonner de retrouver dans la main de celui qu'elle désigne à présent comme un fou asocial *(2) le fusil qu'elle n'a cessé de lui construire dans la tête, et ceci hors de toute question de politique, à laquelle, le plus souvent ramènent les commentateurs de l'actualité qui veulent voir "complot" là où il n'y a qu'humiliation ordinaire, pétage de plomb compréhensible, jusque dans ses formes paraissant les plus organisée, les mieux préparées, 

Le seul fait de ne considérer cet acte de destruction froide, - comparable, en son essence, à la "solution finale" - que comme le produit d'une décision d'État, une décision politique, est, en soi, nier le fait que la société humaine puisse le produire, alors même que la barbarie n'est jamais que sa seule issue à laquelle TOUT de cette organisation sociale la conduit de manière si cohérente, si l'on y songe, sans qu'il soit besoin, pour ce faire d'une décision de type terrorisme politique. CULTE DE LA MORT, de la haine, de l'inversion de la vie, de la vie retournée contre elle-même quand elle n'a plus d'autre issue pour s'exprimer et s'accomplir.

 

DE LA RÉCUPÉRATION

Il est vrai que - dans un second temps -, une bonne partie de ces "fous" se tournent plutôt vers ce qui, aujourd'hui, s'empare de la forteresse Europe - crispée sur ses minables richesses acquises par le fouet et la rapine -, une "mouvance" - dirons-nous, mais nous devrions la nommer bien plutôt repli, et dès lors aussi bien dépotoir - qui semble représenter l'expression même de la ruptiure d'avec ceux qui semblent encore contrôler quelque chose de ce monde et de leur existence - du moins l'affichent-ils avec toute arrogance et inconscience tant ils affirment ne vouloir rien savoir du sentiment de la misère, du rejet, du mépris, de l'impossibilité non seulement de s'exprimer, mais simplement même de vivre ( nous ne parlons pas même de la survie à laquelle est réduite le plus grand nombre).

C'est là la pêche la plus coutumière de l'extrême-droite, de ramener dans le bercail de la haine, du ressentiment, tout ce qui aura été exclu, en leur désignant une cible si facile qu'ils pourront y exercer leurs crocs, puisqu'elle est construite pour paraître, précisément, comme la seule critique hors normes, hors champ des "bonnes manières".

L'extrême-droite est là pour cela, pour récupérer, tromper, détourner la haine vers de prétendus cibles, des têtes de Turc, comme au jeu de massacre des fêtes foraines.

Voilà ce que ne semblent pas, ne daignent pas - dans leur inconscience confortable -, feignent de ne pas considérer tous ces gentils commentateurs de l'actualité, ce que le capitalisme produit chaque jour qu'il fait : l'humiliation, le déni d'existence ou d'un quelqconque droit à exercer une quelconque réelle responsabilité de son existence. Voilà ce que le capitalisme produit et qui alimente la haine et que récupère, puisqu'elle est là pour cela, comme camion-poubelle du capital, l'extrême-droite.

Et les cibles qu'elle semble désigner semblent si commodes qu'elles sont vraiment à la portée du premier venu : soit le plus petit, le plus misérable, le dernier arrivé de ces charters de la déportation quotidienne - dont des sociétés entières sont aujourd'hui les victimes du fait du règne de l'argent planétaire -, soit les benets qui pleurnichent après les "excès" du capitalisme pour en maintenir l'essentiel.

Comment la rupture ne pourrait-elle pas être consommée entre l'immense majorité à qui le simple droit à l'existence est refusée et ceux qui ont encore, pour quelque temps, ou pour qulque raison d'une collaboration "protégée", le "luxe" - très relatif et discutable - d'une illusion d'existence  ? Comment le ressentiment ne pourrait-il pas produire ce qu'il produit ?

 

CE QUE NOUS CONTINUONS  D'AFFIRMER

AJOUT DU 27/07/2011 - La seule unité de ce monde est sa division. Certains peuvent bien tenter d'en tirer parti, de la manipuler en tout sens, ils peuvent, un temps penser en détourner l'achèvement, ils ne font que la creuser toujours davantage.

C'est précisément parce que la séparation fabrique toujours le sentiment de l'occultation, de l'opacité, de la mise à l'écart et, conséquemment, de la manipulation et du complot que manier ce concept - en dépit de sa part de réalité certaine - ne revient qu'à aggraver la confusion et c'est à dessein que certains le manient quand les autres se laissent manier.

Il convient, pour le moins, de dérouter la confusion et les confusionnistes en ne se laissant pas aller à ce genre de facilités sans en avoir les éléments absolument probants.

Debord, dans les dernières années de son existence combattante, n'a sans doute pas cédé à ce travers - dénonçant la rumeur comme une arme de la domination, qu'il a dû, lui-même, ne cesser de retourner - mais ses conclusions sur la mafia, notamment - et son emprise de plus en plus évidente sur les instances de décision -, reprises par des épigones moins scrupuleux - dont certains en viennent aujourd'hui à se laisser séduire et à relayer les propagandes de l'extrême-droite au seul prétexte qu'elle adopterait certaines des analyses de Debord en le plagiant, c'est-à-dire, précisément, en le détournant, en le caviardant sans jamais le citer -,, n'ont cessé depuis de se répandre comme un poison polluant toute approche critique.

Il convient de rester sur la base de ce que nous savons de manière certaine pour l'expérimenter dans notre pratique de la vie courante.

 

Le 22 juillet, la veille, donc, de l'acte terroriste de ce crétin de robot ménager qui aura pété les plombs, nous écrivions ceci :

"C'est bien derrière le mensonge, l'organisation d'un silence radio ou celle d'une profusion d'informations contradictoires émergeant de sources difficilement identifiables, COMME EN TEMPS DE GUERRE, en effet, que s'abrite aujourd'hui la maintenance, à tout prix, du statu quo, lequel doit DURER autant que faire se peut.

Ainsi les dites "élites" peuvent, quant à elles, continuer de se maintenir aux "affaires" - comme cela est si joliment nommé -, c'est-à-dire à leurs seules affaires, et se permettre, derrière de telles murailles, de ne penser et n'œuvrer qu'à s'en mettre plein les fouilles, "à l'abri du besoin" pendant qu'il en est encore temps, dans l'ère du mépris poiur ces foules immenses et abandonnées à elles-mêmes, "réfugiées" de l'ère "moderne", "déplacées" en tous cas, et qui n'ont d'autre ressource que d'attendre que l'on veuille bien s'occuper d'elles puisque rien ne leur est autorisé d'une autonomie de mouvement, d'action, d'être.

Les voici, ces foules, crânes rasés du dénuement, à maudire, à nourrir du ressentiment à défaut de se nourrir et de se cultiver humainement. La voici cette armée de réserve du capitalisme, futurs chiens de guerre qui seront jetés dans la bataille le temps venu pour dépecer ce qu'on leur aura désigné comme "cible"*(3).

Les voici, abandonnées à leur sort, en attendant Godot, livrées à leur passe-temps favori, écouter leur dictateur qui leur dit tous leurs malheurs, associant le tout et son contraire. Qu'importe, puisqu'il est question de haine et que cela seul DOIT suffire à nourrir leur colère.

 

En fait de confusion entretenue, les voici, prétendûment "de l'autre bord", ces soi-disant radicaux, à se livrer à de subtiles alliances dont ils préfèrent dire qu'ils en sont seuls juges. "Consommez ou circulez ! ", en d'autres termes ; "Exit toute critique ! "

La critique qui fut, en d'autres temps, radicale, se fait ainsi, aujourd'hui dans la débâcle, le relais complaisant de délires  d'un autre âge, au prétexte, peut-être, que les ennemis de nos ennemis seraient nos amis.

Quelle foutaise ! Comme si les années 30, entre autres, n'avaient pas, sans appel, éclairer les lanternes à ce propos. Qui feint de l'ignorer ne saurait être fréquentable. Des falsificateurs de plus,  et des plus dangereux, à lire leurs sémillants babillages ! Qu'on se le dise !"

 

On peut difficilement être davantage de son temps ...

 

___________________________________________

 

NOTES

 

1 - Note du 27/07/11 -  "La police norvégienne a annoncé mardi 26 juillet avoir retrouvé et détruit des explosifs stockés dans la ferme louée par Anders Behring Breivik, l'homme qui a reconnu être l'auteur du carnage qui a fait 76 morts vendredi en Norvège. La police a en revanche refusé de dévoiler la nature et la quantité d'explosifs en question.

"Des explosifs ont été trouvés dans la ferme. Nous avons considéré qu'il était préférable de ne pas les déplacer et ils ont été détruits sur place dans une explosion contrôlée", a déclaré à l'AFP Trine Dyngeland, une porte-parole de la police."  

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/07/27/attentats-en-norvege-des-explosifs-retrouves-dans-la-ferme-du-suspect_1553127_3214.html

 

2 - Note du 27/07/11 -  "Un dément" apprend-on aujourd'hui même de la bouche de son avocat, un travailliste avec une conscience ... de ce que ce procès peut lui rapporter, et qui pense ainsi dédouaner son client de 76 meurtres.

http://actu.orange.fr/une/carnage-en-norvege-le-suspect-semble-etre-dement-declare-son-avocat-afp_169240.html

 

3 -  Note du 27/07/11 -

  CELA N'EST PAS DU TERRORISME, et, Non ! décidemment, l'État n'est pas partie prenante ...

   

"Afin d’éviter une procédure d’expulsion laborieuse, le propriétaire a embauché des jeunes des quartiers pour venir tout saccager"

http://observers.france24.com/fr/node/436124

Publié dans De la Dépossession

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article