Kapoland

Publié le par Pim

modifié le 12/09/13

 

On nous somme de nous distraire des lourdes évidences qui s’imposent comme présence du vide et de l’immobilisme de ces temps. Il nous faudrait sans cesse du nouveau, du frais et, si possible, du sanguinolent, cette apparence de la vie dans sa visible disparition. La dite "actualité", répétition sans cesse du même sous l'apparence du nouveau, remplit on ne peut mieux cette fonction comme dévidage d'un cinéma permanent. Radio Paris et Je suis partout nous la livrent donc dès potron-minet, et il n’est guère possible de leur échapper, désormais, dans les couloirs sans angle mort tracés au cordeau par la pensée de l’espace et du temps sous surveillance totale, dans les mots de la novlangue - qui n’ont d’autre sens que de nous priver de mots, sinon ceux de la voix de son maître -, chiffres des épiciers de la planète qui nous tiennent informés, cela oui, de ce qu’ils ont encore perdu ici ou là - jamais de ce qu’ils ont gagné -, et de ce qu’il va falloir travailler encore et encore, c’est-à-dire PAYER pour rattraper toutes ces pertes.

Travailler, se distraire, les deux faces ne cessent plus de se confondre de ces temps scandés aux bottes de la marchandise. Et  l’homme, cet animal particulièrement stupide, de s’enorgueillir de porter sur lui toutes les marques de sa soumission, de son aliénation à ce temps de l’eine, zwei, de payer pour ne cesser de contempler les images de sa déraison et ne pas s’en écarter d’un iota - jusqu’à les intégrer. Car ainsi, lui dit-on et l’en voici persuadé, il est ; il est, puisque porter sur lui, jusqu’à n’être plus que les signes de son appartenance au Kapital, le font apparaître.

Et il n’est guère de chance que des blogs tels que celui-ci - tolérés à la mesure de leur invisibilité en ce qu’ils sont ainsi la caution même de la grande tolérance de ces temps totalitaires -, puissent jamais être entendus. Sortes de passages de langues déjà inconnues dans un paysage où seul ce qui distrait est audible. Audible, c’est-à-dire usant des chiffres et des chants guerriers, martelés, de la domination totale et omniprésente de la marchandise, jamais ne causant de la langue des hommes.
D’ailleurs, existe-t-il seulement encore des hommes, c’est-à-dire de la pensée, quand l’évidence première, qui saute à la figure de celui qui un tant soit peu s’arrête pour observer, souffler, est précisément le refus des évidences ?
C’est ainsi, par exemple, et pour parler de ce qui est dans l’air de ces temps pestilentiels, que ceux-ci nomment démocratie  une dictature, et se satisfont, visiblement, de petits kapos en guise de gouvernement. Voilà qui flatte leur “esprit républicain” sans doute ...


Les voici donc, ces Mussolini new look, à rêver d’Abyssinie, jouant les boute-en-train en faveur de la mise en place de “démocratie”- au nom de l’humanitaire - par le militaire, dont l’expérience a prouvé cent fois déjà qu’il ne laisse que désert et chaos sans fin, lequel ne conduit qu’à la dictature.
C’est ainsi que, dans la suite d’un Sarkozy réglant ses comptes - c’est le cas de le dire -, avec la dictature libyenne après que de l’avoir caressée dans le sens du poil jusqu’à lui ouvrir grand les jardins de la république, voici M. Hollande se faisant chef de guerre au nom du socialisme, sans doute dans la pure tradition de Jaurès, qui saurait en douter.

Mais, manifestement, c’est bien plutôt M. Blair dont s’inspire M. Hollande. Le toutou Blair, ainsi que s’en gaussaient les Anglais, et voici que M. Hollande file aussi le train. Après quoi court-il donc si vite, jusquà précéder celui qu’il suit comme son bon maître ? Le rêve américain des mitraillettes dans les écoles, ou, plus modestement, bien que plus inaccessible à sa petite taille, le prix Nobel de la P..., à lui aussi, quand le grand “ami américain” l’aura décroché juste avant de lancer ses drones par milliers, comme le Père Noël, sur les enfants des terres à civiliser ? Bien que noir, celui-ci n’aura cependant pas eu la faveur d’une mémoire forgée au fouet de ses amis de l’industrie cotonnière et sucrière et tabagière .... Tous des “amis” de si longue date, et c’est pourquoi il est président, car le mythe compte davantage que la réalité.

Tous les socialistes sont-ils donc des toutous, ou les toutous sont-ils socialistes ? ? ? - grave question, à laquelle ce journal de bord se propose de répondre avant la prochaine épreuve du bac à sable -. Tandis qu’ils chantent et parlent  la bouche pleine, l’air se charge d’une odeur pestilentielle, bien que déjà empesté des miasmes de l’industrie chimique, et qu’apercevons-nous ? de la merde dégouline, et aussi du sang, des “socialistes” se gavant de chair humaine derrière les fureurs de leur foudre de guerre ...
Et l’on nous dira alors la fable que soutient l’immonde : “Mais c’est précisément pour que ne continue pas le bain de sang ...” etc ! Assad serait-il donc le seul à terroriser son peuple sur cette planète ? ou bien le seul disponible sur la longue liste ? le seul à portée de missiles balistiques et tout le tintouin du coûteux entrainement de nos armées, si glorieuses qu’elles ne se tapent que du petit gibier qu’elles vont lever dans leurs tanières construites selon des plans connus ? le seul à la portée de cette guerre permanente qui nourrit le capitalisme et ses innombrables petits rentiers du sang des autres ?

Déçu du peu de gloire personnelle que lui aura valu l’aventure malienne, si peu éloquente par essence - quelques bandits de grands chemins qui auront mobilisé la glorieuse armée française et ses contribuables -, M. Hollande, chef de guerre mondiale, court-il après la tête à ramener sur la table électorale, d’une taille identique à celle de Ben Laden ? Diantre ! c’est qu’une tête de dictateur à son tableau de chasse, cela vous pose son homme pour l’Histoire avec une grande H. Derrière le “Flamby”, voici que se révèle le flambeur, n’ayant de cesse de donner la preuve qu’il est un vrai “dur”, comme d’autres s’agitaient à démontrer qu’ils n’étaient pas si petits puisqu’ils étaient partout : M. Hollande, socialiste, aura sauvé l’humanité et son idée, laquelle, en dépit de ce qu’elle peut pérorer, continue d’entretenir à grands frais d’autres dictateurs qu’elle se garde bien de poursuivre de ses foudres tant ils entretiennent le mythe qui tient l’ensemble. On a la gloire à laquelle l’”on” vous autorise de prétendre, et M. Hollande, pas plus que son bon maître, ne sauraient déroger à la règle qui les a faits et qu’ils se doivent d’entretenir.(1)


Pour l’heure, on se contentera de ce que, à l’évidence, le nom du petit saint, si empressé à mettre en œuvre le paradis sur Terre, fait l’homme : le “trou de terre” a quelque affinité avec les bombes, surtout si elles causent anglo-ricain, jusqu’à se faire le fidèle lance-flammes des intérêts britanniques, au cœur de la situation syrienne, quand ceux-ci reculent devant la tâche. Et rien ne semble troubler la ferveur militariste du “socialiste” Hollande, lequel ne néglige pas de soutenir au passage, ce faisant, les intérêts de dictatures théocratiques dont il arme ici les séides tout en prétendant les combattre par ailleurs, comme il l’a fait à la frontière du Niger où, il est vrai, il fallait bien, pour la belle “Histoire du crime et de la soumission des peuples”, que ceux-ci menaçassent les intérêts d’Areva.
Même s’il n’est pas douteux que l’usage premier de la guerre, son spectacle du moins, est de faire disparaître sous ses “urgences” et autres impératifs, toutes les irrégularités en cours, la collaboration ici relève, comme le plus souvent, de l’hypocrisie, de la bassesse et de la “politique” de la courte-vue, car on serait bien en peine de voir ce qui du parapluie US - à l’abri duquel il prétend pouvoir jouer les matamores sans les moyens de ses ambitions - déjà fort encombré de ses propres problèmes, pourrait nous protéger des bombes en retour.

En attendant, donc, que l’on nous refasse le spectacle de la terreur des “méchants islamistes”, voire que, pour lui donner quelque réalité, l’on nous livre aux bombes de quelque service spécial ement entraîné à ce faire, payons pour faire la guerre au nom de l’humanitaire, PAYONS et PAYONS encore(2).  
Après les banques que l’on nous somme de “sauver” - comme à certains l'on faisait creuser leur tombe -, voici donc les peuples qu’il nous faudrait, à présent, tirer des griffes de leurs dirigeants - comme si nous n’avions pas assez des nôtres - avec notre sang.

On se fout de nous. S’en foutra-t-on encore longtemps ?
Aussi longtemps certes, que nous nous contenterons de prendre des vessies pour des lanternes, des gestionnaires du Kapital pour des “socialistes” ou des “sauveurs”.
"L’humanité ne sera heureuse que le jour où ... pendu avec les bourses ..."
Mais qui, encore, saurait reconstituer les liens et les nouer ? Tant de nuits ont passé, et nous n'avons rien changé.

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NOTES, SOURCES & LIENS

1 - L'on peut gager que les poules auront des dents avant que MM. Hole land  et consorts  ne proposent à la "Communauté internationale Prédator & Co" d'envahir la Chine pour non-respect des droits de l'Homme au Tibet, ou, au choix, le porte-avions sioniste, pour apartheid avéré, opérations récurrentes de massacre de ses populations ("Plomb durci", etc ...), violations répétées des droits humanitaires, du droit international et maritime (Résolutions onusiennes, Opération turque "Un bateau pour Gaza", ...), ou mieux encore, de destituer le gouvernement japonais pour incompétence, mensonges, mise en danger non seulement de sa population, non mise à l'abri, mais de la planète par déversements d'eau fortement radioactive dans l'océan Pacifique. Mais il est vrai que, sur ce dernier point au moins, M. Hole Land, "socialiste" de son État, aurait quelques enrouements, la France, premier pays nucléarisé de la planète, vendant ses centrales à qui en veut, et Fessenheim, entre autres, étant construite sur une faille sismique ... mais il ne la fermera pas pour autant ... avant qu'un Fukushima français ne se produise. Dieu nous en préserve, et l'on sait combien il a à cœur les petits trafics des hommes.

Dans son paradis des "Droits de l'Homme", on aperçoit bien les “droits”, mais ...où sont les hommes ? Des fils leur sortant des oreilles, l’œil perdu dans un autre monde sans réalité,  Ils poussent leur caddie ... semblant ainsi continuer d’avancer sur deux pattes.
Il n’empêche : aux “droits” de cet Homme abstrait répondent ses obligations d’homme de chair, de sang, ... de sensibilité et d’esprit (du moins le suppute-t-on) : tenir vent debout face à la colonisation toujours plus agressive de l'Empire de l'argent qui en a fait SA chose, homme abstrait, sans plus de réalité, mais ... plein de droits !
On les a repérés ceux-là :  la Sainte Trinité (qui n’est qu’une, comme on le sait !) de l’obligation de consommer, de PAYER, c’est-à-dire de travailler ...
Et encore ! même ce dernier et unique "droit", pour lequel une révolution aura eu lieu et un peuple marché sur la tête des rois, disparaît-il dans les circuits intégrés de l'automatisaton !...  

Bien heureusement, on n’arrête pas le progrés de l’intelligence humaine  : pour filtrer la vie dissolue et pervertie par de telles regrettables évolutions, lui permettre de retrouver le chemin du Paradis et le pack des droits d’entrée qui vont avec, des téléscopes sophistiqués ont été mis au point : un vrai progrès que ce Prism, dont Snowden nous aura permis de deviner les têtes chercheuses. N’en doutons pas, elles sauront faire revenir la vie et la joie de vivre sur cette planète.

2 - Voir article “Trou d’air

Publié dans Au pays des Tartuffes

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