Parody land

Publié le par Pim

Modifié le 13/09/13

 

“Au moins 110 371 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début mi-mars 2011 du soulèvement contre le régime d'Assad, qui s'est militarisé après avoir été écrasé dans le sang, au point de se transformer en guerre civile, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ce bilan comprend 40 146 civils, 21 850 combattants rebelles et 45 478 membres des forces pro-gouvernementales, dont les milices loyales au régime, indique cette ONG qui s'appuye sur un large réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers le pays.” rapporte le site du monde.fr (in L'opposition syrienne déçue par Obama, Damas ironise Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 01.09.2013 à 13h55.)

Chacun aura déjà pu constater combien ce canard (coin ! coin !) de “référence” connaît bien la situation syrienne, au point même de prétendre en infléchir le cours en diligentant des petits rapporteurs s’empressant de signaler au monde les mensonges qu’il attendait : des armes chimiques ont été utilisées en Syrie, dixit les toutous protégés par les “rebelles”.

Le Monde aura fait moins de publicité au rapport de Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête indépendante chargée d'enquêter en Syrie, créée sous les auspices du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, déclarant, le 6 mai 2013, au micro d'une radio suisse de langue italienne, que selon les témoignages recueillis par la commission, « les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin » (source Wikipédia).
Pour en revenir aux chiffres rapportés par le dit Observatoire, basé à Londres, qui s’avise, en cette période de fureur concertée, de constater que les morts causées par le “sanguinaire Assad” sont moins nombreuses que celles causées par les prétendus “rebelles” ? comment font-ils donc, eux qui ne disposent de rien - dit-on - face à une telle folie sanguinaire, pour se retrouver avec deux fois moins de victimes dans leurs rangs que celles qu’ils auront causées chez les troupes loyalistes ? Quant aux victimes désignées - par qui ? - “civiles”, qui oserait prétendre qu’elles auront été causées par les seules troupes d’Assad ?

C’est sur ce bilan, édifiant par son mensonge, que l’on prétend engager une guerre dont on peut supposer qu’elle engendrera autrement plus de victimes et de désordres, dont certains, n’en doutons pas, sauront profiter, comme ils en ont profité en Irak dans le pillage des richesses du pays qu’ils ont ainsi mis à genoux dans l’intérêt général de l’inégal développement qui reste la règle d’or de ce capitalisme de la guerre et de la misère.

Au fait, qui a fait le décompte des victimes irakiennes des bombardements US et de leur usage d’armes sales à l’uranium - les mêmes qui ont mené la grande expérience de la “liberté” sur cobayes humains des bombes de Nagasaki et d’Hiroshima, les mêmes qui ont fait l’ usage si généreux du défoliant de l’entreprise Monsanto répondant au doux nom d’agent orange, ou napalm, au Vietnam ? Qui fabrique ces délicatesses(1) et surtout qui les vend, pour en désigner, après vente, le caractère génocidaire ? Comme si une marchandise vendue ne devait jamais être employée par celui qui l’achète ... Voilà bien tout le cynisme des marchands d’armes, et du capitalisme qui autorise, génère et encourage leurs sales petits trafics de grande échelle.
Qui a fait le décompte des victimes civiles des bombardements de la dite “coalition des amis de la démocratie” en Libye au motif de 6000 victimes à Benghazi, dont on a su après coup qu’elles étaient un mensonge de plus de la propagande occidentale ?


Voici donc une guerre se profilant - sa menace du moins, dans la perspective, à nouveau, de l’affrontement de deux blocs, remake de “l’Équilibre de la terreur(2) pour sa parodie. Une de plus, pour distraire les peuples, détourner leur regard vers d’autres horizons, c’est-à-dire les calmer, alors même que l’on ne cesse de leur seriner de se serrer la ceinture, ainsi que le rappelle l’excellent article, "Une guerre par an", de Ph. Leymarie sur le site du Monde diplomatique.
Une guerre, une évidence de plus, ne coûte rien aux peuples qui la font, c’est très connu, et rapporte encore davantage aux marchands d’armes avec qui le “socialiste” Hollande entretient, semble-t-il, des rapports plus qu’affinitaires, comme tous ceux qui se frottent déjà les mains ... les BHL, les Kouchner, nomenklatura déjà trop connue pour ses positions systématiquement interventionnistes, c’est-à-dire bellicistes, toujours en retard d’une guerre, accrochés qu’ils sont à Munich 1938, comme si là se trouvait le point focal, la “vérité” de toute l’Histoire, et tout dictateur un Hitler reproductible à l’infini, figure indépassable de l’ennemi de la dite démocratie - comme si les Hitler et consorts n’étaient pas les satrapes des intérêts bien compris de l’Occident, avant que d’être jetés par lui comme figures encombrantes à remplacer, ainsi que le faisait Staline de ses généraux, ainsi que toute bureaucratie veillant à ce que nul ne prenne la confiance face aux intérêts de l’Appareil même.

Au-delà de ces agités du bonnet et autre affidés de l’avant-poste de Manhattan au Proche-Orient, toujours prêts à y semer le trouble et la terreur, au nom de leur rêve mythique et d’une colonisation bien réelle(3), c’est bien toute la machine à reproduire, c’est-à-dire à perpétuer la domination de l’argent qui génère délibéremment le chaos, énonçant ainsi visiblement la vérité même du capitalisme, bousculant peuples et civilisations, les réduisant à l’insignifiance - leur ancienneté même lui faisant de l’ombre (la Mésopotamie, la Perse, ...), sinon réduite au folklore qui se revend bien -, les ramenant à l’âge de pierre, leur préférant des théocraties dont il n’a rien à redouter - puisqu’il les façonne comme on écrit un conte de fée -  et dont il lorgne à l’envi la terreur qu’elles imposent à leurs peuples.(4)
A-t-on jamais trouvé édifiant le sort réservé aux insurgés des banlieues des métropoles de l’Occident libéral, comme à Tottenham, où les images de leurs visages furent promenées de par les rues par l’État du moyen-âgeux sinistre sire Cameron, camériste en chef de la provocation délibérée (voir notre article), ou encore celui réservé par la grande démocratie US à ses "combattants ennemis" en quelque camp de concentration hors territoire, ou, pour la fin - à tout saigneur, tout honneur - celui que réserve la "grande démocratie" israélienne - État  ethnocentré, menant conséquemment une politique délibéremment raciale et affichée telle, sinon raciste(5) -, à ses exilés de l’intérieur dans le ghetto de Gaza ?

 

Au-delà de la manne pétrolière qui alimente son bonheur surfait, totalement dépendant et conséquemment précaire, ne subsistant donc que par la guerre permanente, on comprend mieux les yeux doux que fait l’Occident aux dictatures, et l’usage que celles-ci font de ce modèle indépassable que serait la “civilisation” occidentale : l’Arabie saoudite est le pays où, après les USA, grande démocratie du hamburger s’il en fut, se trouvent le plus d’obèses. À quoi sert donc tout cet argent coulant à profusion de la pétro-dictature des Saoud tenant à la grâce d'Allah par la vertu d'une interdépendance militaro-énergétique avec la domination anglo-US ? Mais à bouffer ! ..; WHAT ELSE ? N’EST-CE PAS LÀ LE BUT ULTIME DU “BONHEUR” CAPITALISTE, SON UNIQUE VISÉE, SON INDÉPASSABLE HORIZON ? ACCUMULER, SE GOINFRER JUSQU’À EN EXPLOSER ? Récemment un homme de 610 kg a dû être sorti de chez lui avec force grues et palans pour être emmené à l’hosto par décision royale. C’est beau comme une religion du livre que tant de livres se produisent en si peu de temps.
Dans le même temps - hasard du calendrier - que ce pays, l’Arabie saoudite, vient de donner la preuve formelle de ce que ses intérêts passent par la destabilisation organisée de la Syrie - nullement un effet de son empathie pour les souffrances du peuple syrien ; ce n’est pas le seul État de la région à trépigner d’impatience, la Turquie aussi, dont la Syrie faisait partie au temps de l’Empire - en monnayant aux Russes leur veto au Conseil de sécurité contre un contrat juteux d’armes de guerre, la CIA vient de reconnaître sa participation au complot orchestré en 1953 par les services secrets britanniques et américains, l'opération Ajax (lave plus blanc), destituant le premier ministre iranien Mohammad Mossadegh qui eut la mauvaise idée de nationaliser le pétrole. “Après sa chute, Mohammad Reza Shah Pahlavi met en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l’appui américain” (source Wikipédia).

Autant dire qu’il est temps aujourd’hui de réparer dans la plus grande urgence, par sa destruction totale - et, en amont, celle du verrou syrien -, un si bel affront à la mémoire de la pacification, afin que tous les petits Iraniens puissent n’avoir qu’à chanter leur radieux avenir tout en bouffant du hamburger. Autant dire autant de petits “socialistes” en puissance. Heureux M. Hole Land.


Mais, plus globalement, le capitalisme tente de sauver sa peau  ; la guerre est sa dernière cartouche. Sous le tapis de bombes se glisseront les incalculables désastres Quoi mieux qu’une guerre peut faire passer la ruine de la planète, de ses habitants, de la vie même sur cette Terre, comme quelques uns de ses effets transitoires, alors même que cette ruine menace de s’installer comme l’ordinaire d’un monde se désagrégeant faute d’être dépassé ?

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

1 - NOTE du 13/09/13 " Mais qu’est-ce qui donne aux États-Unis l’autorité morale de proclamer une «ligne à ne pas franchir» sur cette question? Dans sa guerre de près de neuf ans en Irak, l’armée américaine a utilisé des armes chimiques qui ont eu des conséquences dévastatrices. Dans son siège barbare de Falloujah, elle a employé des bombes au phosphore blanc et une forme avancée de napalm, les deux étant bannis par les conventions internationales, pour brûler vif des hommes, des femmes et des enfants.
L’héritage de ces armes continue de troubler le peuple iraquien – avec d’importantes hausses de leucémie et de cancer infantile, une épidémie de malformations congénitales cauchemardesques à Falloujah, Basra et d’autres villes soumises au siège de l’armée américaine.
Il faut aussi rappeler que ce sont les Britanniques qui ont introduit la guerre chimique au Moyen-Orient, larguant des bombes au gaz moutarde sur les tribus iraquiennes qui résistaient à la domination coloniale britannique. Winston Curchill, alors secrétaire d’État à la Guerre, a déclaré : «J’appuie fortement l’utilisation du gaz toxique contre les tribus non civilisées… pour semer une terreur vive.»
Washington continue de défendre ses propres stocks gigantesques «d’armes de destruction massive», et se réserve le droit de répondre à toute attaque chimique par l’arme nucléaire."

http://www.wsws.org/fr/articles/2013/mai2013/syri-m01.shtml

 

et aussi

"Israël a aussi construit depuis les années 1960 un arsenal sophistiqué d’armes chimiques. Mais, tout comme son arsenal nucléaire, il reste secret car Israël a signé mais pas ratifié la Convention sur les armes chimiques.  Selon un rapport de Foreign Policy, fondé sur un document de la Cia, des recherches poussées sur les armes chimiques furent menées au Centre israélien de recherche biologique et ces armes furent produites et stockées dans le désert du Néguev, à Dimona, où on produit aussi des armes nucléaires. Même le Jérusalem Post le rapporte. (...)

Etats-Unis et Israël n’ont jamais violé officiellement l’interdiction de l’utilisation d’armes chimiques, puisque l’agent chimique Orange à la dioxine, massivement utilisé par les USA au Vietnam, et les bombes chimiques au phosphore blanc utilisées par les USA en Irak, Yougoslavie, Afghanistan et Libye, et par Israël à Gaza, ne sont pas considérées comme des armes chimiques.
Une consolation pour les familles qui ont vu leurs enfants naître malformés par l’agent Orange ou mourir brûlés par le phosphore blanc."

http://www.mondialisation.ca/armes-chimiques-les-verites-cachees-sur-les-arsenaux-et-sur-la-convention/5349594

 

2 - La couverture du magazine intitulé le “Courrier international” titrant "Poutine Imperator".

On voit bien ici la direction de la sympathie : ceux qui s’opposent à la guerre sont des imperator et ceux qui entendent bien la faire, de bien pauvres colombes de la Paix, prix Nobel dixit, nichant du coté de Manhattan et de la City. 

 

3 - Mais la palme de la déraison revient quand même au Père Noël Mamère, qui dans un article du site Rue 89, entend faire délivrer ses jouets par milliers aux enfants de la rue de Tunis par les Rafale et autres gadgets des armées de la coalition occidentale.
Oser prétendre défendre une révolution populaire à coups de bombes d’une armée d’occupation vaut bien sa propagande bushiste qui a ainsi vendu la guerre d’Irak.
Au moins Mme Alliot-marie était-elle plus cohérente et dénuée de toute schyzoïdie aigüe et pathétique quand elle proposait de défendre le tyran Ben Ali CONTRE une révolution menaçant de le destituer : les armées du pouvoir ne défendent que le pouvoir, jamais le peuple et ses élans. C’est à trop l’oublier que les Egyptiens se perdent quand ils font encore confiance à l’armée pour défendre leur révolution. Et Mamère, en utile artisan de la confusion dominante qui ne sert jamais que les intérêts de la domination, leur chante la même rengaine, et il prétend, avec cette ritournelle, “défendre une révolution” ... depuis ses Mirages sans doute.

 

4 - AJOUT DU 21/10/13 - http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/10/18/les-damnes-de-doha_3497864_3242.html?xtmc=les_damnes_de_doha&xtcr=3

 

5 - Voir article "De la (prétendue) question juive" (en attente de republication)

Publié dans Syrie

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