Du péché d'hypostasie

Publié le par Pim

Modifié le 28/03/14(1) 


Dans le cas  qui nous occupe  (Syrie), l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme semble être une officine londonienne, dénombrant les morts de manière plutôt opaque. Quelles sont ses sources ? Les mêmes que celles qu'avaient utilisées les petits rapporteurs du Monde se faisant indicateurs de police de la "Communauté internationale" des escrocs et prédateurs, qui avait besoin d'une fiole de gaz sarin pour la produire devant l'AG de l'ONU ? Malheureusement, ils n'ont pu produire de photos de couveuses syriennes, lors de leur petite virée du coté des "rebelles" ...  .

Modifié le 28/03/14(1)


Plus sérieusement, on pourra considérer la situation syrienne dans un contexte géopolitique où le "peuple", bien évidemment, n'a pas grand-mot à dire, comme à l'accoutumée, même s'il sert toujours de prétexte aux grandes manœuvres dont il est surtout l'instrument et la chair à canon :


"(...) l’invasion de l’Irak, en 2003, a été considérée par de nombreux analystes comme un étalage de force pour effrayer les adversaires, basé sur une violation flagrante de la Charte des Nations unies, que les stratèges américains voulaient détruire et remplacer par l’Otan en tant que structure dirigeant le monde.

Il faut rappeler, dans ce contexte, que les adversaires des États-Unis ont évité, à cette époque, la confrontation. Seule la Syrie, partant de ses principes nationalistes arabes, s’est opposée à l’invasion de l’Irak et aux plans dressés par Washington pour la région et pour le monde. Avec l’Iran et la Résistance, Damas s’est opposé à trois grandes guerres menées par l’Amérique contre le Liban et Gaza, par le biais de l’armée israélienne.

La nouvelle agression colonialiste américaine lancée contre la Syrie, il y a trois ans, s’est brisée sur la détermination du commandement syrien, de son armée et de larges pans de la population, qui se sont soudées derrière le leadership du président Bachar al-Assad. Cette volonté de résistance a permis à la Russie, à l’Iran et aux pays des Brics, d’établir de nouvelles équations mondiales. Ils ont ainsi obligé Washington à renoncer à son projet d’attaquer la Syrie, à négocier avec l’Iran et à reconnaitre son rôle régional. Ces nouvelles équations ont pu être consolidées grâce à l’engagement du Hezbollah dans les combats face aux mercenaires takfiristes, acheminés en Syrie de 60 pays, comme l’a reconnu, samedi, le roi Abdallah II de Jordanie. Tous ces développements ont contraint les États-Unis à revenir à un partenariat international et au Conseil de sécurité de l’Onu, cadencé par le véto sino-russe, pour faire échec aux plans américains. Devant la détermination de la Russie, de l’Iran et de la Chine, les États-Unis ont échoué à imposer leur vision d’un partenariat sous leur direction.

C’est dans ce contexte  que le plan de provocation et d’agression directe contre la Russie a été mis en œuvre, pour tenter de lier les mains de la puissance impériale en l’occupant dans son arrière-cour. (...)

(Extrait de  l'article de  Ghaleb Kandil La confrontation mondiale après la Syrie et l’Ukraine
source du  lien : le Block-Note de M. Riplay http://leuven.pagesperso-orange.fr/noc-blot-11.htm)

article dont nous ne partageons pas les vues catastrophistes sur une confrontation mondiale imminente, dont nous pensons qu'elle est plutôt une mise en scène entre autre destinée à calmer les peuples.

 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

1 -  Suite à un échange, consultable sur l'article suivant "Péché d'hypostasie (2)", les parties ci-après ont été retirées du corps de l'article comme un malentendu.

 On voit ici et là, résistant aux faits, ou les tordant de sorte à ce qu'ils rentrent dans le chas de l'aiguille - l'"Idée" de la révolution -, n'hésitant pas, sur la seule apparence de la voix des armes, à confondre "rebelles" et peuple, dans une analogie périlleuse entre Guerre d'Espagne et situation syrienne*, au seul motif que la rébellion est admirable en soi, et qu'en tant que telle, elle ne peut être que le fait du "peuple" tout aussi admirable.
Non seulement une telle "analogie" revient à réécrire l'histoire de la Guerre d'Espagne en déguisant les "rebelles" franquistes en révolutionnaires, et celle de la Syrie en travestissant Assad en "républicain" ...,
mais, en outre, elle nous paraît relever d'une sorte d'hypostasie du "peuple", au motif qu'il endurerait toutes les souffrances. À ce titre seul, il aurait toujours raison.

(...) 

C'est faire bien peu de cas de la réalité du "peuple",  qui n'a pas toujours raison, loin s'en faut, ne serait-ce que pour tolérer ses souffrances, et se doter de gouvernants qui le conduisent, le plus souvent, au précipice. C'est feindre d'ignorer que, lorsqu'une partie de celui-ci se "rebelle", c'est aussi contre ce "peuple" là, docile et soumis à son sacrifice.

C'est faire bien peu de cas des réalités de ce "peuple" là,  composite, de son histoire de guerre civile larvée, comme c'était déjà le cas en Irak, comme c'est la cas au Bahreïn, dont la révolte, étouffée dans l'œuf par la flotte américaine, n'a pas l'heur de séduire les médias, non plus que nos spectateurs du spectacle "révolutionnaire" de la planète.

Mais il est vrai qu'il n'est ici - ô hasard -, nul Observatoire bahreïni des Droits de l'Homme pour dénombrer, s'apitoyer, dire que le peuple souffre de la tyrannie des Saoud ... ; non plus qu'il y en eut pour dénombrer et relayer les souffrances du "peuple" irakien, "libéré" de son "dictateur" - qui n'en était pas encore un quand il s'agit de lancer les Irakiens contre l'Iran - par les bienfaisantes bombes démocratiques à l'uranium appauvri ...

 

* Un point de vue intéressant sur la question de la colonisation de la Palestine par l'Occident sous couvert de la destruction des juifs d'Europe - avec la complicité de l'Occident - dont celui-ci se défausse, à présent,  en réglant la question juive par leur exil d'Europe en terre de Palestine, autorisant ainsi toutes les manœuvres visant à la création d'un Etat juif, d'un Grand Israël sur le dos des Palestiniens.

Tout cela a, bien évidemment, été commis dans le secret de cabinets et de retournements de politiciens, anglo-saxons, notamment, mais pas seulement, où les peuples ont été les derniers avisés, bien que les premiers concernés, objets de marchandages géopolitiques, luttes d'influence et ambiance coloniale qui présidèrent à ces tractations et leur donnèrent leur coloration définitive.

Extrait du dernier paragraphe, tentant un lien, plutôt saugrenu et bien improbable dans les faits, entre la Catalogne de 36 et la Syrie contemporaine  :
"L'espoir de Justice Sociale et de Liberté est international, permanent. Partagé bien sûr par la solidarité basique de tout-un-chacun avec la cause des gens qui osent se révolter quelque part contre un tyran. Au point de prêter main-forte au besoin, entre amis... Espoir manœuvré bien sûr par des politiciens locaux pseudo-révolutionnaires et par des amis qui vous veulent du bien. C'est à dire imposer leur contre-révolution. ''Amis'' motivés comme toujours à grossir leurs pouvoirs régionaux ou lointains, à visées hégémoniques, toujours idéologico-économiques. ''De son dur vécu de 36, Orwell tire d'admirables pages sur ces vrais et faux amis, ces manœuvres secrètes'' : Hommage à la Catalogne- Bis Repepita !"

http://rodolediazc.blogspot.fr/2014/03/silence-on-tue-en-palestine-syrie.html

 

Publié dans Syrie

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