"Un nouveau pays"
« Nous vivons dans un nouveau pays », a expliqué le vainqueur, dimanche soir, aux côtés du boxeur Vitali Klitschko, nouveau maire de Kiev.
On peut aujourd'hui, à Donetsk, constater toute la percutante "nouveauté" du pays au lendemain même de cette élection mascarade qui aura consisté à faire croire que l'Ukraine serait désormais un pays pacifié au gouvernement légitime.
Au lendemain de l'élection présidentielle, la tension n'est pas redescendue dans l'Est de l'Ukraine. Alors que les séparatistes prorusses ont pris d'assaut, dans la nuit de dimanche à lundi 26 mai, l'aéroport international de Donetsk, les forces ukrainiennes avaient donné jusqu'à 11 heures aux séparatistes pour rendre leurs armes.
Faute de réaction, deux avions Sukhoï Su-25 ont procédé à des « tirs de sommation » autour de l'aéroport international Serge Prokofiev. (...)
Les militants séparatistes ont riposté avec toutes sortes d'armes, selon Kiev, et un avion MIG-29 est alors également intervenu en bombardant les positions des rebelles. « En ce moment, des parachutistes sont arrivés à l'aéroport et nettoient la zone », a affirmé un porte-parole militaire. (...)
Petro Porochenko, élu dès le premier tour, a affirmé qu'il ne négocierait pas avec les « terroristes »
On ne peut que donc qu'être troublé par l'étonnante nouveauté du pays, dont le ploutocrate élu à sa direction reprend mot pour mot non seulement la terminologie du gouvernement putchiste issu des barricades de Maïdan et composé de milices nazillones, mais, aussi, ne se contente pas de mots, puisqu'il fait bombarder à présent ses opposants toujours qualifiés de "terroristes".
L'Europe, toute à la joie d'avoir pu, enfin, faire sortir des urnes cette menace fascisante qu'elle ne cessait de brandir pour conforter ses magouilles, applaudit des deux mains à de telles exactions, ou, pour le moins, s'en rend complice en ne les dénonçant pas, comme elle le fait, jusqu'à s'en égosiller, en Syrie, dont elle voudrait déboulonner là le président.
Le deux poids, deux mesures : toute la duplicité de cette Europe foireuse, chiasseuse, magouilleuse. Ici, oui ! mais là, non ! ...
Une Europe asservie aux intérêts de l'argent, s'indignant, avec Obama - prix Nobel de la paix des drones, son maître-queue en messes et préch!-précha -, de ce qu'"un tract antisémite" - probablement une provocation - circule dans les rues de Donetsk, mais gardant un silence pudique sur les faits réels de l'assassinat de 42 personnes brûlées vives à Odessa par des milices ; mais ne disant rien, là encore, sur le pilonnage de populations civiles par l'armée et le bombardement par des avions militaires de l'aéroport de Donetsk.
Europe fascisante, Occident impérialiste travaillant pour les petites affaires de ploutocrates, les portant désormais sans plus d'intermédiaires ni de précautions - faute de personnel, sans doute -, à la direction de pays qu'ils entendent conduire comme leurs usines, comme leurs affaires.
Au moins les choses seront-elles claires : l'esclavage industriel est devenu la norme, comme au bon vieux temps du IIIè Reich, où des esclaves fabriquaient, sous la schlag des kapos, les profits des industriels.