De la bureaucratisation du vivant

Publié le par Pim

Dans l'émission Terre à terre de la radio France-Culture, une série vient d'être consacrée en un tryptique d'émission aux évolutions remarquables du capitalisme et à ses conséquences sur l'existence de tout un chacun.

 

Ci-dessous, un lien avec l'émission du 15 mars 2014, consacrée à une bergerie dans le Tarn, particulièrement malmenée par l'administration de l'État français, par ses procédures bureaucratiques tatillones  et ses modalités informatisées de gestion des ressources pour une "société bureaucratique de consommation dirigée" - selon le concept du philospohe Henri Lefebvre :

 

"Présentation du collectif «  Faut pas pucer (mémé)  »

Nous sommes un petit groupe, constitué d’éleveurs mais aussi de personnes extérieures aux professions agricoles, qui nous réunissons dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne depuis le mois de janvier 2010. Au milieu de l’hiver, nous nous sommes retrouvés dans un café, près d’une gendarmerie où avaient été convoqués des éleveurs qui refusaient de se soumettre à l’obligation de vacciner leurs bêtes contre la fièvre catarrhale ovine.
De cette discussion à (au) chaud sont sorties diverses initiatives, principalement l’organisation de réunions publiques. Ces réunions sont organisées indépendamment de tout syndicat ou parti politique, et mêlent des personnes issues d’horizons professionnels divers, qui font le rapprochement entre les contraintes qui s’abattent sur les éleveurs et celles que subissent d’autres métiers – contrôles, évaluations, standardisation des pratiques...
Nous souhaitons nous organiser avec d’autres pour refuser les innovations (normes, évaluations, technologies dernier cri) qui nous dépossèdent de nos activités et de nos moyens d’existence.

Correspondance  :
Faut pas pucer - Le Batz
81140 Saint-Michel-de-Vax "

e-mail : fautpaspucer-at-laposte.net

 

http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-pucage-suite-et-pas-fin-2014-03-15

 

 

Dans la suite de cette émission, voici un film MOUTON 2.0 - La puce à l'oreille (1h 17') du collectif Synaps : un front du refus semble se dessiner dans le monde paysan face au bureaucratisme visant à le transformer en une  annexe de la ratioonalisation technocratique de la production telle qu'édictée par les évolutions du Kapital et qui en font du vivant et de l'existence de simples vecteurs de la production industrielle et de sa marchandisation.

Le film se présente en trois parties :

la première présente les modes de faire et de ivre de l'élevage de montagne traditionnel tel qu'il fut le socle multi-séculaire de l'agriculture ;

la seconde est la mise en évidence de l'agression du vivant par les méthodes de son industrialisation

la troisière semble ébaucher un front du refus qui prend ses racines dans le monde paysan, et en vient à considérer ses imbrications dans la vie réfiée par le développement du capitalisme jusqu'à l'organisation planifiée de la non-vie.

 

"Pour nombre d’auteurs qui cherchent aujourd’hui à diagnostiquer les maux qui rongent nos sociétés, le problème central serait le développement d’un individualisme débridé. Ce faisant, ils ne font que reprendre l’idéologie libérale la plus éculée selon laquelle, aujourd’hui, l’individu (comme le client) serait roi. C’est flatteur, donc c’est faux. Le phénomène social marquant depuis la révolution industrielle, c’est la constitution d’organisations bureaucratiques de plus en plus vastes et puissantes, qu’elles soient privées (les entreprises) ou publiques (les administrations). En réglementant, encadrant et contrôlant de mille manières, toujours plus étroites, la quasi-totalité de nos activités (professionnelles ou privées), elles posent des bornes strictes à la liberté individuelle. (...)
Aujourd’hui, nous sommes certes « formellement libres » (comme le disait Weber à la suite de Marx) de choisir tel ou tel emploi, mais nous sommes matériellement contraints de vendre notre force de travail à qui veut bien l’acheter, aux conditions qui sont les siennes ; et dans l’exercice de cette profession salariée, nous sommes tenus de courber l’échine face aux directives des bureaucrates, des patrons, des managers, etc."
http://ragemag.fr/entretien-avec-aurelien-berlan-philosophe-nous-sommes-les-derniers-hommes-23315/

 

http://synaps-audiovisuel.fr/mouton/?page_id=2

Publié dans De la Dépossession

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M
<br /> J'ai adoré la vidéo sur l'élevage, il faut imposer le stop à la connerie...C'est pareil pour les artistes peintres et pleins d'autres métiers <br />
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P
<br /> <br /> Le film est un tantinet longuet au début ; j'ai trouvé la fin plus intéressante.<br /> <br /> <br /> Merci pour ton passage.<br /> <br /> <br /> <br />