Front national socialiste (suite*)

Publié le par Pim

Sans doute plus consistantes que celles que l'on nous désigne comme venant d'un "terrorisme international", et à propos duquel il y a lieu, pour le moins d'entretenir de serieux doutes(1), les "menaces" qui font aujourd'hui grand bruit dans la "blogosphère", le  bocal à poissons rouges et autres hilarants divertissements des petits amuseurs de rue faisant leur cinéma avec leur beau nez rouge et/ou leur humour boutiquier - qui "sait naturellement voler” bien haut, étant donné le niveau culturel de qui a pour unique préoccupation de faire rentrer du fric dans son tiroir-caisse toute la sainte journée que  le dieu Kapital fait -, c‘est, bien entendu, la société entière qui se trouve à devoir respirer la mauvaise haleine de ces gens, à devoir subir leurs borborygmes de chiottes de gare.

 

Aucun remous à la surface du spectacle ne saurait cependant exister sans troubles en eaux profiondes.

Le spectacle pourrait être alors défini comme en charge de les rendre visibles, lisibles - vendables - , les mettant "en boîte", les catégorisant, les tradusant selon LES SEULS termes de leur marchandisation - le reste n'existant pas, déchet, rebut - de sorte qu'il ne soit guère possible d'en discourir autrement que "corrigés", orientés, comme peut l'être l'aiguille d'une boussole, vers le Nord des seuls intérêts boutiquiers.

C'est ainsi qu'il y a lieu de traduire le remue-ménage spectaculaire en cours qui s'en prend ici aux portiques de l'écotaxe, là aux radars routiers chargés de percevoir la taxe due pour le "droit de se déplacer hors certaines limites"  - comme ce fut le cas au Moyen-Âge vers lequel nous retournons dare-dare à marches forcées - quand moins de battage, sans doute, est fait sur d'autres agressions dont nous sommes quotidiennement l'objet, et dont nous percevons confusément le sens sans comprendre véritablement quelle en est la source, maugréant, mais ne faisant rien. Et quand nous en parlons, c'est toujours dans les termes du spectacle, dans les termes autorisés, existants, visibles, ceux que l'on nous aura désigné d'employer avec leur mode d'emploi.

Ainsi, alors que, face aux augmentations exponentielles de la survie autorisée, il y aurait lieu de s'en prendre à l'argent, de faire en sorte de s'en passer, nous préférons ne nous en prendre qu'à la machine qui nous le soutire, le distributeur ou le radar. Encore une histoire de doigt et de lune ... la "sagesse" tarde à montrer le bout de son beau nez dont la seule apparition changearait la face du monde.

 

Quand les dits "socialistes", théoriquement intéressés au maintien du lien social, à la disparition des raisons de la haine qui le traverse et le disloque, n’ont d’autre politique que de taper sur les petits et d’alimenter les gros bonnets de subventions diverses en veux-tu en voilà, tout en instrumentalisant le spectacle de rue qui nous est ainsi si grâcieusement vendu pour faire croire à la résurgence du fascisme en France, c’est bien un Front, non plus populaire mais bien national socialiste qui se met ainsi en place : le socialisme nationaliste exhortant le patriotisme et la mobilisation pour une réussite de la boutique s’alliant aux relents du national socialisme agitant pour la galerie ses derniers lambeaux, quand, partout, le monde actuel en a dépassé les prémisses telles qu’elle s’exercèrent dans le laboratoire nazi.

 

Aujourd’hui, du point de vue politique de la marchandise - qui est la seule, ne sous en déplaise, à faire la pluie et le beau temps, et il conviendrait de rendre à cette expression tout le sens bien concret qu'elle peut avoir - le fascisme est une marchandise lucrative, et, accessoirement, en termes de valeur d'usage, je veux dire - qui ne saurait être que le prétexte de sa mise en vitrine -, un épouvantail bien pratique continuant d’effrayer quand personne ne semble s’émouvoir même de l’état de dégradation de la société moderne, des ravages partout constatables exercés par une violence capitaliste sans précédent, du totalitarisme marchand qui va jusqu’à se vêtir, désormais, des oripeaux de la terreur policière des sociétés nazies ou soviétiques.

 

En tout état de cause, le spectacle de la grogne et de ses extravagances haineuses ne fait nullement le fascisme.

Il demeure un spectacle de la haine - telle que savent l'éructer les boutiquiers, puisque ce sont eux qui sont à la manœuvre, petits figurants sans conscience aucune du particularisme sans lendemain de leurs grognements poujadistes  -, et n'est point et ne sera pas, en aucun cas, une haine du spectacle. Encore moins, a fortiori, sa critique

Bien au contraire. Il a tout attendre du spectacle qu'il nourrit et qui le nourrit en retour, le relayant fort complaisamment, d'abord du fait des intérêts convergents entre les boutiquiers de tout acabit et les grands patrons de presse, enchantés de fomenter la haine et le ressentiment, ces juteuses marchandises qui font vendre toutes les autres, et notamment dans cet étrange pays de l'exception culturelle de l'hallali qui se donne toujours de si mauvais gouvernements pour mieux les descendre en flammes, quand il lui faudrait - lui martèle-t-on, alors -  des "hommes forts".

Las ! Il n'y en aurait plus. Ils auraient tous vendu leur âme au diable ... plus que de petits figurants, exécutant leur numéro de matamore le temps d'un tour de manège, quand le véritable homme fort, aujourd'hui demeure une abstraction, la marché et sa loi sans état d'âme.

 

Au Japon, toujours en avance d'un "progrès" dans l'aliénation, un concert vient d'être donné où la musique est diffusée par des robots et un hologramme fait office de chanteur, devant lequel continuent de se trémousser, comme si de rien n'était, des vraies cuisses - du moins le paraissent-elles -, de vrais culs, de vraies absences de tête et de cœur, et, surtout, payant avec de vrais billets - si l'on peut dire -  pour avoir l'insigne chance d'assister un tel spectacle. C'est pour cette dernière et unique raison, bien évidemment, que l'on n'a pas encore remplacé les spectateurs par des hologrammes qui feraient tout aussi bien la besogne de faire semblant d'être en transes.

Il est bien certain que l'on ne tardera pas, en revanche, à procéder de la sorte pour les manifestants, puisque, pour ce qui les concerne, ils ne payent pas encore leur droit de collaborer au spectacle ....

 

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NOTES SOURCES & LIENS

 

(*) - Cet article est la reprise de la seconde partie de l'article "Front national socialiste"

 

1 - voir article  du 28/10/12:  "11-Septembre: Le cancer du doute"  : A quoi peut bien servir la machinerie NSA-CIA ?

http://www.situationniste.net/

 

Publié dans Au pays des Tartuffes

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