Lé vo bien

Publié le par Pim

 

 

 

Dans la série "un barbier rase l'autre", vieille expression française que pourrait traduire cette fraiche contine enfantine "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, ....", nous apprenons que "L e Trésor public a remboursé au total 100 millions d'euros au cours des quatre dernières années à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal" (Le Monde.fr 20/07/10).

 

Nous en sommes ravis, non seulement pour cette pauvre dame, dont la fortune rapporterait quelque 34 M€  par mois selon les dernières estimations, mais aussi pour nous autres, modestes travailleurs du sel et de la nuit qui, au moins - et en voilà une nouvelle kelle est bonne - savons enfin pourquoi, POUR QUI nous nous levons chaque matin, petits nains de Blanche-Neige.

Ah ! Le beau compte de faits, vraiment !

 

Et l'on doit se réjouir que la France reconnaissante rembourse à cette famille tout ce qu'elle aura pu donner de ses maigres deniers pour sauver la France de la dégénerescence dans laquelle la plongeaient ses errements du Front populaire : "Ami intime d'Eugène Deloncle, Eugène Schueller (père de Mme Liliane Bettencourt), met ses moyens personnels à sa disposition lors de la formation du groupe d'extrême droite Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de La Cagoule. En 1941, en accord avec les autorités allemandes, il crée le Mouvement social révolutionnaire avec le même Deloncle, dont il est le mécène. Il participe ensuite à la direction du RNP de Marcel Déat" (Source Wikipédia - Article Eugène Schueller).

 

Il est vrai qu'il n'est nul besoin, aujourd'hui, de groupes aussi "protecteurs" pour garantir les intérêts de nos pauvres riches. Le bouclier fiscal, qui porte si bien son nom, s'en charge. Ainsi que le même article du Monde. fr  le rapporte ""la femme la plus riche de France est imposée au même taux qu'un cadre moyen, soit environ 9 %", calcule le Canard."

 

Un cadre moyen, voilà qui paraît de la plus haute logique. Il n'est pas bon que les riches se montrent trop arrogants*(1) ;  Ils ont déjà plus de moyens que la moyenne. ; ils ne vont pas, en plus, la ramener en payant plus d'impôts ! Les veaux bien menés à l'abattoir peuvent rapporter bien davantage qu'une malheureuse riche quasiment sans le sou, ou si peu qu'il serait mesquin de la voler bien au-dessous de ses moyens.

Ce sont les Français qui volent bien au-dessus de leurs moyens. Il est temps de les ramener à la morale civique, républicaine - qui aime bien les veaux, sous la houlette de leur petit caporal - tout droit sorti d'un scénario de  "rupture" d'avec l'État-providence, compromis historique de la guerre, et ses pauvres protections - de sorte qu'ils les perdent toutes : Sécurité sociale, retraites, salaires, prestations sociales de handicaps divers, aides au logement,..., . et que ce pays enfin brisé, dans un climat sans cesse entretenu de stigmatisation de certains grouoes sociaux désignés par l'État lui-même, à la recherche, manifestement*(2), de l'état d'urgence - comment mieux distraire des scandales à répétition que ne parvient plus même à couvrir la république du Fouquet's et de la jet set, les échecs calamiteux, le ridicule international de son agitation spectaculaire ? -  revienne dans le giron de la si sérieuse cuisine anglo-saxonne.

On sait qu'elle peut faire des miracles en matière d'appauvrissement, c'est-à-dire de soumission des peuples ....

 

Ainsi la compagnie britannique British Petroleum - premier fournisseur en pétrole de l'armée U.S - sait-elle se montrer, dans la gestion de la catastrophe planétaire du Golfe du Mexique, la digne héritière de ces méthodes thatchériennes qui ont brisé les mineurs anglais.

Méthodes que le laboratoire thatcherien a érigé en évidences d'une stratégie partout répétée : ainsi, en Grèce, aujourd'hui, le peuple grec fait-il l'expérience en prime time de ce qui sera bientôt étendu à l'Europe entière, si ses peuples ne réagitssent pas de la plus radicale manière.

Méthodes que l'on pourrait résumer à ce vieil adage de stratégie napoléonienne : la meilleure défense c'est l'attaque.  Méthode qu'à une moindre échelle, comme spécimen représentatif de l'espèce prædator vulgaris, applique un commun niquant quand il piaille contre la commune qui OSE lui refuser un permis de construire, et qu'il lui réclame des dommages et intérêts pour un terrain qui, à l'origine, .... n'était pas constructible  !... C'est donc celui qui enfreint la loi, aujourd'hui, dans la république du Fouquet's et de ses néo petits marquis, qui peut se prévaloir de l'attaquer et réclamer "réparations" quand elle ne se soumet pas à ses exigences !...

 

Nous autres, petits nains, sommes ainsi heureux de découvrir, au hasard de nos lectures, qu'avidité, incompétence et malhonnêteté conjuguées - en dépit de ce que nous devons chaque jour payer de notre vie pour gagner ne serait-ce que le droit de recommencer le lendemain - ne vont pas trop tarder à nous dispenser de tant de malheur : l'océan bientôt transformé en nappe de pétrole, l'air devenu irrespirable - et quelques autres menus avantages d'avoir ainsi remis notre sort en les mains d'incapables et de spoiateurs ne sachant rien faire d'autre de leurs dix doigts que de palper, - nous déposséderons enfin du simple droit de vivre. 

 

Mais LES VEAUX VALENT-ILS BIEN seulement l'abattoir qu'on leur consent ?.... Aux États-Unis d'Amérique, patrie de la liberté, la réponse est apportée sans état d'âme. Ah ! ces Anglo-Saxons, quelle hardiesse, quel pragmatisme dans l'innovation de la réification ! Ainsi, L'État a-t-il cédé  (le terme est un peu tendancieux, certes) à des sociétés privées la construction des prisons. Ces sociétés ont l'immense considération de faire construire leurs prisons par les prisonniers  - il faut bien que chacun vive - à l'instar de ces gentils géoliers qui faisaient creuser leur tombe aux prisonniers. De fait, une fois la prison construite, il faut la remplir, et, si possible, de peines longues, plus rentables. Ces sociétés, toute de vertu puritaine couronnées, font alors pression pour que le moindre délit soit puni de lourdes peines

 

De même, mais en France cette fois - la patrie des droits de l'homme aurait-elle enfin pris des leçons de bonne conduite ? -  , certaines sociétés de bâtiment sont-elles en train de lorgner sur les matériaux recyclés - comme on dit dans le film - des centrales nucléaires. Dans un souci de non-gaspillage, il s'entend. On n'arrête pas le progrès.

 

 

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*(1) - Note du 23/07/2010 - ou pour le moins trop visibles, si ce n'est en de rares apparitions, que le petit peuple enjolivera pour rêver de toute la vie modélisée qu'il serait bien en peine d'adopter ... mais pour la contrefaçon de laquelle il se saigne aux quatre veines.

On aura compris que le fait de désigner tel ou tel "riche" à la vindicte populaire, comme s'y emploie l'équipe en place, permet de sauver tous les autres d'une critique de la pauvreté et des conditions qu'engendre  le capitalisme, telles que la richesse elle-même, disons plutôt ses dernières et récentes manifestations histrioniques de fin de règne, n'a déjà plus droit de cité, et DOIT se dissimuler, ou se montrer coupable. Nous sommes ici dans une figure identique à celle déployée par la bureaucratie soviétique qui, par ses purges, netoyait de temps en temps les poussières de ses excès manifestes et se refaisait ainsi une santé globalement préservée de la critique.

La richesse, c'est-à-dire la puissance, au stade du capitalisme mondialisé, doit moins s'afficher comme la puissance de certains que comme logique sociale abstraite, quasi divine, à laquelle nul n'échappe, tandis qu'elle échappe, dans ses conséquences, à ceux-là mêmes qui croient encore la maîtriser. Il en fut ainsi des illusions de l'aristocratie à la veille de sa chute. 

 

*(2)- Note du 22/07/2010 -  à la lumière des agissements ubuesques de sa police, semble-til incitée à faire montre de son autorité en toute circonstance, au risque du pitoyable .

 

Dernière modification 23/07/2010

 

Publié dans De la Dépossession

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