Chut ! Down ! ... représentation en cours ...

Publié le par Pim

Modifié le 18/10/13

 

La partie de Poker menteur à l'intérieur du Palais, à laquelle la planète doit assister en direct, comme suspendue à son déroulement et à son enjeu - vont-ils finir par s'entendre ? ou le monde capote dans le chaos - est d'abord un spectacle - son véritable enjeu - puisque les dits adversaires ne le sont que sur la seule question de qui doit gouverner, nullement sur la nécessité ou non d'escroquer le monde, à commencer par ses pauvres.

D'accord, au moins, sur ce seul point - les tenants "légitimes" du titre peuvent bien reprocher à Obama son apparente négritude, et c'est bien là de fait, leur UNIQUE reproche, dont ils DOIVENT, néanmoins, s'accomoder tout en prétendant le contraire, légitimité oblige, puisque c'est précisément cette apparente "négritude" là dont ils avainet besoin pour nettoyer les écuries d'Augias laissées par leur champion - ils sont, de fait, d'accord sur tout le reste, et il ne s'agit, ici, que de continuer de faire croire qu'ils ne le sont pas. (AJOUT du 15/10/13)

 

 

La prétendue opposition entre État social et État libéral(1) n'est plus qu'une opposition de façade, autrement dit une farce grotesque, grandguignolesque, destinée à leurrer ceux qui veulent bien continuer de pleurer sur cette prétendue opposition, quand d'autres - Grands Manitous de la survie avancée - viven t de la maintenir crédible.

 

Partout, déjà l'État a investi la place, y déployant ses antennes jusques sous la couette, et PARTOUT EN TANT QU'instrument docile, pratique du déploiement de la marchandise, de sa circulation, de sa gestion. dont il accompagne, en les précédant - comme les Panzers précèdent l'infanterie - les problématiques toujours plus bureaucratiques et militarisées de conquête de "marchés". Il est significatif et caractéristique que ses services de surveillance soient d'abord et avant tout de l'espionnage industriel, quand ses guerres sont du mercantilisme modernisé.

Et quand il n'est pas cela, et seulement cela, c'est-à-dire quand il prétend servir d'autres intérêts que ceux qu'elle lui aura assignés, la marchandise s'évertue à le réduire à cette seule fonction.

 

Lutter contre l'État, c'est lutter contre la marchandise.
"Républicains", "libéraux" de tous poils ne sauraient scier la branche depuis laquelle ils ponctionnent leur cheptel de bovins et autres poissons d'élevage.

Lutter contre la marchandise, c'est lutter contre l'État.

Étatistes de tout acabit, "démocrates", "saucisses-à-l'eau" et autres Mélanchon ne sauraient se résoudre à mordre la main qui les nourrit si grassement.

 

La marchandise, toujours soucieuse de ses coûts, peut bien vouloir que cet instrument lui revienne le moins cher possible, c'est-à-dire que les pauvres - ceux que l'on n'alimente que de simulacres et de leurres -, ne soient plus servis puisqu'ils n'ont pas les moyens de payer ces services. Pour eux, l'État low cost peut bien consister à ne voir que la soldatesque robotisée destinée à les maintenir dans leurs cages. Cela doit paraître largement suffisant quand, par ailleurs, la marchandise est partout, dans leur tête et dans le moindre de nos gestes, et doit suffire, par elle-même, à opérer les séductions suffisantes pour les calmer. C'est là, bien évidemment, L'UNIQUE QUESTION des classes possédantes, le rappellera-t-on jamais assez ?

Bien évidemment, comme celles-ci sont particulièrement stupides, elles font de mauvais calculs ...

 

 

 

ÉPILOGUE  (18/10/13)

Il aura donc fallu attendre la fin de la repésentation, fin prévisible, comme le sont trop tous les films de série Z, pour en connaître l’auteur.
C’est assez dire la collusion de toute la machinerie du spectacle, puisqu’il importe à tous ses rouages, que le spectacle se déroule sans que la baudruche ne se dégonfle devant la galerie, ébahie autant que consternée de devoir constater que le navet n’était qu’une énorme supercherie.
Voilà donc une de plus que se sera payée, cette fois, en cinémascope sur les écrans complaisants de toute la planète, un milliardaire(*), pour se distraire ou par ressentiment - nous dit-on, mais que ne nous dit-on pas ? - comme le premier malfrat venu qui en veut à la Terre entière de devoir faire des casses.
De fait, nous aurions bien toutes les raisons d’en vouloir à ce milliardaire, non pas de l’être - à chacun sa croix, comme dirait l’autre - mais de nous décevoir ainsi : ce clash, bien que sans illusion sur sa probabilité même, nous le souhaitions tant ...
Mais non ! Décidément, il nous faudra bien le provoquer par nos seules forces, et ne pas compter pour cela sur un petit coup de pouce des humeurs de nos adversaires.

 

(*)"La fondation Americans for Prosperity, centre névralgique de cette "Kochtopus" ("pieuvre Koch"), a été l'artisan de la victoire des extrémistes du Tea Party aux élections parlementaires de novembre 2010, multipliant les manœuvres de déstabilisation d'élus républicains rétifs, fabriquant de faux mouvements citoyens et inondant les médias de spots agressifs, d'études et de sondages orientés."

http://www.lemonde.fr/international/article/2013/10/17/les-freres-koch-milliardaires-libertariens-et-financiers-du-chantage-au-shutdown_3497183_3210.html 


 

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NOTES, SOURCES & LIENS

 

1 - Même s'il est indéniable qu'il subsiste des différences de degré entre les réalités que recouvrent ces deux concepts, au niveau des apparences, celles-ci ne sauraient résister à une analyse sur la profonde unicité de nature de l'État moderne, du Léviathan. On pourra observer, par exemple, qu'il est une différence de degré entre la France et les USA sur cette question, l'État US étant, historiquement faible, constitué ainsi par nature en quelque sorte, en réaction, précisément, aux traditions historiques des États européens que les émigrés fuyaient en ne voulant nullement les reproduire.

On observera que cette faiblesse de l'État US est largement compensée par sa brutalité policière et sa violence intrusive, dont on a pu récemment apercevoir toute la profondeur et l'étendue dans les les révélations de SNOWDEN sur le système d'écoutes des conversations des Étatsuniens par leur État lui-même. Une suspicion de leur part à son égard, donc, qui a créé la forme de l'État US, et que l'on retrouve moins dans l'État français, du moins pas à ce degré, puisqu'il a eu moins besoin d'user de telles méthodes du fait de sa tradition historique de monarchie absolue, reprise par la république quasiment "naturellement", à travers quelques turbulences au moment de la lutte entre Girondins et Jacobins, et in extenso à la faveur de la victoire de ces derniers, puis de la suite qui y fut donnée par l'Empireen guerre contre l'Europe entière.

Quant aux autres pays européens, de tradition étatique sans doute moins puissante qu'en France, la période nazie et fasciste procéda à un rattrappage accéléré quand il fallut en arriver au nécessaire État "moderne", celui qui pense à la place d'un citoyen figurant, consommateur des "services" et "prises en charge" que lui propose l'État pourvoyeur.


Ainsi que le met en évidence l'article "Esquisse de fin de monde", dont cet article est l'un des dévelopements possibles, le premier niveau d'intérêt d'une telle "comédia" - telle que le "shutdown" - est, au passage, de pouvoir explorer ainsi, les effets d'une expérimentation grandeur nature de la réduction de l'État à son essence, à l'IDÉE même de l'État. Voici pour le niveau le plus immédiat et réel, telle que la guerre l'impose quand il s'agit d'aller chercher l'ennemi - en l'occurrence, l'ensemble de la société - dans ses retranchements mêmes.

 

 Pour ce qui est du niveau idéologique - c'est-à-dire d'une guerre différée, dont les effets se font sentir sur un plus long terme, dans le travail des consciences et dans ce qu'elles doivent intégrer et percevoir d'une réalité qui leur est imposée - il faudrait en chercher l'intérêt :

- a/ avant tout dans les logiques du spectacle, qui ne s'alimente que de lui-même ; il lui faut du sang frais - "l'émotion" que suscite l'apparition du "nouveau" dans ce monde si désespéremment immobile - pour prétendre continuer de retenir l'attention ; mettre en scène le conflit, au terme duquel surgissent un perdant et un gagnant, lequel est le modèle du jour, qu'il convient d'imiter, quand le perdant catalyse toutes les rancoeurs d'une vie d'impuissance, voilà qui galavanise les troupeaux ;

- b/ dans la nécessité d'alimenter cette fausse opposition, qui est aussi bien représenttion du conflit du Bien et du Mal, et notamment en situation de "crise", où il devient urgent d'identifier et désigner l'"ennemi" fauteur du trouble ;

- c/ dans ce qu'alimenter ce spectacle de la "crise" revient à traduire la réalité de celle-ci, dont il ne faut rien savoir, en sa parodie  - combat de financiers tous d'accord -, alors même que s'affrontent bien réellement exploiteurs et exploités, prédation et société encore inconsciente de ses buts.


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