Un cauchemar continu
"Deux mois après la catastrophe (de la centrale nucléaire de Fukushima), on se demande encore autre chose : pendant combien de mois (d’années ?) va-t-il falloir continuer à refroidir les lieux, accumulant toujours plus d’eau contaminée. Cela signifie-t-il qu’il va falloir rejeter à nouveau celle-ci « volontairement » dans l’océan, comme cela a été fait pour plus de 10 000 tonnes (eau dite alors « faiblement contaminée ») il y a quelques semaines ? C’est un véritable cauchemar qui continue."
Il y a très exactement deux mois, un ministre de l'État français montait aussitôt au créneau pour faire entendre la voix de la (dé)raison économique - "Avec ses 58 réacteurs et 1 100 sites renfermant des déchets nucléaires, la France détient le record du pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d’habitants" - :
"Le ministre de l'Industrie Éric Besson a estimé samedi lors d'une conférence de presse que l'incident survenu sur la centrale japonaise de Fukushima est "à ce stade et selon les informations dont on dispose, un accident grave, mais pas une catastrophe nucléaire". "Ça n'a rien à voir avec Tchernobyl", a-t-il ajouté, soulignant qu'il faut faire attention "à ne pas sonner un tocsin qui n'existe pas à l'heure où l'on parle"".
http://www.lepoint.fr/monde/eric-besson-fukushima-n-a-rien-a-voir-avec-tchernobyl-12-03-2011-1305631_24.php
Le gouvernement japonais a dévoilé vendredi 13 mai un plan financier pour permettre à l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima d'indemniser les victimes. Ce projet prévoit notamment que les autorités financent Tokyo Electric Power (Tepco).
Deux mois après l'accident nucléaire consécutif au séisme de magnitude 9 et au tsunami géant qui ont dévasté le nord-est du Japon, le Premier ministre japonais a détaillé ce mécanisme de soutien destiné à assurer le versement d'indemnités aux plus de 85.000 personnes évacuées et aux entreprises perturbées par les radiations.
Ce plan, qui devra être validé au Parlement, prévoit notamment la création d'une structure cofinancée par l'Etat et les compagnies d'électricité privées du Japon. "Il ne s'agit pas de sauver Tepco, mais de faire en sorte que les victimes soient dédommagées rapidement", a fait valoir Naoto Kan.
Des dizaines de milliards d'euros d'indemnités
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/planete/20110513.OBS3016/le-gouvernement-japonais-pret-a-financer-tepco-pour-indemniser-les-victimes-de-fukushima.html
Après avoir mis en péril la vie des habitants, voici ce gouvernement s'apprêtant à leur faire payer les indemnités qui leur seront versées pour le préjudice subi !...
Toujours et encore cette vieille ficelle consistant à privatiser les bénéfices et à socialiser les risques, ficelle que s'empressent de tirer les voleurs à la première occasion, comme ce fut le cas avec la prétendue crise bancaire qui leur a permis d'empocher un joli magot, magot qui leur permet à présent de mettre à genoux des États, mis en cause par les banques renflouées de ne pas être "fiables" du fait de leur endettement - dette qu'ils ont contractée du fait des banques - !
Une solution existe, pourtant, que les exploités rechignent à mettre en œuvre, tant est grande leur trouille de ne pas savoir, de ne plus être "protégés", comme ils disent, tant s'est installée, comme une fatalité indécrottable, leur cosse à s'occuper de leurs affaires, à devoir faire face à cette part incontournable de confrontation que nécessite une telle attention, ce qui qui autorise leurs prétendus protecteurs à s'en donner à cœur joie à faire de la peur de l'autre, de la "sécurité" comme ils la nomment, leur argument-massue de vendeurs de godillots*(1), à s'immiscer comme soi-disant "solutions", "médiations", à user de l'argent comme le couperet sans appel de toute relation sociale.
Cette solution consisterait à appliquer la simple justice : les incapables nous ont mis dans la panade ? Qu'ils réparent leurs erreurs !
Que banquiers et "décideurs" de ces plans de sauvetage - qui ne sauvent toujours davantage que leur porte-monnaie - fassent à présent le boulot qu'ils exigent des ouvriers qu'ils envoient se faire irradier.
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NOTES
1 - "Malgré ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la Mafia qui a subvertit l’Etat moderne, mais ce sont les Etats qui ont concocté et utilisé les méthodes de la Mafia. Tout Etat moderne contraint de défendre son existence contre des populations qui mettent en doute sa légitimité est amené à utiliser à leur encontre les méthodes les plus éprouvées de la Mafia, et à leur imposer ce choix : terrorisme ou protection de l’Etat."
http://www.mecanopolis.org/?p=20207